
Les valeurs moyennes vont devoir faire leur révolution RSE

Nouveau défi pour les valeurs moyennes cotées en Bourse : montrer que la responsabilité sociale et environnementale (RSE) est au cœur de leur stratégie. Comment ? En créant un comité du conseil dédié au sujet. Telle est l’une des trois nouvelles recommandations de Middlenext, l’association des valeurs moyennes cotées, à l’occasion de la révision de son code de gouvernement d’entreprise. Paru en 2009, ce dernier avait été révisé une première fois en 2016. Une révision tous les cinq ans «nous semble un bon rythme», confie Caroline Weber, directrice générale de Middlenext, lors d’une conférence de presse. Le code est appliqué par environ 250 sociétés cotées, dont plusieurs du SBF 120, sans compter les entités non cotées. En comparaison, 104 sociétés du SBF 120 appliquaient l’an dernier le code de gouvernance établi par l’Association française des entreprises privées (Afep) et le Medef.
Fruit de la réflexion d’une centaine de représentants de l’écosystème, cette révision ancre la RSE comme axe majeur de la stratégie des entreprises. D’autant que la multiplication des réglementations, notamment européennes, vient remettre en cause les modèles d’affaires, change la comptabilité et modifie le système de rémunération des dirigeants. «Un comité RSE, qui sera à terme le plus important, est nécessaire pour défricher toutes ces évolutions, insiste Caroline Weber. Le comité d’audit est celui du passé, le comité RSE, celui de l’avenir.» Ce comité, présidé par un administrateur indépendant, est aussi invité à réfléchir au partage de la valeur, entre rémunération des collaborateurs, rémunération de la prise de risque de l’actionnaire et investissements nécessaires à la pérennité de l’entreprise. Dans l’esprit de souplesse et d’efficacité du code Middlenext, le conseil d’administration peut se réunir en formation RSE, ou encore le comité RSE peut-être associé au comité stratégie.
Deuxième nouveauté, le code Middlenext demande deux jours de formation obligatoire chaque année pour les administrateurs. Un sujet sur lequel, petites et grandes entreprises sont peu disertes. Le rapport sur le gouvernement d’entreprise fera état chaque année de l’avancement de ce plan de formation. Depuis 2007, Middlenext propose des formations, notamment de gouvernance, sur huit jours, et le minimum à savoir pour un administrateur sur une journée.
Déontologie
Enfin, le code ne se contente pas d’une parité au niveau des conseils et des comités exécutifs (comex), mais recommande «l’équité et le respect de l’équilibre femmes hommes à chaque niveau hiérarchique de l’entreprise». Une manière de préparer dès aujourd’hui le vivier des dirigeantes de demain.
Par ailleurs, le code Middlenext renforce certaines recommandations existantes. En particulier, pour un meilleur traitement des conflits d’intérêts, tant avérés que potentiels, le code demande que les sociétés confient les services autres que la certification des comptes (Sacc) à un cabinet différent de celui du commissaire aux comptes de l’entreprise. Le code renforce aussi les règles déontologie, rappelant notamment l’obligation de respecter les déclarations de transactions et les périodes d’abstention d’intervention sur les titres de la société. Quant à l’obligation de confidentialité des conseils, elle «dépasse la simple obligation de discrétion prévue par les textes».
Un ratio d’équité par rapport au Smic
En matière de rémunération des dirigeants, le code exige plus de transparence et de précision sur les principes directeurs de ces rémunérations. Face à la difficulté de lire les ratios d’équité imposés par la loi, Middlenext propose d’ajouter un nouveau ratio, en comparant la rémunération au Smic. «Cela permet de couper court à toute polémique sur le périmètre», poursuit Caroline Weber, rappelant que la rémunération des dirigeants des valeurs moyennes n’est pas un sujet, avec des ratios d’équité évoluant entre 10 et 20 fois.
