
La technologie blockchain d’Iznes séduit Generali et Apicil

La blockchain est peut-être en train de gagner son pari dans la gestion d’actifs. Iznes, la plate-forme de traitement des transactions sur organismes de placements collectifs (OPC) via la blockchain vient d’accueillir deux nouveaux actionnaires. L’assureur Generali et le groupe de protection sociale Apicil ont ainsi annoncé avoir pris une participation de la plate-forme, via une augmentation de capital dont le montant n’a pas été divulgué.
Les deux nouveaux actionnaires resteront minoritaires aux côtés du consortium de six gestionnaires (OFI AM, Arkéa IS, Groupama AM, La Banque Postale AM, La Financière de l’Echiquier et Lyxor Asset Management) qui détiennent la société, mais détiendront une part «significative» du capital. Si cette opération constitue un changement pour Iznes, c’est notamment parce que c’est la première fois que la société arrive à convaincre des distributeurs de fonds – dont Generali, qui est un des premiers acteurs d’architecture ouverte en France – d’entrer au capital. L’obtention par Iznes de son agrément d’entreprise d’investissement au mois de juillet dernier a fini de convaincre les nouveaux actionnaires, en discussion depuis plusieurs mois avec la société.
Investisseurs utilisateurs
Les motivations des nouveaux partenaires se révèlent proches. Ils ne seront pas seulement de simples investisseurs en capital, mais aussi des utilisateurs et des ambassadeurs de la technologie. Apicil communique sur le fait qu’il veut utiliser Iznes pour ses opérations sur unités de compte. Generali a, pour sa part, identifié plusieurs utilisations de la technologie blockchain d’Iznes.
«L’utilisation de la blockchain nous permet de raccourcir la chaîne qui nous sépare des sociétés de gestion et de leurs fonds», explique à L’Agefi Rémi Cuinat, directeur des actifs en unités de compte chez Generali France. L’assureur voit donc en Iznes un outil pour optimiser ses coûts de transaction. «Nous exécutons plus 250.000 ordres de souscription ou de rachat par an sur nos unités de compte. Il est légitime que nous soyons intéressés par un système permettant d’en diminuer le coût», continue-t-il.
D’autres utilisations pourront être faites de la blockchain, pour la gestion des opérations sur titres, par exemple, pour les opérations de connaissance client (KYC), ou pour gérer les rétrocessions. «Cet investissement est transformant pour notre activité», complète Pasquale Tuosto, directeur des new business ventures chez Generali France. «Nous n’investissons que dans des sociétés dans lesquelles nous croyons ou dont la technologie peut nous intéresser, ce qui est le cas ici. En retour, nous pourrons soutenir l’activité d’Iznes, non seulement en France, mais aussi au Luxembourg.»
Si Apicil a logé sa part dans son fonds dédié Insurtech Capital géré par Mandalores Partners (ex-Odysseus Partners), comme d’autres participations, Generali a investi dans la société directement via Generali vie. Par ailleurs, sous réserve des habituelles autorisations de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), Remi Cuinat bénéficiera d’un siège au conseil d’administration d’Iznes.
La société, dont le lancement opérationnel date de mars 2019, affiche 15 milliards d’euros de transactions à fin décembre 2020. La plate-forme, qui se veut internationale, et compatible avec les différents canaux de commercialisation, met en avant un accès aux fonds facilité, des coûts de transaction réduits et un niveau de sécurité optimal apporté aux investisseurs institutionnels et aux sociétés de gestion. Elle continue son développement, après avoir connu une période difficile en 2019 lorsque son partenaire technologique historique, Setl, est sorti de son capital. Aujourd’hui, la technologie a été internalisée. «D’un point de vue fonctionnel, nous allons nous concentrer sur les choses que nous savons faire, comme le transactionnel. Nous allons aussi étendre notre présence à l’international et travailler au référencement de fonds d’actifs réels», précise Christophe Lepitre, le président d’Iznes.
Plus d'articles du même thème
-
PARTENARIAT
«Sur les marchés immobiliers, une fenêtre stratégique s’ouvre pour des acteurs indépendants et agiles comme Mata Capital»
Mata Capital a été créée il y a dix ans et compte désormais plus de 2,2 milliards d’euros d’actifs sous gestion. Quel avantage vous offre votre statut d’acteur indépendant de l’investissement immobilier ? -
Eramet subit deux revers en Indonésie
Le fonds norvégien retire Eramet de son portefeuille et l’Etat indonésien saisit des parcelles. Au cœur des critiques figure la plus grande mine de nickel au monde. -
La part du private equity diminue dans les allocations des family offices
Sur une base 100, la classe d'actifs a perdu cinq points entre 2023 et cette année, notamment en raison d’un nombre de sorties plus faible. Les actions bénéficient d'un retour en grâce, porté par les valeurs technologiques.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- Le Crédit Agricole CIB transige sur les « CumCum »
- Mistral AI lève 1,7 milliard d’euros et accueille ASML à son capital
- BPCE devient la première institution financière à émettre une obligation «défense»
Contenu de nos partenaires
-
Etats-Unis : ce que l'on sait de Tyler Robinson, l'assassin présumé de Charlie Kirk
Washington - Tyler Robinson, assassin présumé du militant conservateur américain Charlie Kirk, a été arrêté jeudi soir et identifié publiquement vendredi par les autorités américaines. Voici ce que l’on sait de lui. Aîné d’une fratrie de trois enfants dans le sud de l’Utah Tyler Robinson, 22 ans, vivait «depuis longtemps avec sa famille dans le comté de Washington», à l’extrémité sud-ouest de l’Utah, près de la frontière avec le Nevada et l’Arizona, a indiqué le gouverneur de l’Etat, Spencer Cox. Il a fait ses études primaires et secondaires dans la ville de St George et n’a pas de casier judiciaire dans l’Etat, selon les médias américains. «Pendant 33 heures, j’ai prié pour que (...) ce ne soit pas l’un d’entre nous, mais quelqu’un venu d’un autre Etat ou d’un autre pays», a confié vendredi le gouverneur au sujet du meurtrier présumé de Charlie Kirk, tué d’une balle dans le cou mercredi lors d’un débat public sur un campus universitaire. «Mais cela s’est passé ici, et c'était l’un d’entre nous», a-t-il reconnu. Des photos publiées sur les réseaux sociaux de sa mère, Amber, semblent montrer une famille unie. Tyler Robinson était l’aîné de trois garçons. Après sa sortie du lycée en 2021, il a «brièvement étudié à l’Université d’Etat de l’Utah pendant un semestre en 2021", selon cet établissement. Aucune affiliation politique connue Tyler Robinson est un électeur enregistré dans cet Etat majoritairement républicain mais il n’a aucune affiliation politique connue. Un membre de sa famille a néanmoins témoigné que «Robinson était devenu plus politisé ces dernières années», a souligné le gouverneur Cox. Ce membre de la famille a fait état d’une récente conversation avec un parent au cours de laquelle Tyler Robinson avait mentionné la prochaine venue de Charlie Kirk dans l’Utah et partagé son hostilité à sa personne et à ses opinions, très conservatrices. Des messages à tonalité antifasciste ont été retrouvés sur les munitions découvertes après l’assassinat, a indiqué Spencer Cox. «Sur des inscriptions sur les trois munitions non utilisées on pouvait lire +Eh fasciste! Attrape ça!», a expliqué le gouverneur. Une deuxième douille était gravée du refrain de la célèbre chanson antifaciste «Bella ciao» mais d’autres inscriptions paraissaient plus difficiles à interpréter, dont des symboles inspirés de l’univers des jeux vidéo. Dénoncé par des membres de sa famille Tyler Robinson a été signalé aux autorités par des membres de sa famille. Jeudi soir, selon le gouverneur «un membre de la famille» du suspect a joint un ami, lequel a ensuite contacté les autorités pour les informer que «Robinson leur avait avoué ou laissé entendre son implication» dans l’assassinat. «C’est là qu’il vivait et c’est là qu’ils l’ont remis aux autorités», a indiqué M. Cox. Il a été appréhendé jeudi soir vers 22H00 locales (04H00 GMT vendredi) après 33 heures de traque, selon le directeur de la police fédérale (FBI), Kash Patel. Selim SAHEB ETTABA © Agence France-Presse -
