
Votaccess veut s’étendre auprès de tous types de sociétés et à l’international

Votaccess peine à s’installer. Pour sa cinquième année, la plate-forme française de vote par internet devrait être utilisée par plus de 60 sociétés, contre 6 en 2012 et 45 en 2014, ont précisé des représentants de l’Association française des professionnels du titre (Afti) et de l’Association nationale des sociétés par actions (Ansa). Une progression à pas comptés, en raison des réticences liées au coût de mise en œuvre ou à la faiblesse de l’actionnariat individuel. Pourtant, «la mise en place de Votaccess nous a permis d’abaisser nos coûts d’assemblée générale assure François Bisiaux, directeur droit boursier, de Vivendi. Cela ne fera pas voter ceux qui ne votaient pas, mais cela donne un confort supplémentaire aux actionnaires actifs.» De fait, le quorum des AG n’a pas vraiment bougé. Seules 23 sociétés du CAC 40 l’ont utilisée cette année, contre 28 l’an dernier. Une diminution liée à la sortie de sociétés de l’indice, ou à des opérations de rapprochement, comme Nokia-Alcatel ou Holcim-Lafarge. Or, Votaccess ne concerne aujourd’hui que les sociétés de droit français.
Depuis le début de l’année, Votaccess a enregistré près de 300.000 instructions de vote, dont 75% par électronique et 25% par papier numérisé. En 2012, la proportion était inverse avec seulement 25% de vote internet, rappelle Sylvie Vernet Gruot, animateur du groupe émetteurs à l’Afti. Près de 10.000 votes en ligne proviennent d’institutionnels. Ces derniers passent habituellement par des «proxy collectors», comme Broadridge et ISS, désormais connectés à Votaccess. Pour l’avenir, Votaccess veut poursuivre l’automatisation de la remontée du vote des institutionnels
Fort de son succès, avec aucun abandon de société, aucun problème technique et un système sécurisé éprouvé, Votaccess veut poursuivre son déploiement sur le marché français, en s’ouvrant à la fois à des sociétés cotées plus petites, aux groupes mutualistes, etc., et en proposant des offres moins chères pour les petits teneurs de comptes. Pour les banques, cet investissement ne recherche pas une rentabilité, mais s’inscrit dans un mouvement de digitalisation et de service du client, explique Eric de Nexon, vice-président de l’Afti.
Votaccess va de nouveau tenter de se développer à l’étranger, mais l’appétit n’est pas encore là. Toutefois, l’adoption des standards européens «General Meetings» devrait favoriser le développement de la plate-forme française.
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« Aucun regret » : les manifestants népalais blessés fiers d'avoir porté le changement
Katmandou - Le 8 septembre, l’étudiant Aditya Rawal a vu 14 personnes tomber devant lui sous les balles de la police près du Parlement népalais où il manifestait contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. Il s’est précipité, les mains en l’air, pour aider l’un de ses camarades quand il a été lui-même atteint à un bras et au ventre. «J’avais entendu quelque part qu’en levant les deux mains, ils ne nous tireraient pas dessus», raconte à l’AFP ce jeune spécialiste de marketing numérique de 22 ans, depuis son lit d’un hôpital de la capitale Katmandou. «Mais j'étais leur cible», ajoute-t-il. Ce lundi-là, Aditya Rawal avait rejoint le cortège de milliers de jeunes, réunis sous la bannière de la «Génération Z», qui dénonçaient un gouvernement à leur yeux corrompu et incapable de satisfaire leurs exigences, notamment en matière d’emploi. Plus de 20% des jeunes Népalais de 15 à 24 ans sont au chômage, selon les estimations de la Banque mondiale. «Il y avait eu beaucoup de manifestations auxquelles participaient des personnes plus âgées, mais lors de la nôtre, ils ont eu recours à des armes à feu», se désole-t-il. Au lendemain de la manifestation, la colère s’est prolongée dans les rues de la capitale, où les principaux symboles du pouvoir - Parlement, bâtiments gouvernementaux, résidences d'élus - ont été incendiés ou détruits. Selon le dernier bilan officiel, ces émeutes, les plus graves depuis l’abolition de la monarchie au Népal en 2008, ont fait au moins 72 morts. Et 191 blessés étaient encore hospitalisés dimanche, comme Aditya Rawal. Le Premier ministre KP Sharma Oli n’a eu d’autre choix que de démissionner, remplacé vendredi par l’ex-cheffe de la Cour suprême Sushila Kalki, 73 ans, à la tête d’un gouvernement provisoire jusqu’aux élections prévues le 5 mars 2026. «Du courage» L’infirmière Usha Khanal, 36 ans, raconte avoir soigné des blessés avec des gants «imbibés de sang» au milieu des gaz lacrymogènes tirés à proximité par les forces de l’ordre. L’hôpital public de Katmandou a admis 458 manifestants blessés, six y sont morts dont quatre âgés de moins de 30 ans. «Nous voulons un gouvernement transparent, sans corruption et pas une dictature», met en garde Aditya Rawal. «S’il n’y a pas de changement, nous avons encore le temps de nous battre.» La cousine d’Aditya Rawal, Puja Kunwar, 20 ans, reste à son chevet depuis lundi. «Il a agi pour notre pays», assure la jeune femme, «cela me donne vraiment du courage». Dans le même service, Subash Dhakal, un manifestant de 19 ans grièvement blessé aux genoux, a été informé par ses médecins. Il devra rester alité pendant six mois. Les sacrifices des victimes «ne doivent pas être vains», souligne-t-il. «Ce que nous avons fait a fait tomber le gouvernement et permis d’en nommer un autre (...) nous ne voulons pas que le pays retourne en arrière». Sa mère enseignante dans une école publique, Bhawani Dhakal, 45 ans, lui avait donné de l’argent pour rejoindre en bus les manifestations depuis leur ville natale, à 30 km de Katmandou. Elle raconte avoir elle-même manifesté, il y a quelques mois, avec des collègues contre un projet de loi sur l'éducation. Sans résultat. «C’est incroyable qu’ils aient réussi à susciter un tel changement en seulement vingt-quatre heures», se félicite-t-elle. «Nos enfants ont fait partir tous les dirigeants corrompus.» Subash Dhakal est tout aussi fier. «Je n’ai aucun regret,» affirme-t-il. «Je ne l’ai pas fait que pour moi mais pour tout le monde, de ma famille à tous les frères. La douleur (de ma blessure) est éphémère, elle aura surtout permis des changements». Glenda KWEK and Anup OJHA © Agence France-Presse -
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