
L’écosystème des start-up cyber françaises se structure

Face à l’inexorable montée des cyberattaques, les start-up liées à la cybersécurité continuent d’intéresser les investisseurs et les entreprises clientes. La France compte actuellement 160 start-up cyber, ainsi que 23 scale-up (jeunes entreprises en croissance qui affichent une forte progression de leur chiffre d’affaires ou lèvent des fonds importants), relève le cabinet de conseil Wavestone, dans la dernière édition de son Radar 2022 des start-up de cybersécurité, dévoilé ce mercredi lors du salon VivaTech.
Pour réaliser cette étude, menée avec le Hub de BpiFrance, Wavestone a sondé 1.000 start-up de cybersécurité, toutes basées en France, comptant moins de 35 employés, avec moins de 7 ans d’existence, et réalisant moins de 50% d’activités de conseil.
Preuve que cet écosystème se structure, il est présent dans vingt domaines différents, selon le découpage effectué par Wavestone. Avec notamment la sécurité des données, la conformité réglementaire (compliance), ou encore la sécurité réseaux, « ces start-up couvrent presque l’ensemble des besoins », relève Gérôme Billois, associé en cybersécurité chez Wavestone.
26 start-up cyber sont sorties de cette nouvelle édition de l’étude, faute de croissance suffisante pour vingt d’entre elles : « elles n’ont pas dépassé le seuil des 35 salariés » - un indicateur de croissance rapide selon Wavestone. Sur celles-ci, 13 (BlueFiles, CyberSas, Scille…) ont franchi le cap des 7 ans d’existence sans grossir suffisamment, et 7 ont été mises en liquidation ou transformées en société de consulting (BlackboxSecu, Lokly, Unikname, Orisecure, iTone).
23 scale-up cyber
En revanche, en un an, huit autres start-up sont passées à l’étape supérieure : six sont passées dans la catégorie scale-up (HarfangLab, Hackuity, DataLegalDrive, Trustpair, SisID, Evina). Wavestone comptabilise au total 23 scale-up de cybersécurité en France.
Et deux autres ont été rachetées, pour des montants non dévoilés : Tanker, spécialisée dans le chiffrement de bout en bout, a été acquise en janvier par Doctolib, soucieuse de sécuriser ses données de santé, et la rennaise Content Armor, à l’origine d’une solution de tatouage numérique (watermarking) par le fournisseur de logiciels d’édition de vidéos Synamedia.
Par ailleurs, trois d’entre elles, Yousign et GitGuardian, ont intégré la promotion 2022 de la French Tech 120, ce label du gouvernement consacré aux start-up en phase d’hyper-croissance : GitGuardian, qui détecte les failles de sécurité dans le code-source des entreprises publié sur la plateforme GitHub ; Vade, spécialisé en sécurisation des boites mail ; et YouSign, dédié à la signature électronique.
Ces start-up ont généré 1.700 emplois directs dans l’Hexagone (+5% en un an). Mais beaucoup restent des TPE, 78 comptant moins de 10 salariés, 62 ont de 10 à 20 salariés, et seulement 20 affichent plus de 20 salariés.
Neuf levées à plus de 20 millions d’euros
En un an, les levées de fonds de ce secteur ont explosé : 630 millions d’euros ont été levés par l’écosystème (de juin 2021 à juin 2022), contre 100 millions l’année précédente. Certes, ce chiffre a été dopé par la levée record de Ledger (380 millions de dollars, soit 312 millions d’euros, en juin 2021) que Wavestone assume d’avoir inclus dans son classement. Ledger conçoit des solutions sécurisées pour les détenteurs de cryptomonnaies, ce qui classerait l’entreprise plutôt du côté des fintechs, mais «étant donné qu’elle ne propose pas de produit financier et qu’elle aide à sécuriser des données, nous considérons sa place comme légitime», explique Gérôme Billois, associé chez Wavestone.
A côté de cela, huit d’entre elles ont levé plus de 20 millions d’euros, contre seulement deux pour la promotion précédente. « La preuve que le développement de l’écosystème s’accélère », souligne Gérôme Billois. GitGuardian et Zama ont ainsi levé 40 millions d’euros chacune depuis le début de l’année, et Didomi, YouSign et Vade autour de 30 millions d’euros chacune.
Mais sur la même période, les start-up cyber ont levé «14 milliards de dollars aux Etats-Unis, 1,6 milliard en Israël, et 900 millions au Royaume-Uni», poursuit-il. La marge de progrès reste importante pour la France.
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