
Algoan crée une solution de paiement fractionné responsable

Ce n’est pas encore le cas en France mais le «buy now pay later» (BNPL) ou paiement fractionné-différé commence à poser problème dans plusieurs pays anglo-saxons. Au Royaume-Uni, par exemple, un tiers des utilisateurs ont déjà raté un remboursement, d’après une étude de Fitch Ratings, et les associations de consommateurs demandent une intervention urgente du régulateur. Au niveau européen aussi, un projet de directive a été présenté en juin dont la principale évolution est l’obligation de réaliser une étude de solvabilité, y compris pour le BNPL, qui concerne souvent des achats de petits montants.
La fintech française Algoan, qui s’est spécialisée sur le scoring de crédit, a mis au point un nouvel algorithme qui mesure la solvabilité du candidat au paiement fractionné en moins d’une seconde. Il lui faut pour cela connecter ses comptes bancaires afin que le programme explore les transactions pour identifier les revenus et les charges, et ainsi calculer le taux d’endettement, le reste à vivre pour produire un score de comportement financier.
Une véritable analyse de solvabilité réalisée à la source des données, qui rend difficile de frauder ou de cacher des habitudes déviantes. «Cette nouvelle solution repose sur le calcul d’une probabilité de défaut (‘scoring’ de crédit), sur la catégorisation des transactions pertinentes pour le crédit (revenus, charges, impayés, saisies sur compte…) et sur l’identification des transactions liées à un même contrat, détaille Paul Peyré, co-fondateur d’Algoan et responsable risques et data. C’est grâce à cela qu’il est possible de détecter les autres paiements de ‘buy now, pay later’, d’identifier les personnes consommant au-delà de leurs moyens et ainsi d’éviter un possible surendettement.»
Cette analyse de solvabilité automatique a été déployée chez Alma et Pledg, deux fintechs françaises proposant du paiement fractionné/différé aux e-commerçants. Après deux mois de tests techniques, elle devrait être opérationnelle dans les jours à venir. Elle arrivera donc en avance de phase par rapport au projet de directive européenne qui entend réglementer ces nouvelles formes de crédit peu encadrées et pousser les acteurs à utiliser d’autres données que celles habituellement utilisées pour décider si un acheteur est éligible ou non (nom, numéro de téléphone, adresse e-mail, carte bancaire).
Plus d'articles du même thème
-
Les regtechs aident les banques à se moderniser
La deuxième édition du Regtech Day a montré comment les start-up innovantes contribuent à insuffler du mouvement parmi les fonctions de contrôle interne et de conformité des grands établissements. -
PGIM clôture un deuxième fonds de dette privée «mid market» à 4,2 milliards de dollars
La taille du nouveau millésime représente un accroissement de 75% par rapport au fonds inaugural PGIM Senior Loan Opportunities I. -
La fraude par manipulation reste sous contrôle
L’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement montre que les mesures prises par les banques et la collaboration avec les opérateurs télécom portent leurs fruits.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Cuba : une nouvelle panne d'électricité géante pour la cinquième fois en un an
La Havane - Une nouvelle panne générale d'électricité touche Cuba mercredi, la cinquième en moins d’un an sur l'île, qui fragilise l’activité économique du pays et met à rude épreuve la vie quotidienne des habitants. «Il y a eu une déconnexion totale du système électrique qui pourrait être liée à une panne inattendue» de la centrale électrique Antonio Guiteras, située au centre de l'île, a indiqué le ministère de l'Énergie et des Mines sur son compte X. Les autorités ont précisé par la suite que la panne, qui s’est produite aux alentours de 09H15 locales (13H15 GMT), était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale électrique, la plus importante du pays, ce qui a provoqué son arrêt et l’effondrement de l’ensemble du réseau. Le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, a assuré sur X que le pays avait «une stratégie bien définie» pour rétablir l'électricité «dans les plus brefs délais». Depuis octobre 2024, l'île communiste de 9,7 millions d’habitants a déjà subi quatre pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Dans les rues de la capitale, de rares feux de signalisation fonctionnent, récemment équipés de panneaux solaires, tandis que de nombreuses personnes ont regagné leur domicile pour tenter de se préparer à l'éventualité d’une panne prolongée. «A nouveau, une journée de perdue ! Agonie et tristesse et pour certains désespoir», déplore auprès de l’AFP Alina Gutiérrez, 62 ans, qui a appris la nouvelle de la panne alors qu’elle faisait des achats sur un marché de fruits et légumes dans un quartier central de La Havane. Elle se hâte maintenant de rentrer chez elle, pour «prendre toute l’eau possible» de réserve et «attendre pour voir combien de temps cela va durer», alors que de nombreux immeubles dans la capitale sont alimentés en eau grâce à des pompes électriques. Dimanche, cinq des quinze provinces de l'île avaient déjà été plongées plusieurs heures dans l’obscurité en raison d’une panne sur une ligne du réseau électrique. «Dépense importante» Outre les grands hôtels et certains hôpitaux, dotés de groupes électrogènes, de plus en plus de familles et de propriétaires de petits commerces privés ont acquis de petits générateurs électriques pour pallier les pannes et délestages toujours plus fréquents. Mercredi, dans les quartiers les plus aisés de La Havane, le ronronnement de générateurs est continu, mais les coupures fragilisent notamment les petits commerces privés, qui ont fleuri depuis leur autorisation en 2021. «Cela nous affecte beaucoup», explique à l’AFP Odette Leon, 34 ans, propriétaire d’une pâtisserie dans l’ouest de la capitale. «Nous avons un générateur, mais cela entraîne une dépense plus importante parce qu’il faut du carburant, qui en ce moment n’est pas très facile à trouver», explique-t-elle, en demandant à ses employés d’annuler les commandes jusqu'à nouvel ordre. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. Deux centrales flottantes louées à une entreprise turque et des générateurs, qui complètent le réseau énergétique, sont alimentés par des combustibles que Cuba importe difficilement. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant l'été, alors que la consommation atteint des pics en raison des températures élevées, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Outre les coupures d'électricité, les habitants souffrent de pénuries en tous genres et d’une forte inflation. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. Jordane BERTRAND © Agence France-Presse -
Au nom de la rose
Entre le PS et Macron, la guerre des nerfs
Le chef de l'Etat est en première ligne pour tenter d'obtenir un accord de non-censure avec les socialistes. Sébastien Lecornu sera à la manoeuvre, mais c'est le bien lui qui décidera ce qu'il consent à lâcher -
Tour de chauffe
« Bloquons tout » cible Macron, les syndicats en embuscade
Après la mobilisation de mercredi, les organisations syndicales font monter la pression sur Sébastien Lecornu pour leur journée d'action du 18 septembre