
Volkswagen se projette en champion de l’électromobilité

Volkswagen ne lésinera pas sur les moyens pour mener à bien sa transition verte. Le premier groupe automobile européen a annoncé mardi un plan d’investissement de 180 milliards d’euros sur cinq ans. Sur ce montant global, près de 68% seront alloués à des projets d’électrification et de numérisation, alors que cette proportion s’élevait à 56% dans son précédent plan quinquennal. Ces dépenses serviront notamment à construire des usines de cellules de batteries et à sécuriser l’approvisionnement en matières premières et composants qui entrent dans la fabrication de ces batteries. Sa filiale spécialisée dans les batteries électriques, PowerCo, «devrait générer un chiffre d’affaires annuel de plus de 20 milliards d’euros d’ici à 2030», pronostique le groupe.
La Chine représente l’un de ses principaux pays cibles, avec un accent particulier mis sur des investissements dans la conduite autonome, malgré la forte concurrence de l’américain Tesla et des fabricants locaux de véhicules électriques sur ce marché. L’Amérique du Nord est également une zone prioritaire pour le groupe allemand qui a dévoilé lundi son intention d’implanter sa prochaine usine de batteries au Canada, dans l’Ontario, avec un démarrage de la production attendu en 2027. Cela devrait lui permettre de commercialiser plus de 25 nouveaux modèles électriques aux Etats-Unis d’ici à 2030.
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Une montée en puissance du tout-électrique
Les investissements dans les moteurs à combustion diminueront à partir de 2025, souligne le constructeur qui se démène pour atteindre son objectif de 50% de ventes de véhicules tout électriques d’ici à 2030. Dix ans plus tard, la quasi-totalité des véhicules qu’il commercialisera sur ses principaux marchés devraient être à 100% électriques. L’an dernier, les 572.000 véhicules de ce type vendus par le groupe de Wolfsburg ont constitué 7% de ses livraisons totales et ils représentent désormais 16% de son carnet de commandes. Grâce au lancement de nouveaux modèles, il espère que cette catégorie de véhicules atteindra la barre de 10% de ses livraisons dès 2023.
Le groupe a tiré parti de l’introduction en Bourse de sa filiale Porsche qui lui a permis de terminer l’année 2022 avec des liquidités nettes atteignant 43 milliards d’euros. Mais les analystes d’UBS ont fait part dans une note de leur déception par rapport au flux net de trésorerie de ses activités automobiles, qui a reculé de 44% à 4,8 milliards d’euros d’un an sur l’autre durant l’exercice écoulé, alors qu’ils tablaient sur 8,3 milliards. Volkswagen explique cette contre-performance, qu’il juge temporaire, par «une augmentation des besoins en fonds de roulement liée à des problèmes dans sa chaîne d’approvisionnement, particulièrement vers la fin de l’année».
Une détérioration de la demande automobile en Europe
Selon les analystes de la banque helvétique, ceci «soulève des interrogations dans un contexte de morosité attendue de la demande sur le marché automobile européen». Compte tenu des stocks de produits finis accumulés, «les investisseurs s’inquiéteront d’un risque de surproduction susceptible d’avoir un impact négatif sur ses prix de vente et ses marges», relèvent-ils. Volkswagen a prévu pour l’exercice en cours une croissance de son chiffre d’affaires comprise entre 10% et 15% et une marge d’exploitation hors éléments exceptionnels oscillant entre 7,5% et 8,5%, après une marge de 8,1% dégagée en 2022. «L’année 2023 sera décisive pour la mise en œuvre de nos objectifs stratégiques et l’accélération de notre démarche de progrès», a déclaré le président du directoire, Oliver Blume. L’action ordinaire a clôturé la séance en repli de 1,6% à 128,4 euros à Francfort.
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