Liberty Global repart à l’assaut du câblo-opérateur néerlandais Ziggo

Déjà à la tête de 28,5% du capital, le groupe américain aimerait rapprocher Ziggo de sa filiale néerlandaise UPC
Olivier Pinaud

John Malone, le bouillonnant dirigeant de Liberty Global, a plusieurs fers au feu. Alors qu’il n’exclut pas de lancer Charter Communication, l’une de ses participations, à l’assaut de Time Warner Cable, deuxième câblo-opérateur américain, le magnat du câble est reparti à la charge sur Ziggo au Pays-Bas. Une première approche avait échoué en octobre dernier. Le néerlandais a précisé qu’aucune décision n’avait encore été prise concernant une OPA.

Liberty Global détient déjà 28,5% de Ziggo, ce qui en fait l’actionnaire de référence. Le groupe américain s’était invité au capital du câblo-opérateur néerlandais en début d’année en s’emparant d’un bloc de titres vendus par Cinven et Warburg Pincus, les anciens actionnaires de Ziggo. John Malone avait tenté de prendre le contrôle du néerlandais avant que Cinven et Warburg Pincus n’optent pour une introduction en Bourse en 2012. Depuis sa cotation, l’action Ziggo a gagné 31%, portant la capitalisation boursière du câblo-opérateur à 6,5 milliards d’euros, à laquelle il convient d’ajouter près de 3 milliards d’euros de dette nette.

En voulant mettre la main sur Ziggo, Liberty Global cherche à générer des économies d’échelle. Le groupe de John Malone est déjà propriétaire d’UPC, un concurrent de Ziggo aux Pays-Bas, et il est aussi à la tête d’une participation de 58,3% au capital du câblo-opérateur belge Telenet. Une concentration de ses positions dans ces deux pays lui permettrait de mieux négocier avec les producteurs de programmes, cinématographiques ou sportifs.

Selon les analystes de Raymond James, au regard des autres opérations réalisées par Liberty Global, dont le rachat du britannique Virgin Media, un rapprochement entre Ziggo et UPC pourrait générer 75 à 100 millions d’euros d’économies, mais guère plus, Ziggo étant l’un des câblo-opérateurs les mieux gérés en Europe avec une marge d’Ebitda record de 55%. De plus, les deux opérateurs n’évoluent pas dans les mêmes zones, ce qui limite les possibilités de suppression des doublons.

Ces synergies justifieraient un prix d’OPA autour de 33-35 euros par action, contre un cours de 30,85 euros avant l’annonce des discussions. Ce prix, ajusté des synergies, valoriserait 15 fois le cash-flow opérationnel de Ziggo en 2014, estime Raymond James, un multiple proche de la moyenne du secteur.

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