Les ETI exploitent encore timidement le filon des billets de trésorerie

Si Le Noble Age a profité de son refinancement estival pour lancer un programme de 120 millions d’euros, cette solution reste encore peu utilisée.
Olivier Pinaud

Le Noble Age pourrait servir d’exemple. Le groupe de maisons de retraite est l’une des rares entreprises de taille intermédiaire (ETI) françaises à s’être aventurée sur le marché des billets de trésorerie, jusqu'à présent réservé aux grands groupes. A l’occasion du refinancement de sa dette fin juillet, et en complément d’un premier Euro PP de 31 millions d’euros, la société a ouvert un programme de billets de trésorerie de 120 millions d’euros maximum.

Avec un chiffre d’affaires annuel d’un peu plus de 350 millions d’euros, Le Noble Age est le plus petit émetteur de ce type de financement de court terme. Exacompta-Clairefontaine, qui a lancé en juin 2015 un programme plafonné à 125 millions d’euros, réalise plus de 550 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Cet outil correspondait bien aux besoins à court terme du Noble Age. Le groupe, qui n’a pas vocation à rester propriétaire des murs de ses établissements, doit néanmoins supporter le coût de leur construction ou de leur rénovation, ce qui engendre de fortes variations de son besoin en fonds de roulement. Innovante pour un groupe de cette taille, la solution du billet de trésorerie s’est toutefois révélée être la plus appropriée.

«Pour pallier le risque de refinancement et sécuriser la liquidité, les billets de trésorerie doivent être garantis par des financements confirmés. Ce n’est pas obligatoire pour des émetteurs non notés, mais vivement recommandé car de nature à rassurer les créanciers. Mais même en intégrant le coût de non-utilisation de ces lignes, ils sont compétitifs par rapport aux autres ressources à court terme, comme le découvert bancaire qui serait l’instrument le plus comparable, dans le sens où celui-ci est en général non confirmé», explique Muriel Nahmias, senior director chez Bfinance, qui a conseillé Le Noble Age.

Autres arguments qui militent en faveur des billets de trésorerie pour les ETI: ils redonnent à la société une marge de manœuvre auprès de ses banques et peuvent être une alternative au tirage d’un crédit renouvelable. Toutefois, si ce marché est facile d’accès et extrêmement liquide, il n’est pas approprié à tous les types de crédit. A moins d’avoir un instrument coté (action ou obligation) ou de présenter un garant, un émetteur non noté ne peut émettre de billets de trésorerie. Sous l’égide de la Banque de France, la Place a initié des réflexions pour faciliter l’accès des ETI à ce marché. Mais celles-ci n’ont pas encore abouti.

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