Les analystes attendent des entreprises des informations ESG qualitatives

Ils seront particulièrement attentifs dans les rapports 2020 aux explications sur l’adaptation du «business model», l’organisation du travail et la politique environnementale.
Bruno de Roulhac

Dans le cadre du reporting 2020 en période de Covid, la Société française des analystes financiers (Sfaf) vient de publier un document pour aider les entreprises à rédiger leur rapport annuel, en répondant aux attentes des analystes. Pour mesurer la résilience des sociétés, ces derniers ont besoin d’informations qualitatives, au-delà des données quantitativesextra-financières, sur l’ensemble du périmètre de consolidation et pas seulement sur la France.

En premier lieu, les entreprises doivent expliquer comment elles ont adapté leur business model pour faire face à la crise, avec des exemples concrets, notamment, sur les choix faits pour soutenir leurs salariés et leurs partenaires. Tout en évoquant les difficultés, voire les éventuelles controverses. Les analystes attendent aussi des précisions sur la stratégie de sortie de crise, sur le rôle et l’importance des aides publiques ou privées, sur la mise en œuvre du plan de continuation d’activité, et sur les choix faits en matière de partage de la valeur. Le rôle du conseil d’administration a-t-il évolué pendant cette période ? S’est-il davantage impliqué dans la gestion et le suivi des risques ? L’analyse des risques est-elle élargie à de nouvelles dimensions (cyber, risques psycho-sociaux…) et aux risques induits par la société sur les parties prenantes ?

Face au bouleversement de l’organisation du travail, qui a concerné toutes les entreprises, les analystes ont besoin d’en comprendre les conséquences pour la société, mais aussi pour son environnement commercial, ses clients et ses fournisseurs. Ils seront attentifs aux conséquences de la pandémie sur la chaîne d’approvisionnement et de production (arrêt, réorganisation, surcoûts…), et sur les salariés (chômage partiel, état psychologique...) ; et à l’impact du télétravail (critères, mise en place pérenne...).

Pour la Sfaf, la crise actuelle donne aussi l’occasion aux entreprises de passer en revue leurs choix environnementaux et technologiques. Vont-elles modifier le niveau d’exigence de leur politique de développement durable ? Leur politique de mobilité – choix d’implantation de sites industriels ou de bureaux – va-t-elle évoluer ? Par exemple des relocalisations industrielles ou un déménagement du siège social sont-ils envisagés ?

Les réponses apportées permettront aux analystes de mieux comprendre les sociétés qu’ils suivent et de comparer les stratégies mises en place en fonction des secteurs d’activité.

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