
Un recours collectif vise à la fois Procter & Gamble et Johnson & Johnson

La supervision renforcée du secteur de la santé aux Etats-Unis passe par la lutte contre les placebos. Procter & Gamble et Johnson & Johnson font ainsi l’objet d’une plainte en nom collectif («class action») à propos de décongestionnants utilisés pour traiter certains rhumes mais dont l’efficacité a été jugée nulle cette semaine par un comité consultatif indépendant de la Food & Drug Administration (FDA), l’agence américaine en charge de la sécurité alimentaire et de la santé. Les 16 membres de ce comité ont émis un vote négatif sur ces produits.
Selon une proposition de recours collectif déposée mercredi devant le tribunal fédéral de Pensacola, en Floride, les entreprises savaient ou auraient dû savoir en 2018 que leurs allégations commerciales concernant les produits contenant de la phényléphrine étaient inexactes. Cette année-là, de nouvelles directives de la FDA sur l'évaluation des symptômes liés à la congestion nasale ont démontré que les données antérieures sur l’efficacité de cette substance ne pouvaient plus être invoquées.
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Une indemnisation d’au moins 5 millions de dollars demandée
Le plaignant, Steve Audelo, a déclaré avoir acheté les produits Sudafed PE et Benadryl Allergy Plus Congestion de Johnson & Johnson, ainsi que Vicks NyQuil de Procter & Gamble, en se fondant sur les affirmations «fausses et trompeuses» de ces entreprises sur l’efficacité de ces produits utilisés en automédication. Résidant en Floride, il requiert au minimum 5 millions de dollars (4,7 millions d’euros) de dommages et intérêts pour les personnes ayant acheté ces produits aux États-Unis durant les cinq dernières années.
La FDA a indiqué qu’environ 242 millions de produits contenant de la phényléphrine ont été vendus aux États-Unis l’an dernier, générant un chiffre d’affaires de 1,76 milliard de dollars et représentant environ quatre cinquièmes du marché des décongestionnants oraux. Un autre décongestionnant, la pseudoéphédrine, est considéré comme sûr, mais celui-ci fait l’objet d’une surveillance accrue des pharmaciens car il peut être illégalement transformé en méthamphétamine, une drogue de synthèse très addictive. Les ventes de produits oraux qui en contiennent ont représenté 542 millions de dollars en 2022.
Si l’agence suit généralement les recommandations de ses comités consultatifs, elle ne les adopte pas dans la totalité des cas. Elle a précisé jeudi qu’elle lancerait une consultation publique avant de rendre sa décision finale. Le retrait des produits contenant de la phényléphrine des rayons pourrait ainsi prendre des mois (Avec Reuters).
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