
Veolia veut jouer un rôle clé dans la transformation écologique mondiale

Pour sa première journée consacrée aux investisseurs depuis sa fusion avec Suez, Veolia a mis en avant jeudi le rôle clé qu’il entend jouer pour accompagner la transformation écologique des agents économiques à l’échelle mondiale, à savoir les collectivités, les ménages et les entreprises.
La confiance du groupe français tient au caractère porteur de ses activités dans les services et technologies de l’eau, la gestion des déchets ainsi que les services énergétiques. Sa capacité à résister au ralentissement de l’économie mondiale est forte puisque seulement 15% de ses revenus y sont exposés. Les 34 plus gros contrats du groupe représentent des revenus cumulés de 5 milliards d’euros, soit 12% de son chiffre d’affaires. La durée moyenne de ces contrats est de 11 ans (hors concessions perpétuelles des eaux régulées et de l’énergie municipale) et aucun renouvellement majeur n’est attendu avant 2028.
Ses trois grands socles de croissance reposent sur la régénération des ressources naturelles, la décarbonation et la dépollution. Selon Veolia, seulement 1 milliard de m³ d’eaux usées traitées trouve un nouvel usage en Europe à l’heure actuelle, alors que ce marché pourrait représenter 6 milliards de m³ d’eau réutilisée chaque année d’ici à 2027. A l’échelle mondiale, ce marché qui pesait près de 19 milliards d’euros en 2020 devrait atteindre 33 milliards d’euros à l’horizon 2028.
De surcroît, «le management anticipe une forte croissance dans l’énergie et les déchets solides dangereux», relèvent les analystes de BoA Securities. Sur ce dernier segment de marché, «la force du groupe repose sur la rareté des sites disponibles en raison des difficultés d’obtention des autorisations administratives», ajoute la banque américaine.
A lire aussi: Paprec finance un nouveau cycle de croissance dans les déchets
Un résultat net courant de 1,5 milliard d’euros attendu en 2024
«Nous commençons l’exercice 2023 dans de très bonnes conditions», a déclaré la directrice générale de Veolia, Estelle Brachlianoff, en soulignant la bonne intégration des activités de Suez. «La tendance du premier trimestre est comparable à celle des trimestres précédents et l’activité en Chine devrait s’accélérer à partir du mois de mars», a précisé Claude Laruelle, directeur général adjoint en charge des finances. Pour l’ensemble de l’exercice, Veolia prévoit une hausse de son excédent brut d’exploitation (Ebitda) comprise entre 3% et 7% et un résultat net courant d’environ 1,3 milliard d’euros. Il a confirmé des synergies de coûts totalisant 500 millions d’euros, un résultat net atteignant 1,5 milliard d’euros en 2024 et une relution de 40% du bénéfice par action à cette échéance
En matière fiscale, le groupe vise un taux d’imposition d’environ 25% grâce à l’utilisation de déficits fiscaux aux Etats-Unis et en France. Il table également sur une stabilité de son coût de financement, 83% de sa dette étant à taux fixe à fin décembre 2022.
Malgré la hausse d’environ 10% à 3,5 milliards d’euros des investissements industriels annuels, son levier financier devrait demeurer autour de 3 fois l’Ebitda. Il indique que la progression du dividende sera de son côté «en ligne avec celle du bénéfice courant par action» sur la période.
L’importance assignée par Veolia au respect des engagements pris en matière de responsabilité environnementale, sociétale et de gouvernance (ESG) se reflète dans le pilotage de sa politique salariale. La moitié de l’intéressement à long terme et des primes annuelles attribuées aux membres du comité exécutif ainsi qu’aux cadres dirigeants est en effet corrélée à la performance non financière de l’entreprise.
Plus d'articles Utilities
-
Saur mise sur l’arrivée de nouveaux actionnaires pour accélérer sa croissance
Le fonds suédois EQT va céder 50% du capital aux fonds néerlandais DIF Capital et PGGM. Saur pourrait être valorisée plus de 3 milliards d’euros. -
Sepur se renforce en Centre Est avec le rachat d’ECT Collecte
Le groupe de gestion des déchets Sepur acquiert la société ECT Collecte pour un montant non dévoilé. Présent essentiellement en Ile-de-France, au service de près de 2.000 communes et de 10 millions d’habitants, Sepur va étendre son expertise dans six nouveaux départements (Haute-Marne, Allier, Marne, Côte-d’Or, Nièvre et Aube) grâce à cette acquisition. ECT Collecte sert aujourd’hui 700 communes, pour 400.000 usagers, et a dégagé un chiffre d’affaires de près de 10 millions d’euros en 2021. L’arrivée de Cube Infrastructure au capital de Sepur en mars 2022 permet au groupe de mettre en œuvre sa politique de croissance organique et externe. Il devrait atteindre les 330 millions d’euros de chiffre d’affaires dès 2023. -
Saur ne voit aucun signe de ralentissement de sa croissance
Le gestionnaire d’eau revoit toutefois à la baisse ses prévisions de rentabilité. Le groupe pâtit de la flambée des prix de l’énergie et de la pénurie de main-d’œuvre.
Contenu de nos partenaires
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- UBS prend une place hors norme en absorbant Credit Suisse
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
-
Débrayage
Retraites: le gouvernement réquisitionne du personnel au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer
Le gouvernement a annoncé ce mardi une réquisition de personnel pour faire fonctionner le dépôt de carburant de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, l’un des sites pétroliers français bloqués par des grévistes opposés à la réforme des retraites -
Baroud
Réforme des retraites: un RIP propice aux fake news
En trois questions, le point sur la procédure engagée par la gauche pour faire obstacle à la réforme des retraites -
Dans les pommes
Climat: alerte rouge, les productions de fruits français risquent d'être laminées
Une étude d'Axa Climate et de la Fédération nationale des producteurs de fruits évalue les effets possibles du changement climatique afin d'inciter le secteur à s'adapter