
La rémunération du nouveau DG d’Orpea sera très liée à l’ESG

Le conseil d’administration d’Orpea a tranché. Son ancien directeur général (DG), Yves Le Masne, limogé fin janvier à la suite de la parution du livre Les Fossoyeurs provoquant un véritable séisme pour le groupe et pour tout le secteur des maisons de retraite, n’aura droit à aucune indemnité de départ et a perdu tous ses droits aux plans 2019, 2020 et 2021 d’attribution d’actions de performance, a précisé le conseil d’administration en fin de semaine dernière. Ces plans, pour un total de 53.254 actions, nécessitent une condition de présence lors de l’acquisition des titres. Si le conseil a la possibilité de lever cette condition, il n’a pas souhaité le faire. Il invoque «la crise à laquelle font face le groupe et ses parties prenantes depuis la publication d’un livre contenant des allégations de dysfonctionnement».
Au lieu de prendre les devants et de renoncer à ces rémunérations, Yves Le Masne subit la sanction. Au titre de 2021, il a touché son fixe de 760.000 euros. Il pourrait également bénéficier d’un variable de 563.667 euros (74% de la cible) sous réserve du vote positif des actionnaires lors de l’assemblée générale du 28 juillet prochain. Ce qui parait peu probable, le conseil demandant aux actionnaires de ne pas l’approuver. Au titre de janvier 2022, Yves Le Masne se contentera du fixe de 62.500 euros.
Philippe Charrier, PDG du 30 janvier au 30 juin 2022, qui ne touchera aucun variable, ni annuel, ni de long terme, pourrait se voir attribuer par le conseil une rémunération exceptionnelle, «au regard des circonstances très particulières le justifiant» sous forme d’actions, représentant au maximum 100% de son fixe annuel. Elle devra être motivée et sera soumise à l’accord des actionnaires.
Le nouveau DG à compter du 1er juillet, Laurent Guillot, percevra également un fixe annuel de 760.000 euros, et un variable plafonné à 100% du fixe, dont 40% d’objectifs RSE quantifiables, 30% d’objectifs stratégiques qualitatifs et 30% d’objectifs financiers quantifiables (contre 70% auparavant). Son intéressement de long terme, sous forme d’actions gratuites, sera plafonné à 160% du fixe, contre 100% auparavant. La condition de performance ESG passera de 15% à 40%, celle de performance boursière de 45% à 40%, et celle de performance interne de 40% à 20%. En cas de départ contraint, il bénéficiera d’une indemnité de 24 mois de rémunération fixe et variable annuel. En revanche, il ne percevra pas de golden hello.
Plus d'articles du même thème
-
Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
Un mois après le début de ce conflit, l’avionneur a lancé le recrutement de salariés permanents pour assurer la continuité de sa production. -
Tesla et Elon Musk poussent la démesure à un niveau inédit
Le constructeur automobile propose à ses actionnaires de voter un plan de rémunération qui permettrait à Elon Musk d’obtenir jusqu’à 1.000 milliards de dollars. A condition que la valorisation de Tesla parte elle-même dans la stratosphère. -
Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
La néobanque a annoncé la nomination de Frédéric Oudéa à la présidence de son activité en Europe occidentale. Il rejoint une ancienne administratrice de la Société Générale, Béatrice Cossa-Dumurgier, qui a récemment été nommée directrice générale de l'entité.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

L'ETF d'Ark Invest, le casse estival de l'IPO de «Bullish»
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Le Crédit Agricole a bouclé l'acquisition de Banque Thaler
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Dernière séance
Après-Bayrou : Emmanuel Macron face au risque d'impasse
Pour remplacer François Bayrou, le chef de l'Etat cherche un profil susceptible d'éviter une motion de censure, un cas de figure qui ne lui laisserait pas d'autre choix que de dissoudre une nouvelle fois l'Assemblée nationale -
Edito
La chimère du « socle commun »
Un an plus tard, deux Premiers ministres au tapis – Barnier en décembre et sans doute Bayrou ce lundi – retour à la case départ avec toujours la même impossible équation à résoudre -
A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen menace déjà le futur Premier ministre
Lors de sa rentrée politique, dimanche, la patronne du RN a durci son discours et énoncé ses conditions, portée par sa base dégagiste