
Rémy Cointreau s’attend à une chute de ses ventes entre avril et juin

Le groupe de spiritueux Rémy Cointreau a averti jeudi que son chiffre d’affaires devrait chuter de 30% à 40% au premier trimestre de l’exercice en cours, en raison d’une très forte baisse de son activité aux Etats-Unis, avant de se redresser à partir du second semestre.
«Nous nous attendons à une forte baisse de nos ventes au premier trimestre, de l’ordre de 30% à 40%, en raison de la normalisation de l’activité aux Etats-Unis. Cette chute doit être mise en perspective avec le bond exceptionnel de 185% des ventes aux Etats-Unis au premier trimestre de l’exercice précédent», a indiqué Eric Vallat, le directeur général de Rémy Cointreau, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. «Notre activité devrait ensuite rebondir vigoureusement dès le second semestre», a précisé le dirigeant.
En Bourse, le titre Rémy Cointreau reculait de 3,8% jeudi dans l’après-midi. Il progressait nettement avant cette annonce.
En dépit de l’avertissement sur les ventes du premier trimestre, qui couvre la période du 1er avril au 30 juin, le groupe familial a confirmé ses prévisions pour l’exercice qui s’achèvera fin mars 2024 et dévoilé des résultats pour l’exercice écoulé globalement conformes aux attentes du consensus.
En données organiques, le groupe prévoit une rentabilité et un chiffre d’affaires stables pour son exercice 2023-2024, «traduisant une normalisation de la consommation aux Etats-Unis (à un niveau supérieur à pré-Covid) et une forte reprise en Chine et dans le reste du monde», a-t-il indiqué.
Le groupe anticipe par ailleurs pour l’exercice 2023-2024 un effet négatif des devises estimé entre 50 millions et 60 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et entre 10 millions et 15 millions d’euros sur le résultat opérationnel courant (ROC).
Les résultats annuels dépassent les attentes
Lors de l’exercice clos le 31 mars 2023, Rémy Cointreau a dégagé un bénéfice net en hausse de 38,8% à données publiées, à 293,8 millions d’euros.
Le ROC a progressé de 28,5% en données publiées et de 16,2% sur une base organique, à 429,6 millions d’euros, faisant ressortir une marge opérationnelle courante de 27,7% contre 25% un an plus tôt. Le ROC de la principale branche du groupe, le cognac, a progressé de 14,7% en données organiques, à 405,2 millions d’euros, et dégagé une marge de 36,8% contre 34,1% un an plus tôt.
«Nos résultats annuels ont légèrement dépassé nos attentes. En trois ans, Rémy Cointreau a changé de dimension et de catégorie, avec notamment un chiffre d’affaires passé sur la période de 1 milliard à 1,55 milliard d’euros et une marge opérationnelle courante en progression de 5 points», a souligné Eric Vallat.
De son côté, Citi souligne que le ROC supérieur aux attentes de l’exercice qui vient de s’achever devrait soutenir les attentes du consensus pour 2023-2024. La banque a confirmé sa recommandation «acheter» et son objectif de cours de 190 euros pour Rémy Cointreau.
Soulignant également des résultats 2022-2023 légèrement supérieurs à ses attentes comme à celles du consensus, Stifel a réitéré sa recommandation «acheter» et son objectif de cours de 185 euros sur la valeur.
Rémy Cointreau avait déjà publié son chiffre d’affaires pour l’exercice 2022-2023, ressorti en hausse de 10,1% à 1,55 milliard d’euros. Le fabricant de cognac avait alors confirmé sa prévision d’une «croissance organique forte» de son ROC en 2022-2023. Les analystes interrogés par FactSet tablaient en moyenne sur un ROC de 426 millions d’euros pour cet exercice.
Dividende exceptionnel de 1 euro par action
Le groupe a aussi confirmé jeudi ses objectifs financiers et extra-financiers pour 2029-2030. A cet horizon, il vise une marge brute de 72% et une marge opérationnelle courante de 33%.
Rémy Cointreau proposera à son assemblée générale du 20 juillet prochain la distribution au titre de l’exercice 2022-2023 d’un dividende ordinaire de 2 euros par action en numéraire, contre 1,85 euro lors du précédent exercice, assorti d’un dividende exceptionnel de 1 euro par action, également en numéraire.
Tout en saluant la décision de verser ce dividende exceptionnel, Citi regrette que Rémy Cointreau n’ait pas également annoncé un programme de rachat d’actions.
A lire aussi: Pernod Ricard poursuit le verdissement de son financement
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