
Chainalysis veut simplifier l’accès aux cryptomonnaies
Quelque 221 millions. C’est le nombre d’utilisateurs mondiaux de cryptomonnaies à fin juin, selon dernières données de Crypto.com. C’est deux fois plus... qu’il y a quatre mois. Face à la montée en puissance des cryptomonnaies, Chainalysis veut développer leur accès en toute sécurité. Fondée en 2014, la société américaine fournit des données à plus de 500 acteurs, des gouvernements en passant par les sociétés spécialisées en cryptomonnaies. Elle retrace les transactions en cryptomonnaies sur la blockchain.
La société a identifié 5.800 entités (conformes ou illicites) contrôlant des adresses de cryptomonnaie qui sont sous pseudonyme. Chainalysis associe ces adresses à des entités du monde réel. Aujourd’hui, la société revendique avoir une visibilité sur 92% du volume des transactions qui sont faites en cryptomonnaies. Et face à l’évolution rapide du marché, la société se doit d’innover : en mai, elle a lancé Chainalysis Business Data. «Bien qu’au départ, on était axé sur la conformité, on peut maintenant donner davantage d’informations à nos clients avec notre offre sur l’activité en cryptomonnaie de leur utilisateurs», explique Willem van den Brandeler, account executive EMEA chez Chainalysis.
Depuis quelques mois, la société a notamment remarqué un intérêt croissant des institutions financières. C’est en ce sens qu’elle a lancé l’offre Market Intel, qui permet aux institutions, comme des gestionnaires d’actifs, de prendre de nouvelles décisions d’investissement. «En plus de la conformité, on développe de plus en plus de solutions basées sur nos données blockchain qui attirent de plus en plus d’institutions financières.»
Valorisation à 4,2 milliards de dollars
Par ailleurs, face à l’explosion des attaques sur randomware, la société tente d’apporter des solutions. «Nos données et outils sont utilisées pour combattre les fléaux de la cybercriminalité. Nous combattons aussi les idées fausses selon lesquelles les cryptomonnaies sont anonymes, intraitables ou utilisées à des fins illicites.» La société a ainsi identifié que 2,1% de l’activité de 2019 était illicite.
La société garde aussi un œil sur la question de la régulation des cryptomonnaies. Il y a quelques semaines, la Commission européenne a proposé de tracer les cryptomonnaies. «Il est important qu’il y ait de la régulation, qu’elle soit juste et qu’elle permette à l’écosystème de se développer. Dans certains pays il y a eu des freins, on veut que nos clients puissent se développer, c’est un équilibre à garder», estime Willem van den Brandeler. «Il faut qu’il y ait un ratio entre l’innovation et la régulation, qui permette aux participants de travailler ensemble», ajoute-t-il.
Depuis son lancement, Chainalysis a levé 350 millions de dollars, dont 300 millions les huit derniers mois en trois tranches de 100 millions. Désormais valorisée 4,2 milliards de dollars, la société veut utiliser ces derniers fonds pour accélérer sur la finance décentralisée (DeFi). «Aujourd’hui, les plateformes de DeFi ne sont pas régulées de la même manière qu’une plateforme centralisée. Au regard de la technologie sous-jacente, cela pose des enjeux différents pour la surveillance des transactions, et des autres activités d’analyse sur la finance décentralisée. Il faut développer des outils spécialisés pour ces technologies.» La société, qui a dépassé la barre des 300 salariés, souhaite aussi se focaliser dans certaines régions, comme en France.
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