Vivendi devra développer seul les activités de télévision payante de GVT

Le groupe renonce à son projet de coentreprise avec l’américain EchoStar. Il devrait se tourner vers des locations de capacités satellitaires
Bruno de Roulhac

Moins de trois mois après avoir annoncé le projet de coentreprise avec l’américain EchoStar dans la télévision payante au Brésil, Vivendi a jeté l’éponge. Le groupe français a mis fin aux discussions, sans en préciser les raisons. Un silence qui laisse imaginer un désaccord sur la stratégie commune à adopter.

Néanmoins, Vivendi «reste déterminé à accélérer le déploiement des activités de télévision payante de GVT, qui poursuivra de manière autonome son développement actif dans le secteur». Il devrait alors se tourner vers des partenariats ou des locations de capacités satellitaires. Avec cette joint-venture, Vivendi comptait profiter de la forte croissance du marché de la télévision payante au Brésil, portée la Coupe du monde de football en 2014 et les Jeux olympiques en 2016.

Une mauvaise nouvelle, alors que 2013 «marque un certain ralentissement des performances de GVT, dans un environnement économique et concurrentiel plus difficile», note CM-CIC, anticipant une croissance organique de 14% après +28% en 2012, et un Ebitda en hausse de 7,6% après +33% en 2012.

En février dernier, Vivendi avait renoncé à vendre GVT jugeant les offres reçues «non satisfaisantes». Selon les rumeurs de marché, un consortium mené par KKR et Apax aurait offert 5 milliards d’euros et DirecTV 6 milliards en titres et numéraire, mais Vivendi en aurait demandé au moins 7 milliards. Or, «avec la baisse du réal brésilien et les performances de GVT, la valeur de GVT est revenue selon nous à 5 milliards d’euros, soit 16% des actifs du groupe», ajoute CM-CIC.

Cette annonce intervient alors que le groupe et sa gouvernance vivent des changements majeurs. Après la validation du projet de scission, avec Vincent Bolloré comme président et Arnaud de Puyfontaine, directeur général du pôle médias, Hervé Philippe, directeur général délégué d’Havas et proche de Vincent Bolloré, s’apprête à prendre la tête de la direction financière de Vivendi le 1er janvier, en remplacement de Philippe Capron, qui rejoindra Veolia Environnement en janvier 2014.

L’annonce, officialisée vendredi soir, a été bien accueillie par la communauté financière. «Son expérience en ingénierie financière à la COB sera très appréciable pour mener à bien le projet de spin-off chez Vivendi, note Oddo. Son souci permanent de l’optimisation des coûts sera aussi un atout dans la gestion au quotidien de l’entité média de Vivendi».

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