
Le marché automobile européen n’a pas corrigé toutes ses surcapacités

Le marché automobile européen va mieux. Les ventes de voitures neuves dans l’Union européenne viennent de connaître en août leur douzième mois consécutif de hausse, avec une progression de 2,1%, selon l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA). Sur les huit premiers mois de l’année, le marché automobile de l’UE est en hausse de 6% par rapport à la période correspondante de 2013, avec un peu plus de 8,3 millions d’immatriculations.
Malgré des divergences entre pays, le cycle exceptionnellement long de cinq années de baisses consécutives, ponctué par un plongeon de 30% du marché, semble définitivement enrayé sur le Vieux Continent.
Pour autant, la reprise reste modeste et le rétablissement du marché prendra encore plusieurs années. Selon les analystes de PwC Autofacts, la production de voitures en Europe ne retrouvera son niveau de 2007, début du retournement du cycle, qu’en 2020 avec 19 millions de véhicules. Mais en retirant les voitures exportées, les immatriculations en Europe à cet horizon resteront toujours inférieures aux 16 millions de 2007.
Dans ce contexte, le taux d’utilisation des usines européennes ne remontera que très progressivement. «La reprise du marché, la relocalisation en Europe de certaines productions et les fermetures de sites déjà annoncées, qui ont réduit de 650.000 unités les capacités, feront remonter le taux autour de 85% en 2020», indique François Jaumain, associé responsable du secteur automobile chez PwC. Il devrait être inférieur à 80% cette année alors qu’il est déjà repassé au-dessus des 90% aux Etats-Unis. Les analystes de PwC estiment encore à environ 3 millions d’unités les surcapacités en Europe ce qui représente une dizaine d’usines d’assemblage.
Cette reprise progressive du marché européen n’empêchera pourtant pas Volkswagen de ravir à Toyota la première place mondiale en 2020, selon PwC, avec 12,9 millions de voitures. Le groupe allemand profite de sa percée en Chine. Déjà premier marché mondial, les pays émergents d’Asie-Pacifique vont assurer 60% de la croissance mondiale d’ici à 2020, devant l’Amérique du Nord (12,2%) et l’Union européenne (12%).
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