Nissan est rétrogradé en catégorie spéculative par S&P Global Ratings

La note «BB+» avec perspective stable attribuée au constructeur automobile nippon rejoint désormais celle de son partenaire français Renault.
Nissan, constructeur automobile japonais
Un redressement difficile pour le constructeur nippon Nissan, qui accuse des performances faibles depuis plus de trois ans.  -  Crédit Nissan.

Les résultats et perspectives médiocres de Nissan ont eu raison de la patience de S&P Global Ratings. L’agence américaine a fait basculer mardi la note de la dette à long terme du groupe automobile japonais en catégorie spéculative en l’abaissant d’un cran, de «BBB-» à «BB+». «Les performances de l’entreprise sont faibles depuis plus de trois ans», a expliqué l’agence dans un communiqué. Le mois dernier, Nissan a été contraint d’abaisser une nouvelle fois son objectif de ventes en volume pour son exercice se terminant le 31 mars 2023, prévoyant de commercialiser 3,4 millions de véhicules, en recul de 12,3% d’un an sur l’autre. Il tablait auparavant sur 3,7 millions de véhicules écoulés sur la période.

«Au cours du second semestre de l’année, nous nous attendons à ce que le ralentissement de la demande de voitures neuves aux Etats-Unis et en Europe exerce une pression sur les prix de ventes», avance S&P. L’agence de notation prévoit un environnement difficile pour l’industrie automobile d’ici à 2024 en raison d’une moindre croissance économique et de chaînes logistiques toujours perturbées. Le rythme de redressement des résultats du constructeur nippon devrait de surcroît être modeste. S&P table sur une marge brute d’exploitation (marge d’Ebitda) aux alentours de 4% pour l’exercice en cours et sur un niveau compris entre 4,5% et 5,5% pour les deux exercices suivants.

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Une rentabilité bien inférieure à ses rivaux

L’agence relève que cette rentabilité sera bien inférieure à celle de grands rivaux comme l’allemand Volkswagen ou l’américain Ford pour lesquels elle anticipe une marge brute d’exploitation de respectivement 11% et 8%. En raison d’une hausse modérée du volume des ventes, S&P considère en outre que l’utilisation des capacités de production de Nissan ne s’améliorera pas de manière significative et que le groupe n’est donc pas encore sorti de l’ornière. Maigre consolation pour Nissan, S&P a assorti sa nouvelle note d’une perspective stable en jugeant qu’il allait conserver une bonne discipline financière et un bilan sain. Par ailleurs, si le constructeur nippon reste en catégorie «investissement» chez Moody’s avec une note à «Baa3», celle-ci représente la dernière marche avant le passage en catégorie spéculative.

A la suite de cette décision de S&P, la note de crédit de Nissan a donc rejoint celle de Renault, son partenaire au sein de leur alliance récemment renouvelée. Le mois dernier, l’agence a confirmé la note du constructeur français à «BB+» mais en relevant sa perspective de «négative» à «stable». Elle a constaté que le groupe au losange, qui s’apprête à réduire sa participation dans Nissan à 15% contre 43,4% jusqu’à présent, avait dépassé ses prévisions sur l’exercice 2022. Ce, malgré sa sortie du marché russe et les goulets d’étranglement rencontrés dans son approvisionnement en composants électroniques.

L’agence a également estimé que le groupe français était désormais bien placé pour affronter une récession légère en Europe sans détérioration majeure de ses paramètres de crédit ou de liquidité. Il le doit «à des améliorations significatives dans la gestion de sa politique de prix, de sa gamme de véhicules et de ses coûts au cours des deux dernières années». Selon elle, le constructeur devrait être en mesure de conserver une marge d’Ebitda ajustée supérieure à 6% et un flux de trésorerie d’exploitation positif. En novembre 2022, Moody’s a pour sa part maintenu la note de Renault à «Ba2», un cran en dessous de celle de S&P, tout en rehaussant sa perspective de «négative» à «stable».

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