
Netflix perd des abonnés et dégringole en Bourse

La débâcle de Netflix à Wall Street, ce mercredi, est à la hauteur du niveau d’exigence – devenu très élevé – des investisseurs.
La star du streaming vidéoa annoncé mardi après clôture de Bourse, lors de la présentation de ses résultats trimestriels, qu’elle avait perdu 200.000 abonnés dans le monde au cours du premier trimestre 2022. C’est la première fois que le groupe perd des abonnés depuis 2011, alors que les analystes de Wall Street s’attendaient à ce qu’il gagne 2,5 millions d’abonnés sur cette période. Pire, il prévoit déjà de perdre 2 millions d’abonnés sur ce deuxième trimestre - un énorme recul, alors qu’il engrangeait régulièrement 25 millions de nouveaux abonnés par an.
Inflexion stratégique
Pour apaiser les investisseurs, Netflix a déjà annoncé deux inflexions majeures dans sa stratégie. Il va commencer à sévir contre les abonnés qui partagent leur mot de passe - les comptes des 222 millions d’abonnés actuels sont également utilisés par plus de 100 millions d’autres foyers, a-t-il admis.
Surtout, son co-CEO et fondateur Reed Hastings n’exclut plus d’introduire, d’ici deux ans, une formule d’abonnement moins chère incluant de la publicité. Un changement radical pour la firme de Los Gatos, qui a inventé le modèle de la vidéo à la demande sur abonnement (SVoD), qui excluait jusque là toute publicité. «Il est clair que ça marche pour Hulu. Disney le fait. HBO y est déjà», a précisé Reed Hastings mardi lors d’une conférence téléphonique. «Ceux qui ont suivi Netflix savent que j’ai toujours été opposé à la complexité de la publicité, et très fan de la simplicité de l’abonnement. Mais je uis encore plus fan du choix du consommateur, et proposer ce qu’ils veulent à ceux qui attendent un prix plus réduit tout en étant tolérants envers la publicité», a-t-il argumenté.
Les rivaux de Netflix ont déjà des versions basées sur la publicité ou en envisagent une. HBO Max propose un abonnement financé par la publicité, et Disney+ l’a récemment annoncé.
Du côté des marchés, on se dirige vers le pire jour pour Netflix à Wall Street depuis une décennie si les pertes se maintiennent. Car maintenant, la Bourse remet en question les capacités de croissance du streamer. L’action perdait plus de 37%, à 219 dollars mercredi peu après l’ouverture, contre un recul de 27% dans les échanges post-clôture mardi soir.
L’effet pandémie effacé en Bourse
A ce jour, le cours de l’action Netflix a dégringolé de 60% depuis le début de l’année. La chute a déjà effacé les gains cumulés au cours des deux dernières années, lorsque Netflix avait profité à plein de l’effet confinement liés à la pandémie de Covid-19.
Résultat : depuis 24 heures, au moins une dizaine d’analystes se sont précipités pour tempérer leur point de vue sur un titre qui a été très performant au cours des dernières années. JPMorgan a réduit de moitié son objectif de cours à 305 dollars – bien en-deçà de l’objectif médian de Wall Street de 400 dollars.
«La visibilité à court terme est limitée … et il n’y a pas grand-chose d’excitant au cours des prochains mois», a déclaré Doug Anmuth, analyste chez JPMorgan. Il a aussi réduit de moitié son estimation des ajouts nets d’abonnés pour 2022 à 8 millions. Piper Sandler et UBS ont déjà abaissé leur recommandation à «neutre» sur la valeur.
Plus d'articles du même thème
-
Lachlan Murdoch prendra la tête de l'empire médiatique familial
C'est la fin de « Succession » chez les Murdoch : l'aîné Lachlan remporte le contrôle du puissant groupe média jusqu'en 2050. Lot de consolation pour son frère James et ses deux soeurs Prudence et Elizabeth, ils récupèrent 1,1 milliard de dollars chacun. -
L'empire des Berlusconi dans la télévision s'étend avec la reprise de Prosiebensat
MediaForEurope, contrôlé par la famille de feu Silvio Berlusconi, détient plus de 75% du groupe de télévision allemand Prosiebensat après la clôture de son OPA. -
Canal+ veut racheter le groupe UGC en deux temps
L'opération permettrait à la chaîne cryptée de mettre la main sur 34% du spécialiste du cinéma avant une potentielle prise de contrôle à partir de 2028.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street termine sans direction claire, prudente avant les prix à la consommation
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateurs aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. «Le marché connaît quelques ventes avant la publication demain (jeudi) de l’indice CPI» des prix à la consommation américains, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities. Mercredi, les investisseurs ont finalement peu réagi à l’annonce d’un recul surprise des prix à la production en août aux Etats-Unis (-0,1%), après une forte augmentation un mois plus tôt (+0,7% en juillet). «C’est une bonne nouvelle, mais cet indicateur ne porte que sur un seul mois, et n’indique donc pas de véritables changements vis-à-vis de l’inflation, qui reste tenace», a expliqué M. Cardillo. En rythme annuel, l’indice a ralenti en août à +2,6%. En revanche, hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, il a accéléré à +2,8%. La publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) avant l’ouverture de Wall Street sera plus «significative», a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers, car elle viendra affiner les attentes des investisseurs concernant les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). Selon l’outil de veille FedWatch de CME, la grande majorité des acteurs du marché estiment que l’institution baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. «Mais si le CPI est inférieur aux prévisions (...) cela pourrait ouvrir la voie à une baisse d’un demi-point la semaine prochaine», a estimé M. Cardillo. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mardi, à 4,04% vers 20H20 GMT contre 4,09%. A la cote, Oracle a été catapulté (+36,07% à 328,62 dollars) après avoir annoncé que le chiffre d’affaires de ses infrastructures «cloud» (informatique dématérialisée) devrait atteindre 144 milliards de dollars d’ici 2030, profitant de l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA). A l’occasion de la publication mardi de ses résultats trimestriels, le groupe a annoncé dans un communiqué anticiper une croissance de 77% du chiffre d’affaires d’Oracle Cloud Infrastructure, «pour atteindre 18 milliards de dollars cette année fiscale». Selon le Wall Street Journal, le groupe aurait par ailleurs signé un contrat d’environ 300 milliards de dollars avec OpenAI, l’un des leaders de l’IA générative. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna a reçu un accueil mitigé pour son premier jour de cotation à la Bourse de New York. L’entreprise a fait son entrée avec un titre vendu au prix de 40 dollars l’unité. L’action a terminé à 46,33 dollars (+15,8%). La chaîne de sandwicheries Potbelly s’est envolée (+31,32% à 16,98 dollars) après que la société a annoncé qu’elle avait accepté d'être rachetée par RaceTrac, entreprise de stations-services et de magasins de proximité aux Etats-Unis, dans le cadre d’une transaction évaluée à environ 566 millions de dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
La Bourse de New York termine sans direction claire
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. Nasdaq © Agence France-Presse -
Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse