Washington veut empêcher la fusion entre JetBlue et Spirit Airlines

Le département de la Justice américain a déposé mardi une plainte auprès du tribunal fédéral de Boston, en estimant que l’opération nuirait à la concurrence.
JetBlue, compagnie aérienne américaine, transporteur aérien américain
Anticipant les obstacles, JetBlue a accepté de céder certaines lignes et des créneaux d’atterrissage à d'autres transporteurs «low cost».  -  JetBlue

Le rapprochement entre les compagnies américaines JetBlue et Spirit Airlines bute sur un obstacle majeur. Le département de la Justice (DoJ) a porté plainte mardi contre JetBlue devant le tribunal fédéral de Boston, en estimant que la prise de contrôle pour 3,8 milliards de dollars (3,6 milliards d’euros) de sa rivale Spirit Airlines déboucherait sur une hausse des tarifs et sur un moindre choix pour les passagers aux Etats-Unis.

Le modèle économique de Spirit, qui repose sur la vente de billets à très bas prix, serait en effet abandonné par son acquéreur qui a l’intention de «diminuer le nombre de sièges dans les avions Spirit» et de «faire payer plus cher aux clients», souligne le DoJ dans sa plainte déposée conjointement avec les Etats du Massachusetts, de New York et de Washington DC «Ceci n’empêchera pas les voyageurs d’affaires de prendre l’avion en faisant payer la facture par leur entreprise mais dissuadera les particuliers soucieux de leurs dépenses», ajoute le document, en considérant la transaction prévue comme «a priori illégale».

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Un exemple pour d’autres secteurs d’activité

Le département américain des Transports a déclaré qu’il soutenait pleinement cette action en justice. Anticipant le déclenchement des poursuites, JetBlue avait publié lundi soir un argumentaire sur son site internet affirmant que son arrivée sur un marché se traduisait toujours par une réduction des prix et que les deux compagnies étaient concurrentes uniquement sur un nombre restreint de destinations. JetBlue a par ailleurs accepté de céder certaines lignes et des créneaux d’atterrissage à d’autres transporteurs «low cost».

«L’enjeu est trop grand pour que le DoJ nous empêche d’apporter les spécificités de JetBlue à davantage de clients sur de nouveaux marchés», a réagi son directeur général, Robin Hayes, en regrettant le dépôt de cette plainte. Mais Washington entend faire de ce dossier un exemple applicable à d’autres secteurs d’activité. «Les entreprises devraient désormais comprendre que le DoJ n’hésitera pas à appliquer notre législation antitrust et à protéger les consommateurs américains», a martelé le procureur général, Merrick Garland. La plainte sera examinée par le juge Leo Sorokin, nommé à ce poste fin 2013 par l’ancien président américain Barack Obama.

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