
Libra recrute son CEO chez HSBC
Facebook a effectué un recrutement de choix, directement dans les arcanes du milieu bancaire. Stuart Levey devient, à bientôt 57 ans, le premier CEO de la Libra Association, a annoncé celle-ci dans un communiqué, mercredi. Une manière de confirmer que le projet de cryptomonnaie porté par Facebook, sujet à controverses chez les politiques et les régulateurs depuis son annonce, il y a bientôt un an, verra bien le jour.
L’organisme basé à Genève, chargé de mettre en place ce futur jeton numérique vient donc d’officialiser l’arrivée à sa tête de Stuart Levey. Il «apporte à l’Association une expérience riche en leadership dans les secteurs public et privé, à la croisée des questions bancaire, réglementaire et de sécurité nationale», indique l’organisation dans un communiqué.
Stuart Levey est bien connu dans les milieux bancaires, en tant que directeur juridique monde de la banque HSBC, «l’une des principales institutions financières au monde avec une présence dans 64 pays et territoires», insiste Facebook. Il quittera ses fonctions actuelles «au plus tard» cet été.
Auparavant, il était le sous-secrétaire du Trésor américain en charge du terrorisme et de son financement, au sein de l’Office of Terrorism and Financial Intelligence (TFI), qui dépend du Département du Trésor, sous les administrations Bush et Obama. «Au cours de son mandat, M. Levey a joué un rôle déterminant dans l'élaboration d’une politique américaine et internationale de lutte contre le financement illicite», précise l’association dans son communiqué. Un spécialiste aguerri de la lutte contre le blanchiment d’argent : précisément, il était reproché au Libra d’être peu armé contre le blanchiment. L’intéressé dit être déjà impatient de «travailler en étroite collaboration avec les gouvernements, les régulateurs et toutes les parties prenantes pour atteindre cette vision».
Pour mener à bien son projet Libra, qui vise à instaurer un système de paiement international au travers d’une infrastructure financière indépendante, Facebook a dû faire amende honorable, accusé de vouloir battre monnaie en faisant fi des régulateurs. Ces derniers mois, l’association Libra avait perdu huit membres fondateurs, dont Visa, Mastercard et Stripe. Depuis, elle a recruté l'éditeur de solutions Shopify, la fintech Tagomi, l’ONG Heifer International, et le Britannique Chekout.com. En avril, compromis de taille, elle a présenté une version moins ambitieuse de sa monnaie, et demandé au régulateur suisse, la Finma, une licence en tant que «système de paiement».
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L'ambassadeur britannique aux Etats-Unis limogé, pour ses liens avec Jeffrey Epstein
Londres - L’ambassadeur britannique aux Etats-Unis, Peter Mandelson, a été limogé jeudi en raison de ses liens avec le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein, un revers de plus pour le Premier ministre Keir Starmer avant la visite d’Etat de Donald Trump au Royaume-Uni. La pression montait depuis plusieurs jours sur Keir Starmer, qui avait nommé il y a moins d’un an cet architecte du «New Labour» de Tony Blair, pour tenter de consolider les liens entre son gouvernement et la nouvelle administration Trump. Des mails entre le vétéran du parti travailliste de 71 ans et le financier américain, mort en prison en 2019, révélés cette semaine, «montrent que la profondeur et l'étendue des relations de Peter Mandelson avec Jeffrey Epstein sont sensiblement différentes de celles connues au moment de sa nomination», a indiqué le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. «Compte tenu de cela, et par égard pour les victimes des crimes d’Epstein, il a été révoqué comme ambassadeur avec effet immédiat», a ajouté le Foreign Office. Dans une lettre écrite par Peter Mandelson pour les 50 ans de Jeffrey Epstein en 2003, et publiée en début de semaine par des parlementaires à Washington, le Britannique affirme que le financier américain est son «meilleur ami». Interrogé mercredi après la publication de cette lettre, le Premier ministre Keir Starmer lui avait apporté son soutien, assurant que Peter Mandelson avait «exprimé à plusieurs reprises son profond regret d’avoir été associé» à Jeffrey Epstein. Mais cette position est rapidement devenue intenable. En fin de journée mercredi, des médias britanniques, dont le tabloïd The Sun, ont rapporté que M. Mandelson avait envoyé des mails de soutien à Jeffrey Epstein alors que ce dernier était poursuivi en Floride pour trafic de mineures. Juste avant que M. Epstein ne plaide coupable pour conclure un arrangement dans cette affaire en 2008, Peter Mandelson lui aurait écrit: «Je pense énormément à toi et je me sens impuissant et furieux à propos de ce qui est arrivé», l’incitant à "(se) battre pour une libération anticipée». «Je regrette vraiment très profondément d’avoir entretenu cette relation avec lui bien plus longtemps que je n’aurais dû», avait tenté de se défendre l’ambassadeur dans un entretien diffusé mercredi sur la chaîne YouTube du Sun. Il y a affirmé n’avoir «jamais été témoin d’actes répréhensibles» ou «de preuves d’activités criminelles». «Sérieuses questions» «L’affirmation de Peter Mandelson selon laquelle la première condamnation de Jeffrey Epstein était injustifiée et devait être contestée constitue une nouvelle information», a fait valoir le Foreign Office pour expliquer la décision de le limoger. Dans une lettre au personnel de l’ambassade, citée jeudi soir par la BBC, Peter Mandelson affirme que ce poste a été le «privilège» de sa vie. «Je regrette profondément les circonstances qui entourent l’annonce faite aujourd’hui», ajoute-t-il. Les relations entre Londres et Washington sont «en très bonne posture», se félicite l’ex-ambassadeur, disant en tirer une «fierté personnelle» Pour Keir Starmer, ce départ, à une semaine de la visite d’Etat du président Donald Trump au Royaume-Uni les 17 et 18 septembre, est un nouveau coup dur. Le dirigeant travailliste, au plus bas dans les sondages, a déjà dû se séparer il y a quelques jours de sa vice-Première ministre, Angela Rayner, emportée par une affaire fiscale, ce qui a déclenché un remaniement de taille du gouvernement. Trois fois ministre et commissaire européen, Peter Mandelson était le premier responsable politique nommé ambassadeur à Washington, un poste traditionnellement réservé à des diplomates chevronnés. Cet homme de réseaux et d’influence, surnommé le «Prince des ténèbres», était déjà tombé à deux reprises par le passé en raison d’accusations de comportements répréhensibles ou compromettants. La cheffe de l’opposition conservatrice Kemi Badenoch a fustigé le «manque de courage» de Keir Starmer, qui «a encore échoué à un test de son leadership». Marie HEUCLIN © Agence France-Presse -
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