
Sanofi va racheter une biotech américaine pour 470 millions de dollars

La laboratoire pharmaceutique Sanofi a annoncé jeudi avoir conclu un accord en vue de l’acquisition de Vigil Neuroscience, une société de biotechnologie américaine cotée au Nasdaq et spécialisée dans le développement de médicaments innovants pour le traitement de maladies neurodégénératives, dont les activités sont actuellement au stade clinique.
«Cette acquisition dans la sphère de la neurologie, l’une des quatre aires thérapeutiques stratégiques de Sanofi, renforce le portefeuille de développement au stade précoce de l’entreprise et inclut le VG-3927, qui fera l’objet d’une étude clinique de phase II pour le traitement de la maladie d’Alzheimer», a indiqué le groupe français dans un communiqué.
En vertu de l’accord de fusion, Sanofi se portera acquéreur de toutes les actions Vigil Neuroscience en circulation au prix de 8 dollars l’unité, ce qui représente une transaction en numéraire valorisée à approximativement 470 millions de dollars, soit 415 millions d’euros environ. Les actionnaires de Vigil Neuroscience recevront par ailleurs un droit de valeur contingente non transférable pour chaque action détenue, leur ouvrant droit à un paiement différé en numéraire de 2 dollars, sous réserve des premières ventes du VG-3927 réalisées.
Le prix proposé représente une prime de 246% sur le cours de clôture de l’action Vigil Neuroscience qui a terminé la séance mercredi à Wall Street, à 2,31 dollars. De son côté, le titre Sanofi pliait de 0,7% vers 13h30 jeudi à la Bourse de Paris.
La société de capital risque Atlas Ventures, actionnaire de Vigil Neuroscience, et Ivana Magovcevic-Liebisch, la directrice générale de la biotech, ont signé des conventions de soutien et de vote qui témoignent de leur engagement en faveur de cette opération. Les actions visées par ces conventions représentent environ 16,2% du capital de Vigil Neuroscience.
Troisième trimestre
La clôture de la transaction est assujettie à d’autres conditions usuelles pour ce type d’opération, «dont l’approbation des détenteurs de la majorité des actions ordinaires de Vigil Neuroscience en circulation, l’expiration de la période d’attente prévue par la loi antitrust américaine Hart-Scott-Rodino de 1976 et d’autres conditions usuelles», a précisé Sanofi.
Les deux entreprises prévoient de clôturer l’opération au troisième trimestre de 2025. «Cette acquisition n’aura aucun impact sur les prévisions financières de Sanofi pour 2025", a assuré le groupe.
En juin 2024, Sanofi avait réalisé un investissement stratégique de 40 millions de dollars dans Vigil Neuroscience qui incluait un droit exclusif de première négociation et d’octroi d’une licence exclusive portant sur le VG-3927, ou le transfert de droits pour la recherche, le développement, la fabrication et la commercialisation de cette molécule.
A lire aussi: Comment Sanofi prépare l'après-Dupixent
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse