Shell se désengage de la fourniture d’énergie aux particuliers en Europe

A l’issue d’une revue stratégique lancée en janvier dernier, le groupe britannique a estimé que la rentabilité de ce segment de marché était insuffisante.
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Le groupe britannique tire les conclusions de sa revue stratégique  - 

Shell tire un trait sur son ambition d’être un acteur totalement intégré sur le marché européen de l’énergie. Cinq mois après le lancement d’une revue stratégique, le groupe britannique a annoncé mardi qu’il allait mettre fin à sa présence sur le marché de la fourniture d’énergie aux particuliers au Royaume-Uni, en Allemagne ainsi qu’aux Pays-Bas, en invoquant la trop faible rentabilité de ces activités. «Un processus de vente est en cours et nous avons l’intention de conclure les négociations avec un acquéreur potentiel dans les mois à venir», précise le groupe dans son communiqué. La réalisation de la transaction sera soumise aux autorisations réglementaires habituelles. Après avoir perdu jusqu’à 3%, l’action Shell a terminé la séance en repli de 0,5% à 2.273,50 pence à Londres.

«Nous nous engageons à protéger les intérêts de notre clientèle durant cette période, tout en garantissant un transfert fluide de ces activités à un acquéreur capable de respecter ses obligations, y compris notre intention de garantir au maximum l’emploi des salariés concernés», ajoute Shell. Le périmètre de cette cession par le biais d’enchères exclut les activités de vente en gros aux entreprises et d’approvisionnement des PME sous la marque Shell Energy, ainsi que les activités de vente d'énergie aux particuliers du groupe aux Etats-Unis et en Australie.

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Au moins deux candidats pour acquérir ces actifs

Les difficultés du marché de détail de l’énergie sont particulièrement vives au Royaume-Uni où Shell Energy Retail, qui compte 2.000 salariés, fournit du gaz et de l’électricité à près de 1,5 million de foyers. A cela s’ajoutent environ 500.000 abonnés à des services télécoms à haut débit dont les factures sont également gérées par la filiale de l’énergéticien. Cette dernière a dû être renflouée l’an dernier par sa maison mère après avoir été contrainte de reprendre les contrats non rentables de cinq fournisseurs défaillants.

Au moins deux prétendants, Octopus Energy et Ovo Energy, sont sur les rangs pour reprendre les activités mises en vente par Shell. Si le prix de la transaction potentielle demeure indéterminé, la dernière acquisition majeure sur ce segment de marché est celle d’Ovo Energy. Il avait déboursé 400 millions de livres (464 millions d’euros) en 2019 pour s’emparer des actifs de SSE qui servait 3,5 millions de foyers britanniques. Ce dernier lui avait en parallèle accordé un prêt de 100 millions de livres d’une maturité de 10 ans pour financer une partie de l’opération.

Mais le contexte sectoriel a depuis lors profondément changé en raison de la volatilité des prix de l’énergie induite par le conflit russo-ukrainien et de la moindre valeur assignée à l’acquisition de nouveaux clients particuliers. Si Ovo parvenait à mettre la main sur les actifs mis en vente par Shell, il retrouverait néanmoins, avec 5,4 millions de clients, sa place de deuxième fournisseur d’énergie britannique derrière Centrica. Il renforcerait en outre sa présence en Allemagne et prendrait pied aux Pays-Bas. Outre-Manche, c’est son rival Octopus Energy qui occupe actuellement la deuxième place avec environ 5 millions de clients depuis le rachat fin 2022 du fournisseur en faillite Bulb.

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