
Orpéa n’exclut pas une rupture de ses covenants en fin d’année

Orpéa n’a pas encore touché le fond. L’exploitant de maisons de retraite et de cliniques prévient une nouvelle fois le marché que son taux de marge d’Ebitdar (résultat brut d’exploitation avant loyers) au second semestre pourrait être inférieur à celui du premier semestre, en raison de la hausse des coûts de l’énergie. Au premier semestre, dont les résultats définitifs ont été dévoilés mercredi soir, la marge d’Ebitdar a chuté de 6,3 points à 18,6%, en raison notamment de la baisse des compensations liées au Covid et de la hausses de coûts alimentaires et d’énergie.
La poursuite de cette baisse de la marge d’Ebitdar pourrait nécessiter que le groupe « se rapproche des créanciers concernés pour renégocier les covenants financiers impactés, prévient le groupe. Une telle démarche ne serait entreprise qu’en cas de risque avéré d’un non-respect de ratio ». A ce stade « nous ne nous sommes pas rapprochés de nos créanciers », précise Laurent Guillot, directeur général d’Orpéa.
Au 30 juin, Orpéa a respecté ses covenants. Toutefois, l’approche du groupe « a été redéfinie de manière à mieux refléter l’allocation de la dette à l’immobilier. Cette allocation est maintenant réalisée de manière détaillée selon une affectation effectuée ligne à ligne », précise une note. En clair, la part de dette allouée à l’immobilier est de 96,5%, contre 87,7% un an plus tôt. Une donnée que n’avaient pas les analystes, reconnait le directeur financier d’Orpéa.
Au premier semestre, Orpéa a signé une perte nette de 269 millions d’euros, après avoir passé 186 millions de dépréciations d’actifs, dont 79 millions sur des survaleurs au Brésil, 58 millions sur des créances avec des parties liées, et 49 millions sur des valeurs d’autorisation.
Ces dépréciations n’ont porté que sur certains actifs identifiés, mais toutes les entités – le groupe compte plus de 1.000 UGT (unités génératrices de trésorerie) – n’ont pas été testées. La revue stratégique en cours servira de base à l’identification d’éventuelles dépréciations au 31 décembre 2022, prévient le groupe.
Lors d’un point presse, Laurent Guillot, a rappelé que le groupe avait trois priorités : l’éthique et la responsabilité, la sécurité et la qualité de vie au travail, et la qualité des soins et le bien-être des résidents. Pour ce faire, « nous allons rebâtir les principes du contrôle interne, et accélérer les recrutements, 550 personnels par mois, puis 800 par mois à partir de début 2023 », a-t-il ajouté. Orpéa présentera son plan de transformation à l’automne.
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Paris - Après BMW et Mercedes-Benz, Stellantis: le nouveau patron du quatrième constructeur automobile mondial, l’Italien Antonio Filosa, a lui aussi remis en cause l’interdiction des ventes de véhicules thermiques en 2035 dans l’Union européenne, un objectif «pas réaliste» sans l’introduction de «flexibilités» pour les constructeurs affectés par la crise. «Les objectifs de baisse de 55% des émissions (de gaz à effet de serre) d’ici 2030 et d’interdiction des ventes de voitures thermiques en 2035 (dans l’Union européenne) ne sont pas réalistes tels que définis», a déclaré dans une interview aux Echos samedi le nouveau directeur général de Stellantis. «Il faut introduire des flexibilités qui contribueront à la fois à la décarbonation et au maintien de l’activité industrielle», a ajouté le successeur de Carlos Tavares à la tête du 4e constructeur automobile mondial (Jeep, Peugeot et Fiat). L’interdiction à partir de 2035 de la vente de voitures neuves à essence ou diesel, hybrides comprises, dans l’UE, emblème des ambitieuses mesures du Pacte vert européen (Green Deal), a été actée par la Commission européenne en mars 2023 malgré les réticences allemandes. Une clause «de revoyure» a été fixée pour 2026 afin de faire un premier état des lieux et éventuellement apporter des ajustements au texte. Cet objectif est contesté depuis plusieurs mois par une partie des constructeurs, confrontés à des ventes de modèles électriques qui patinent, à la concurrence chinoise grimpante, aux droits de douane américains et à la chute des bénéfices mondiaux. Des «assouplissements» peuvent être étudiés mais à condition qu’ils ne remettent «pas en cause» la sortie des énergies fossiles, avait indiqué en juin le ministère français de l’Industrie. Pression de l’industrie Le constructeur allemand de voitures premium BMW a proposé vendredi de repousser à 2050 l’interdiction. La semaine précédente Ola Källenius, patron de Mercedes-Benz et président de l’association des constructeurs européens (ACEA), avait qualifié l’objectif de 2035 d’"inatteignable». Sous la pression de l’industrie, la Commission européenne a déjà assoupli en mars les objectifs de réduction d'émissions de CO2 à moyen terme et sa présidente Ursula von der Leyen doit ouvrir la semaine prochaine un «dialogue stratégique» avec les constructeurs automobiles, peu après le début du salon de l’automobile de Munich (IAA), rendez-vous incontournable pour le secteur. «Il faut maintenant passer du dialogue stratégique à l’action stratégique. Et vite. Il ne faut pas sous-estimer le déclin rapide de l’industrie automobile européenne», a ajouté Antonio Filosa. Interrogé sur la remise en question de l'échéance 2035, il a réaffirmé le besoin de «leviers de flexibilité» pour «enrayer le cercle vicieux qui entraîne la baisse des ventes et retarde le renouvellement d’un parc automobile vieillissant». Il propose des mesures de «verdissement du parc type prime à la casse ou à la reconversion pour des véhicules plus récents», des «supercrédits CO2» pour les ventes de petites voitures électriques ou encore une meilleure valorisation des véhicules hybrides. Ces mesures visent à «redynamiser le marché» pour «réduire les coûts de production» et «rendre les voitures plus abordables». Priorités aux utilitaires électriques Comme l’avait fait début juillet Jean-Philippe Imparato, qui dirige la branche européenne de Stellantis, Antonio Filosa a réaffirmé que «les décisions les plus urgentes à prendre à Bruxelles concernent la trajectoire de décarbonation des véhicules utilitaires légers», un marché «en souffrance» car la demande des professionnels n’est pas au rendez-vous face aux coûts élevés. Cela «met en danger» des dizaines de milliers d’emplois et il faut «étendre de trois à cinq ans les objectifs de réduction des émissions de CO2» pour ce segment, estime-t-il. S’il rappelle que cet axe est stratégique notamment pour la France, «car l’une de nos plus grandes usines d’utilitaires est dans le Nord, à Hordain», il affirme, interrogé sur de potentielles fermetures d’usines, qu’il est «impossible de se prononcer à ce stade, nous devons d’abord voir comment évolueront les échanges sur la réglementation européenne». Dans un marché automobile mondial qui «se régionalise» sous la «double pression des droits de douane et des réglementations», poursuit M. Filosa, «l’Europe a choisi la voie de l'électrification complète, orientation que nous soutenons et sur laquelle nous avons fortement investi, mais dont nous questionnons aujourd’hui le rythme et la rigidité vu les réalités du marché». Mathilde DUMAZET © Agence France-Presse -
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