Malgré sa mort, les partisans de Charlie Kirk restent attachés aux armes à feu
Orem - Boeden Seitzinger est encore «traumatisé» par la mort de Charlie Kirk. Cet électricien américain était dans les tous premiers rangs du rassemblement où l’influenceur pro-Trump a été tué d’une balle dans le cou. «J’ai vu le sang jaillir de son artère carotide», raconte à l’AFP le jeune homme, coiffé d’une casquette rouge «Make America Great Again». «Il était évident qu’il n’allait pas s’en sortir. C'était terrifiant.» Malgré la mort de cette figure de la droite américaine, il rejette en bloc l’idée d’instaurer des contrôles plus stricts pour obtenir des armes à feu aux Etats-Unis. "Ça n’aurait rien changé. Quand on veut, on peut, les gens se procurent des armes, quoi qu’il arrive», souffle-t-il, lors d’une veillée à la mémoire du militant conservateur à Orem, dans l’Utah (ouest). Un suspect est actuellement en garde à vue pour le meurtre de M. Kirk. Les autorités n’ont pas encore expliqué dans quelles conditions le fusil à lunette, retrouvé dans des bosquets près de la scène de crime, a été acquis. Mais une chose est sûre : l’Utah, où l’influenceur a trouvé la mort, est un des Etats les plus permissifs en matière d’armes à feu. Dans cette région très conservatrice, les adultes peuvent porter des armes à feu sans permis, sauf pour les jeunes âgés de 18 à 20 ans. Sur les campus, comme celui de l’université Utah Valley, où M. Kirk a été tué, avoir une arme est possible à condition d’avoir un permis. Défenseur du deuxième amendement Âgé de 18 ans, M. Seitzinger a grandi en chassant avec sa famille et s’est procuré il y a quelques mois son premier fusil. L’achat a pris trente minutes, temps nécessaire pour que la boutique vérifie ses antécédents. Il refuse toute règle qui l’aurait obligé à attendre plusieurs jours. «Ce n’est pas ce que Charlie aurait voulu», estime-t-il. «Charlie disait souvent que le danger d’une arme à feu vient uniquement de son propriétaire. Il ne faut pas blâmer l’arme à feu, mais plutôt la personne qui la brandit», reprend-il. «Le fait qu’il soit mort ne m’inspire pas une peur des armes à feu, cela me rend méfiant envers les gens.» Le militant, qui a été abattu alors qu’il répondait à une question sur les tueries par armes à feu, était un ardent défenseur du deuxième amendement de la Constitution américaine. Il avait par exemple estimé que «cela vaut la peine, hélas, de déplorer chaque année un certain nombre de morts par arme à feu afin de pouvoir jouir du deuxième amendement, qui protège nos autres droits offerts par Dieu». Avec plus d’armes à feu en circulation que d’habitants, les Etats-Unis affichent le taux de mortalité par arme à feu le plus élevé de tous les pays développés. En 2024, plus de 16.000 personnes, sans compter les suicides, ont été tuées par arme à feu, selon l’ONG Gun Violence Archive. «Dissonance» Les gouvernements successifs n’ont jusqu'à présent pas réussi à endiguer les tueries, fléau de la vie quotidienne systématiquement suivi des traditionnelles «prières» envoyées par la classe politique. A 73 ans Reed Fansworth, a lui aussi prié pour M. Kirk avec des centaines de personnes lors de la veillée. Dans la foule, ce manager d’une entreprise d’informatique a aperçu quelques personnes porter des armes, et s’est senti rassuré. «L’Utah, c’est un peu le Far West», sourit-il, grand drapeau étoilé en main. «Quand tout le monde porte une arme, vous faites attention à votre comportement.» «La mort de Charlie ne change pas grand-chose», poursuit-il. «Nous devons nous préoccuper des personnes qui ressentent cette colère, mais nous ne devons pas retirer les armes de tout le monde.» De son côté, Leah Marett avoue ressentir une «dissonance», face à l’assassinat de M. Kirk. Mais pour cette étudiante de 25 ans, le débat reste «insoluble». «Il y a tellement d’armes à feu en circulation, même si nous essayions de les retirer, tout le monde ne les rendrait pas», pressent-elle. «Nous laisserions beaucoup de personnes en possession d’armes à feu, et les innocents se retrouveraient sans défense.» Romain FONSEGRIVES © Agence France-Presse -
