
Sorti de l’ornière, Vallourec a un boulevard devant lui en 2023


Le «nouveau Vallourec» prend forme. Deux ans après une lourde restructuration financière qui a conduit à la reprise du groupe par deux fonds d’investissement, et un an après la nomination d’un nouveau directeur général, le fabricant de tubes sans soudure pour l’industrie pétrolière semble remis sur de bons rails.
Le groupe a publié jeudi des résultats en nette progression au quatrième trimestre et indiqué tabler sur une nouvelle amélioration de ses principaux indicateurs en 2023, grâce notamment à une forte reprise des investissements des grandes compagnies pétrolières. Une trajectoire saluée par les investisseurs : le titre Vallourec s’adjugeait plus de 5% jeudi après-midi.
«Le contexte est favorable. Le prix des tubes OCTG [oil country tubular goods, ndlr] aux Etats-Unis est à un plus haut historique, les dépenses d’exploration repartent un peu partout, portées par un [prix du] baril durablement élevé et par un sentiment d’urgence lié à l’arrêt des projets en Russie», souligne un analyste parisien.
Cet environnement devrait bénéficier au sidérurgiste qui vise pour l’année en cours un flux de trésorerie disponible positif et une baisse de sa dette nette, deux pierres d’achoppement qui n’en finissaient plus d’inquiéter ses créanciers. Lors d’une conférence avec des journalistes, Philippe Guillemot, le PDG de Vallourec, a confirmé l’objectif de réduire la dette «à zéro» en 2025, assurant que celle-ci avait touché son pic à la fin du troisième trimestre 2022.
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La dette a effectivement commencé sa décrue au quatrième trimestre, passant de 1,49 milliard d’euros à la fin septembre à 1,13 milliard à la fin décembre. Sur la même période, Vallourec a enregistré un flux de trésorerie disponible de 266 millions d’euros, contre 17 millions d’euros un an plus tôt, et un résultat brut d’exploitation (RBE) de 312 millions d’euros, contre 136 millions d’euros au quatrième trimestre 2021.
Nouveau départ au Brésil
L’année 2023 démarre sous de bons auspices pour le groupe, qui a récemment renouvelé un important contrat avec le brésilien Petrobras et signé un nouveau contrat avec l’américain LLOG Exploration Offshore dans le cadre d’un forage en eaux profondes dans le golfe du Mexique. Vallourec devrait également bénéficier d’un rebond de la production de sa mine de fer au Brésil, qui a été suspendue puis a repris dans des volumes limités à la suite d’intempéries survenues au tout début 2022. Le groupe attend l’autorisation de reprendre une production à pleine capacité au début du deuxième trimestre.
L’année sera surtout marquée par la fermeture des usines du groupe en Allemagne et par l’augmentation en parallèle des volumes de production de tubes pour l’activité Pétrole & Gaz au Brésil, conformément au plan «New Vallourec» dévoilé début 2022 par Philippe Guillemot. Cette réorganisation drastique de la base industrielle de Vallourec doit lui permettre d’augmenter son RBE récurrent de 230 millions d’euros par an et de réduire ses dépenses annuelles d’investissement d’environ 20 millions d’euros, avec un effet plein à partir du deuxième trimestre 2024.
Le groupe s’est dit jeudi «en bonne voie» pour atteindre ces objectifs et combler l'écart de rentabilité avec ses principaux concurrents, parmi lesquels l’italien Tenaris, lui aussi très présent sur le continent américain. Il a également dit vouloir augmenter sa production aux Etats-Unis et en Arabie Saoudite.
«L’arrivée du fonds Apollo a sans aucun doute permis d’accélérer la transformation du groupe et apporte de nouvelles idées sur le ‘set-up’ industriel», commente le même analyste. «Même s’il reste encore du chemin à faire pour combler l'écart de rentabilité avec Tenaris, le groupe est clairement en ordre de marche», ajoute-t-il.
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