
ThyssenKrupp a l’intention d’accroître la visibilité de ses technologies vertes

Trois mois et demi après son arrivée à la tête de ThyssenKrupp, Miguel Ángel López Borrego imprime sa marque sur le conglomérat allemand en remettant en question une partie du schéma organisationnel établi par l’ex-présidente du directoire, Martina Merz. Le principal changement repose sur le regroupement dans un seul pôle de ses différentes activités liées aux technologies de décarbonation. A partir du 1er octobre prochain, sa filiale d’hydrogène Nucera, ThyssenKrupp Rothe Erde, qui fabrique des systèmes de roulement, sa division d’ammoniac Uhde ainsi que Polysius, spécialiste du ciment vert, feront partie d’un nouveau segment nommé «Decarbon Technologies».
Ce nouveau pôle, qui emploiera environ 15.000 salariés, générera un chiffre d’affaires combiné de l’ordre de 3 milliards d’euros sur la base de l’exercice clos le 30 septembre 2022. «Il sera sous la responsabilité directe du président du directoire», a précisé jeudi le groupe dans son communiqué. Rothe Erde fabrique des bagues forgées utilisées dans l’aéronautique et l’énergie éolienne, tandis que Nucera réalise des électrolyseurs pour produire de l’hydrogène à partir de sources renouvelables. Uhde est une société d’ingénierie dans la chimie industrielle et Polysius fournit des solutions décarbonées à l’industrie cimentière.
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Une phase boursière plus délicate pour Nucera
«Nous avons l’intention d’exploiter de manière systématique le potentiel important de ces activités et d’en faire une source de croissance à forte valeur ajoutée», a commenté Miguel Ángel López Borrego. Cette initiative, approuvée par le conseil de surveillance, intervient dans une phase plus délicate pour Nucera, dont l’introduction en Bourse (IPO) a eu lieu début juillet. Après un bon parcours initial, l’action a progressivement perdu du terrain et clôturé la séance de mercredi à 20,12 euros, se rapprochant ainsi de son prix d’IPO qui avait été fixé à 20 euros. Cette opération représente toujours la plus importante mise en Bourse depuis le 1er janvier dernier outre-Rhin.
En parallèle, la division «Multi Tracks», créée par Martina Merz pour rassembler l’ensemble des actifs destinés à être cédés, sera dissoute, de même que la division «composants industriels» dédiée aux systèmes de roulement. A l’avenir, les trois grands pôles du groupe seront les technologies automobiles, les technologies de décarbonation et les matériaux. Toutes les divisions devront en outre identifier des mesures supplémentaires en vue d’améliorer leur gestion de trésorerie dans un contexte plus difficile que prévu.
Un contrôle renforcé des coûts d’approvisionnement
«Il ne s’agit pas seulement de la guerre en Ukraine, mais aussi - en conséquence - de l’approvisionnement énergétique incertain et des prix élevés de l'énergie en Allemagne, des chaînes d’approvisionnement toujours perturbées ou fragiles, ainsi que de l’inflation plus élevée dans le monde entier et de la hausse significative des taux d’intérêt», a expliqué le groupe. Le lancement de ce programme d’amélioration des performances, nommé Apex, vise à combler les lacunes créées par ce changement de paradigme, notamment en matière de coûts d’approvisionnement, pour permettre au groupe d’atteindre ses objectifs financiers à moyen terme.
Si aucun calendrier n’a été fourni, le conglomérat a également confirmé le projet de scission de sa division acier en Europe et de TKMS, spécialisée dans la construction navale militaire. Mardi dernier, le gouvernement d’Olaf Scholz a fait savoir qu’il songeait à prendre une participation minoritaire au capital de TKMS en raison du caractère stratégique de ses activités pour le pays. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, a déclaré que les réflexions en cours «devraient durer au moins jusqu’à la fin de l’année».
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