Technicolor conforte son capital pour appuyer sa stratégie

Le groupe devrait annoncer deux augmentations de capital, dont l’une réservée à JPMorgan, afin de permettre à la banque de devenir le premier actionnaire
Olivier Pinaud

En proie à un capital totalement éclaté depuis sa restructuration financière de 2010, Technicolor s’est trouvé un actionnaire de référence. Le groupe de technologies de vidéo numérique devrait annoncer ce matin un accord avec JPMorgan en vue de permettre à la banque d’entrer à son capital, selon une information révélée par le site internet des Echos hier soir. L’opération, dont les modalités seront communiquées ce matin avant l’ouverture de la Bourse de Paris, devrait se dérouler via deux augmentations de capital, l’une réservée, l’autre ouverte à tous les actionnaires.

JPMorgan pourrait ainsi, au terme de ces deux opérations, détenir un peu moins de 30% du capital de Technicolor. Aux derniers cours de Bourse de la société (la cotation a été suspendue toute la journée d’hier), cette prise de participation, hors décote éventuelle, est évaluée à un peu plus de 120 millions d’euros, pour une capitalisation actuelle de 357 millions. Le premier actionnaire déclaré du groupe de technologies est actuellement Apollo Management avec 8,58% du capital, suivi par RBS avec un peu plus de 5%. Le fonds Third Point, un temps au-dessus des 5%, est récemment repassé sous ce seuil.

En plus de préserver Technicolor des revendications de ses différents actionnaires, dont certains appellent depuis plusieurs mois à un démantèlement définitif, cette augmentation de capital doit appuyer la stratégie défendue par Frédéric Rose, le directeur général du groupe. Ce plan «Amplify 2015» repose notamment sur la monétisation du portefeuille de brevets hérité de l’ex-Thomson, l’un des plus riches au monde en matière de technologies vidéo. L’activité est génératrice de chiffre d’affaires et de marge. En 2011, la seule vente des licences de brevets a généré 13% des revenus de Technicolor et la division «Technology» à laquelle elle est rattachée a dégagé une marge brute d’exploitation de 76%. Mais l’activité nécessite des investissements pour développer de nouveaux brevets.

Enfin, cette activité a fortement gagné en valeur depuis la guerre des brevets dans laquelle se sont lancés depuis deux ans les géants de l’électronique, Apple, Samsung, Google ou Nokia, à coups de procès et de milliards de dollars. Un caractère stratégique souligné hier par le ministre de l’Industrie Eric Besson. Ce dernier a demandé au Fonds stratégique d’investissement de s’intéresser au dossier Technicolor. Le fonds n’a pas réagi.

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