A Matignon, les partenaires sociaux réclament des preuves de « rupture »
Paris - Le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu a commencé à consulter les partenaires sociaux, à moins d’une semaine de la mobilisation intersyndicale du 18: comme les oppositions, la CFDT qui a ouvert le bal, a réclamé des preuves de «rupture» avec les orientations budgétaires du gouvernement sortant. Si la secrétaire générale du premier syndicat français a trouvé Sébastien Lecornu "à l'écoute», Marylise Léon a profité de cet entretien pour réaffirmer sa ferme opposition à la suppression de deux jours fériés et à la relance du conclave sur les retraites, une idée «définitivement enterrée» par la CFDT, a-t-elle dit en sortant de Matignon à la mi-journée. «Il n’y a pas eu de terrain d’atterrissage au moment de la fin du conclave, donc on ne reprend pas les discussions», a-t-elle résumé, à l’issue d’une heure et demie de discussions. Alors que le nouveau Premier ministre a prôné des «des ruptures» sur la forme et le fond, la suppression des deux jours fériés, la plus inflammable des mesures d'économie annoncées par François Bayrou cet été, pourrait être abandonnée. Le nouveau locataire de Matignon «a dit qu’il répondrait sur ce sujet prochainement», a sobrement dit Marylise Léon à la presse. Y aura-t-il une reprise dans un autre cadre que le conclave des négociations sur la réforme des retraites ? Selon elle, Sébastien Lecornu «n’a pas donné de position sur ce qu’il allait donner comme suite sur le sujet des retraites». La CFDT est l’un des trois syndicats à avoir discuté jusqu’au terme du conclave lancé par François Bayrou, pour tenter d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023. Les négociations avaient pris fin sur un constat de désaccord avec le patronat concernant les modalités de prise en compte de la pénibilité. Avant ou après le 18 Les rencontres bilatérales à Matignon doivent se poursuivre avec le président du Medef vendredi à 19H45, avant la CGT, la CFTC et la CFE-CGC lundi et les deux organisations patronales CPME et U2P, lundi et mardi. Le chef de file de FO, Frédéric Souillot, a quant à lui accepté de rencontrer M. Lecornu mais après le 18 septembre, date de la journée intersyndicale de grèves et manifestations. Elle mettra à nouveau les autorités sous pression, après la participation de 197.000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur, à la journée du 10 pour demander la fin de l’austérité budgétaire, l’abrogation de la réforme des retraites ou encore plus de justice fiscale. La cheffe de file de la CGT Sophie Binet a appelé de ses vœux «encore plus de manifestations et de grèves» le 18 que le 10. «Nous avons réaffirmé que nous étions plus que jamais motivés pour aller dans la rue et que nous réussirons la mobilisation du 18 septembre», a assuré Marylise Léon vendredi. Le Premier ministre «n’a pas démenti qu’il pourrait y avoir un certain nombre (...) de travaux, sur une contribution des plus hauts revenus», selon des modalités encore floues, a-t-elle évoqué, tout en demandant des «preuves» de la «rupture». Côté politique, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel a expliqué vendredi lors de la Fête de l’Humanité que son parti ne censurerait pas Sébastien Lecornu «a priori» mais qu’il le ferait «sans marque profonde d’un changement de politique», disant lui avoir fait «des demandes sur l’augmentation des salaires, l’abrogation de la réforme des retraites et la diminution des aides accordées aux grosses entreprises». Le PS propose, lui, de revenir sur la réforme des retraites et de mettre en place une taxe Zucman sur les plus hauts patrimoines, deux lignes rouges pour le bloc central. Le numéro un de la CFTC, Cyril Chabanier, entend rappeler lundi au Premier ministre «qu’il ne peut pas repartir sur la même page (budgétaire, NDLR) que l’ancien Premier ministre» car «les efforts reposaient trop sur les travailleurs, les chômeurs, les retraités». Béatrice JOANNIS © Agence France-Presse