Le scandale des écoutes téléphoniques chez NewsCorp ravive la spéculation autour de BSkyB

Sous le coup d’une enquête du régulateur, le groupe de James Murdoch pourrait être contraint de vendre ses 39% au capital de la chaîne de télévision payante
Olivier Pinaud

BSkyB a au moins levé un doute: son activité reste toujours aussi dynamique. Au moment où la Grande-Bretagne se débat avec la récession économique, le groupe de télévision payante affiche après neuf mois d’exercice une hausse de 5% de son chiffre d’affaires à 5,1 milliards de livres, et une progression de 15% de son bénéfice opérationnel à 908 millions de livres.

Un record que n’a pas manqué de souligner Jeremy Darroch, le directeur général de BSkyB. «Les performances de BSkyB sont le facteur le plus important pour déterminer notre aptitude à détenir une licence de diffusion», a lancé le dirigeant, alors que le scandale des écoutes téléphoniques qui ébranle NewsCorp, le groupe de James Murdoch, premier actionnaire de BSkyB, menace aussi l’avenir de la chaîne.

En possession depuis mardi du rapport parlementaire ouvertement à charge sur les pratiques de différents médias de Murdoch, l’Ofcom, le régulateur britannique des médias, devrait se prononcer dans les prochaines semaines sur la gouvernance de BSkyB. En théorie, une interdiction pure et simple de diffusion est possible, mais elle paraît peu probable.

En revanche, certains observateurs n’excluent pas que les conclusions de l’enquête poussent NewsCorp à céder son bloc de 39% au capital. La démission du fils de James Murdoch de la présidence du conseil le mois dernier, et la présence majoritaire au conseil d’administrateurs indépendants, ne suffiront peut-être pas à rassurer le régulateur sur les liens possibles entre la chaîne et sa maison mère.

Evoqué sur le marché depuis plusieurs semaines déjà, le scénario d’une cession forcée de la participation de NewsCorp explique une partie de la contre-performance inhabituelle de l’action BSkyB, en baisse de 9% depuis le début de l’année, et de sa faible valorisation à 13 fois le bénéfice estimé pour 2012. Pourtant, selon Citigroup, il ne s’agirait pas nécessairement d’une mauvaise nouvelle.

D’une part, la perspective d’une OPA de Murdoch sur la totalité du capital, scénario longtemps privilégié par le marché, a été anéantie dès la découverte du scandale l’an dernier.

Ensuite, BSkyB ne manquerait pas d’intéresser de nombreuses tierces parties même si la perspective de la renégociation au second semestre 2012 des droits de retransmission du championnat de football anglais, l’un des produits phares de la chaîne, fait peser un doute sur le profil de revenus futur du groupe.

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