Une lourde tâche attend la nouvelle directrice générale de BT

Transfuge du suédois Telia, Allison Kirkby sera la première femme à prendre la tête de l’opérateur télécoms britannique au début de l’an prochain.
opérateur de télécoms britannique British Telecom BT.
Le marché boursier reste attentiste envers l'opérateur britannique  -  Photo BT.

Trois semaines après avoir annoncé le prochain départ de son directeur général (DG) Philip Jansen, BT a rapidement conclu le processus de succession. L’opérateur télécoms britannique a annoncé lundi la nomination d’Allison Kirkby en vue de remplacer «vers la fin du mois de janvier 2024 au plus tard» le directeur général sortant qui a décidé de se retirer de la vie de cadre dirigeant, précise le groupe dans son communiqué. Depuis mai 2020, Allison Kirkby occupait cette même fonction au sein de l’opérateur suédois Telia qui a annoncé dans un communiqué séparé s’être mis à la recherche d’un successeur.

Première femme à prendre la tête de BT depuis la formation du groupe en 1981, Allison Kirkby, âgée de 56 ans, était depuis 2019 membre indépendante de son conseil d’administration. Sa rémunération, similaire à celle de Philip Jansen resté près de cinq ans aux commandes de l’entreprise, comprendra un salaire annuel de 1,1 million de livres (1,28 million d’euros) ainsi qu’une indemnité pour cotisation de retraite représentant 10% de son salaire. S’y ajoutera une prime de performance dont le montant variera entre 120% et 200% de son salaire annuel. La moitié de cette prime sera versée en actions BT qui pourront être débloquées au bout de trois ans.

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Un plan de rémunération à long terme en actions

La dirigeante aura également droit à un plan de rémunération à long terme en actions correspondant à 200% de son salaire annuel. Ces actions «seront acquises en trois tranches égales respectivement trois, quatre et cinq ans après leur attribution», souligne BT. Allison Kirkby s’engage à conserver l’intégralité de ces titres durant les cinq années qui suivront leur attribution. Elle devra par ailleurs prendre une participation au capital de BT à hauteur de 500% de son salaire dans un délai de cinq ans.

«Ayant été membre du conseil d’administration de BT durant les quatre dernières années, je soutiens pleinement sa stratégie et suis ravie de mener le groupe vers sa prochaine phase de développement en faveur de ses clients, de ses actionnaires et de l’économie britannique», a déclaré Allison Kirkby, citée dans le communiqué. Après avoir débuté sa carrière chez Procter & Gamble et Guinness, la dirigeante de nationalité britannique a rejoint le secteur des télécoms en 2010, d’abord chez Virgin Media, puis à la tête des opérateurs scandinaves Tele2 et TDC. Adam Crozier, président du conseil d’administration de BT, a ainsi salué «sa profonde expérience du secteur et de la transformation des entreprises».

Plusieurs chantiers à mener de front

Ce parcours lui sera très utile car BT – dont le premier actionnaire est l’homme d’affaires Patrick Drahi via sa société Altice UK – a annoncé en mai dernier la suppression de 55.000 postes d’ici à la fin de la décennie, soit 42% de ses effectifs actuels. Outre la gestion de ce plan de transformation, Allison Kirkby aura pour mission de mener à bien d’ici à 2025 un programme de baisse des coûts d’un montant de 3 milliards de livres commencé en 2020 et de superviser le déploiement des investissements massifs du groupe dans la fibre optique et les systèmes d’intelligence artificielle.

Les effets de cette politique commencent à se faire sentir, comme en témoigne la progression de 5% à 2 milliards de livres de l’excédent brut d’exploitation récurrent de BT sur une base pro forma au premier trimestre, clos le 30 juin dernier, de son exercice 2023-2024. Dans les télécoms mobiles, le groupe, via sa filiale EE, semble fragilisé après l’acquisition de Three par Vodafone en vue de faire du nouvel ensemble le leader du marché britannique si cette transaction est avalisée par les autorités antitrust. Le changement annoncé à la tête de BT n’a pas suffi à enthousiasmer les investisseurs qui ont fait reculer l’action de 1,7% à 122 pence en clôture sur le London Stock Exchange, portant le repli du titre à 24% sur un an.

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