Tereos incite à davantage de consolidation du marché sucrier en France

Le groupe coopératif a fait une offre de rapprochement à son principal concurrent Cristal Union, qui lui a opposé une fin de non-recevoir.
Yves-Marc Le Réour

La fin du régime des quotas de sucre dans l’Union européenne à partir du 1er octobre 2017 incite au mouvement. Compte tenu de l’impact significatif de la réforme attendu sur le marché, du fait de la disparition du prix minimum de la betterave couplée à une hausse de l’offre disponible dans la région, le premier sucrier du pays Tereos a proposé à son principal concurrent Cristal Union un rapprochement des deux structures coopératives.

Tereos juge qu’une telle union favoriserait «une plus grande compétitivité» découlant d’un effet d’échelle qui permettrait de mieux absorber les coûts fixes dans un environnement de prix devenu plus volatil. D’autant que la très bonne récolte de l’automne dernier a engendré une forte baisse des prix du sucre en Europe, une tendance qui se reflète aussi à l’échelle mondiale (cf. graphique). Tereos ajoute que les coopérateurs de Cristal Union pourraient également bénéficier de «l’internationalisation et la diversification réussies de Tereos» qui représentent «des atouts majeurs dans un marché désormais ouverte à la concurrence mondiale».

Le conseil d’administration de Cristal Union a unanimement rejeté cette offre de rapprochement. La coopérative a assuré qu’elle entendait «poursuivre son développement en toute indépendance dans l’intérêt de ses 9.000 collaborateurs». Interrogé par L’Agefi, son directeur général, Alain Commissaire, a précisé que les modifications à venir «n’engendreront pas pour Cristal Union de bouleversement majeur après 2017 dans la mesure où nous nous y sommes préparés depuis la réforme sucrière de 2005».

Outre l’acquisition finalisée en 2012 de Vermandoise, qui lui a permis d’augmenter sa masse critique en France, Cristal Union a également anticipé la libéralisation du secteur «en transformant son outil industriel et en nouant des partenariats sur les marchés européens (notamment en Grèce, Italie) et extra-européens», poursuit Alain Commissaire.

L’accord conclu en 2010 avec le groupe agroalimentaire algérien Labelle a ainsi abouti à la construction d’une raffinerie dont Cristal Union détient 30% du capital. Prochainement en service, cette unité «dispose d’une capacité initiale de production de 350.000 tonnes de sucre brut par an qui devrait être doublée à terme». L’usine contribuera par ailleurs à rendre le marché sucrier algérien moins dépendant des importations.

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