
Standard Chartered enregistre sa première perte annuelle depuis 1989
La fin de série est douloureuse pour Standard Chartered. Alors qu’elle n’avait plus été dans le rouge depuis 1989, la banque sino-britannique a annoncé une perte avant impôts plus élevée que prévu de 1,5 milliard de dollars (1,4 milliard d’euros) en 2015. Sur le seul quatrième trimestre, marqué par des charges de restructuration de 1,8 milliard de dollars et des provisions sur prêts massives, les pertes ont même crevé le seuil des 4 milliards avant impôts.
Amorcé à partir de 2012, quand les profits de Standard Chartered culminaient à près de 7 milliards de dollars, le retournement de tendance s’est accentué en 2014 dans le sillage du ralentissement des pays émergents et de la baisse des cours des matières premières. Si la perte affichée en 2015 tient pour beaucoup au remède de cheval administré par son dirigeant Bill Winters, la performance sous-jacente de la banque a aussi déçu avec un profit hors exceptionnel en baisse de 84%.
Arrivé en juin en provenance de JPMorgan, Bill Winters a passé les comptes de Standard Chartered à la paille de fer. En hausse de 132% sur un an, à près de 5 milliards de dollars, les provisions sur prêts se sont accompagnées d’une réduction de la voilure, notamment dans les matières premières. L’exposition a fondu de 28% sur un an à 39,6 milliards de dollars, soit un niveau élevé de 8% de ses encours. Le secteur pétrolier représente 9,6 milliards de dollars à lui seul.
La banque sino-britannique, qui avait évité de justesse de devoir présenter un plan de recapitalisation lors des stress tests menés fin 2015 par la BoE, a aussi réduit les encours de sa banque commerciale en Chine (-36%) et en Inde (-13%), à un total de 80,2 milliards de dollars. En baisse de 15% sur un an, à 15,4 milliards, les revenus de Standard Chartered ont en outre été pénalisés par la volatilité des changes émergents. La hausse du dollar américain a été à l’origine du quart de cette baisse.
« Etant donné les conditions de marché actuelles et le stade précoce de l’implémentation de notre stratégie, nous anticipons que notre performance financière demeurera faible en 2016 », souligne la banque, qui prévoyait en novembre 3 milliards de dollars de charges de restructuration d’ici la fin de l’année. Les analystes de Bernstein estiment cependant que l’essentiel des prêts problématiques a été correctement provisionné, ouvrant la voie à une réduction du risque.
Plus d'articles
-
Eni veut accroître l’intégration de sa production dans les biocarburants
La conclusion d’accords de fourniture avec des agriculteurs africains et asiatiques permettra au groupe italien de mieux contrôler ses coûts. -
BNP Paribas s'affirme comme acteur européen du paiement
Avec 10 milliards de transactions traitées par an, la banque a atteint une taille significative en Europe et poursuit ses investissements pour soutenir l’innovation et la souveraineté. -
La Société Générale se structure pour conquérir la French Tech
Le groupe a déjà capté 450 entreprises en croissance. Il mise sur les synergies entre la banque de détail et la banque d’investissement.
Contenu de nos partenaires
- Slawomir Krupa doit redorer le blason boursier de la Société Générale
- L’alliance mondiale des assureurs «net zéro» fait pschitt
- Arnaud Llinas (Amundi ETF): «80% de notre collecte du premier trimestre s’est faite sur les ETF ESG»
- Carrefour s’apprête à supprimer 1.000 postes dans ses sièges en France
- La succession d’Olivier Klein à la tête de la Bred se précise
- Casino obtient l’ouverture d’une procédure de conciliation avec ses créanciers
- La Société Générale présentera sa nouvelle feuille de route stratégique le 18 septembre
- Les gros dossiers de LBO attendent des jours meilleurs
- Le digital bouscule la gestion des paniques bancaires
-
Audit
Les faiblesses françaises de la lutte contre la fraude sociale
La Cour des comptes dégonfle le mythe des 50 milliards de fraudes sociales chaque année. Et pointe les véritables points noirs dans la lutte contre une pratique qui exaspère les Français -
Tuer le père
Etats-Unis: DeSantis, le candidat qui veut renouer avec «les valeurs traditionnelles de l’Amérique»
Fidèle à Donald Trump en 2016, le gouverneur de Floride défend une ligne encore plus conservatrice que son ancien mentor -
Limiers
Commissions d'enquête: un risque évident de télescopage avec la justice
Sur les Affaires Benalla, Sarah Halimi, Yvan Colonna, et plus récemment sur celle de Samuel Paty, les parlementaires ont tendance à se muer en enquêteurs