Le code recommande désormais formellement au conseil d’analyser les votes négatifs en assemblées générales, et les votes de la majorité des minoritaires. Le conseil doit s’interroger sur l’opportunité d’évolution et de communication sur ce sujet. Le rapport sur le gouvernement d’entreprise doit en rendre compte.
Ce code révisé donne le ton pour les années à venir. Il pourrait aussi inspirer des idées à celui de l’Afep-Medef, lors de sa prochaine révision…
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La flottille pour Gaza affirme qu'un autre de ses bateaux a été touché près de Tunis
Sidi Bou Said - La flottille pour Gaza a affirmé qu’un autre de ses bateaux avait été touché dans la nuit de mardi à mercredi près de Tunis et dit soupçonner un drone, 24 heures après un incident similaire. «Un autre bateau a été touché dans une attaque présumée de drone», a affirmé la «Global Sumud Flotilla» dans un communiqué. Cette annonce intervient à la veille du départ prévu de la flottille en direction du territoire palestinien assiégé par Israël. L’"Alma», qui bat pavillon britannique, a été frappé selon la flottille dans les eaux tunisiennes, au large de Sidi Bou Saïd dans la banlieue nord de Tunis. Dans une vidéo publiée par la rapporteure des Nations unies pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, on peut voir une boule de feu s’abattre sur le pont d’un bateau. «Des preuves vidéo suggèrent qu’un drone – sans lumière, afin de ne pas être vu – a largué un engin qui a mis le feu au pont du bateau Alma», a-t-elle écrit. «Des experts suggèrent qu’il s’agissait d’une grenade incendiaire enveloppée dans des matériaux plastiques imbibés de carburant, qui aurait pu être enflammée avant d’atterrir sur le navire», a-t-elle ajouté. Le bateau «a subi des dommages causés par un incendie sur son pont supérieur. Le feu a depuis été éteint, et tous les passagers ainsi que l'équipage sont sains et saufs», a dit la flottille dans son communiqué. Sollicitée par l’AFP, la Garde nationale tunisienne n'était pas joignable. Des journalistes de l’AFP sur place ont pu voir un bateau au loin entouré d’embarcations avec des gyrophares des forces de l’ordre tunisiennes. Des sirènes étaient audibles et des dizaines de militants ont brièvement manifesté sur la plage de Sidi Bou Saïd pour protester contre l’attaque présumée. «Détermination» «Deuxième nuit, deuxième attaque de drone», a dit à l’AFP Melanie Schweizer, l’une des coordinatrices de la flottille. «Ces attaques répétées interviennent dans un contexte d’agression israélienne intensifiée contre les Palestiniens à Gaza, et constituent une tentative orchestrée pour distraire et faire dérailler notre mission», a dénoncé la flottille dans son communiqué. L’AFP avait sollicité l’armée israélienne pour un commentaire après la première annonce dans la nuit de lundi à mardi, sans réponse dans l’immédiat. Des militants ont dit qu’ils ne se laisseraient pas intimider. «Absolument aucun changement dans notre détermination. Nous partirons quand même demain», a dit le Palestinien Saif Abukeshek. La veille, c’est le «Family» qui avait été touché, avaient annoncé les organisateurs, vidéos à l’appui. La Garde nationale tunisienne, l'équivalent de la gendarmerie, avait démenti toute frappe de drone, assurant que selon ses premières constatations, «aucun» engin n’avait été détecté. La bande de Gaza est le théâtre d’une guerre dévastatrice, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023. Les Nations unies ont déclaré en août l'état de famine à Gaza, avertissant que 500.000 personnes se trouvent en situation «catastrophique». Des navires de la Global Sumud Flotilla («sumud» signifie «résilience» en arabe) sont arrivés ces derniers jours en Tunisie d’où ils doivent partir cette semaine pour Gaza. Ils avaient initialement prévu d’atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre afin d’y acheminer de l’aide humanitaire et «briser le blocus israélien», après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet. Lisa DEFOSSEZ © Agence France-Presse