Vodafone entre sur le marché des télécoms fixes outre-Manche

L’opérateur mobile se décide in extremis à lancer une offre amicale de plus d’un milliard de livres sur Cable & Wireless Worldwide
Yves-Marc Le Reour

Quelques heures avant l’expiration du délai supplémentaire octroyé par le Takeover Panel, organisme chargé de superviser les offres publiques outre-Manche, Vodafone a lancé hier une offre formelle de rachat en numéraire sur la totalité du capital de Cable & Wireless Worldwide (CWW) pour 1,04 milliard de livres (1,28 milliard d’euros).

Mettant fin à plusieurs semaines de négociations, cette proposition amicale de 38 pence par action CWW fait ressortir «une prime de 92% sur le prix de clôture de sa cible le 10 février, dernier jour avant le début des discussions». Ce prix correspond à 2,5 fois son excédent brut d’exploitation à fin mars 2011, soit une décote de 25% sur des transactions comparables en Europe depuis 3 ans, selon Bloomberg.

Aidé par Barclays et Rothschild, le conseil d’administration de CWW va recommander à l’unanimité aux actionnaires d’approuver cette opération qui devrait être bouclée fin septembre, moyennant le contrôle de 75% du capital de la cible. Conseillé par UBS, Vodafone a déclaré avoir reçu «des engagements d’apports de titres portant sur près de 18,6% du capital» de la part de plusieurs fonds d’investissement, dont 10,4% de manière irrévocable et 8,1% à travers des lettres d’intention.

Après le renoncement la semaine dernière de l’indien Tata Communications qui s’était également porté candidat, ce rachat évite à CWW «d’être confronté aux risques inévitables liés à la mise en œuvre de sa stratégie de redressement de ses résultats à moyen terme», commente son président John Barton. Issu de la scission de Cable & Wireless en mars 2010, CWW a émis plusieurs avertissements sur résultats qui ont déstabilisé sa direction, avec trois directeurs généraux en deux ans.

Mais l’entreprise est propriétaire d’un réseau de 20.500 km de fibre optique au Royaume-Uni, et son réseau international dispose de 127 points de présence répartis dans 35 pays. Tout en prenant pied dans les services de communication fixes pour les grandes et moyennes entreprises, Vodafone pourra soulager son réseau mobile de plus en plus congestionné par la croissance des transmissions de données due à l’essor des smartphones. Finançant la transaction entièrement sur sa trésorerie, il précise que l’opération sera relutive sur son bénéfice et son cash-flow libre par action dans les douze mois suivant sa réalisation, «après extraction des synergies et avant les coûts d’intégration».

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