
Le lancement prometteur d’Assassin’s Creed Shadows donne un peu d’air à Ubisoft

L’action Ubisoft s’est inscrit en nette hausse lundi, dans le sillage du lancement réussi d’«Assassin’s Creed Shadows». Le titre a bondi en Bourse de 7,8% à 13,10 euros. Il est désormais stable depuis le début de l’année mais abandonne encore 31% sur un an.
Commercialisé depuis jeudi dernier, «Assassin’s Creed Shadows» avait réuni deux jours plus tard 2 millions de joueurs, a indiqué l'éditeur de jeux vidéo sur ses réseaux sociaux. Le groupe n’a pas précisé le nombre d’unités de ce titre qui ont été vendues sur la période, ni fourni de détails quant aux plateformes sur lesquelles les consommateurs ont pris part au jeu.
«Ubisoft vit, d’après nos estimations, un des deux meilleurs lancements de son histoire avec ‘Assassin’s Creed Shadows’ qui semble quasiment marcher dans les pas d"Assassin’s Creed Valhalla’, en se situant largement au-dessus d’autres lancements comme ‘Assassin’s Creed Odyssey’ et ‘Assassin’s Creed Origins’», commente TP Icap Midcap.
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Importance majeure
Selon le site internet spécialisé Metacritic, «Assassin’s Creed Shadows» a obtenu une note de 81 sur 100, sur la base d’une évaluation du jeu menée par 77 professionnels sur la console de salon PS5. Cette note est supérieure à celle de 80 sur 100 récoltée par «Assassin’s Creed Valhalla», dont les recettes avaient dépassé 1 milliard de dollars 14 mois après son lancement intervenu en novembre 2020. Vendu à plus de 10 millions d’exemplaires 18 mois après sa sortie en octobre 2018, «Assassin’s Creed Odyssey» avait recueilli une note de 83 sur 100.
Ces éléments sont encourageants alors que le nouvel opus de la principale franchise d’Ubisoft doit être le premier contributeur aux résultats du groupe pour l’exercice qui s’achèvera fin mars 2026. «Assassin’s Creed Shadows» revêt une importance majeure pour la crédibilité d’Ubisoft, après les échecs relatifs de ses jeux «Skull and Bones», «Star Wars Outlaws» et «XDEfiant». La sortie d’«Assassin’s Creed Shadows» était initialement prévue le 15 novembre 2024, avant d'être repoussée une première fois au 14 février 2025, puis une seconde fois au 20 mars 2025.
Si les premiers signaux positifs entourant le lancement d’«Assassin’s Creed Shadows» se confirment, «cela donnera du temps et une marge de manœuvre» à la famille Guillemot pour garder le contrôle de l’entreprise qu’elle a fondée, ou négocier une vente «à des conditions plus favorables», selon Antoine Fraysse-Soulier, le responsable de l’analyse de marchés chez eToro. «En revanche, l'échec du jeu aurait de graves conséquences», prévient-il, alors que l'équilibre financier d’Ubisoft est fragile.
Selon FactSet, l'éditeur doit, en effet, faire face à d’importantes échéances de dette : 105 millions d’euros cette année, 50 millions d’euros en 2026, 795 millions d’euros en 2027, 470 millions d’euros en 2028 et 494,5 millions d’euros en 2031. «Malgré des actifs intéressants et un catalogue solide qui permettent à l’entreprise de se maintenir à flot, la direction devra prendre des mesures pour gérer la situation en cas de contre-performance du jeu», complète eToro.
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A Pau, François Bayrou face à la fronde locale pour les municipales
Pau - Après le vote de confiance lundi et la probable chute de son gouvernement, le retour de François Bayrou dans son fief de Pau ne sera «pas paisible», préviennent ses opposants qui axent déjà la campagne municipale sur «son budget brutal» et le scandale Bétharram. «Son passage à Matignon a montré toutes les limites de sa méthode et de sa façon de penser le monde, c’est un homme politique de la fin du XXe siècle», tance Jérôme Marbot (PS), chef de file de l’opposition municipale, candidat malheureux de la gauche et des écologistes au second tour en 2020 face à François Bayrou. «Il va payer le prix de ce budget si brutal pour les plus faibles», avec un effort financier de 44 milliards d’euros, renchérit l'écologiste Jean-François Blanco, avocat et autre figure d’opposition locale. Même si le maire de Pau, élu une première fois en 2014, n’a pas annoncé sa candidature -déclarant seulement dans les médias que ses «aventures» politiques n'étaient pas «finies"-, «il est déjà en campagne», considèrent ses opposants. «Pas un retour paisible» Lundi matin, pour la rentrée des classes, François Bayrou a visité deux écoles à Pau. «Tout le monde a compris qu’il serait candidat, ce n’est pas un sujet, mais il n’aura pas un retour paisible», lui promet M. Blanco, déjà candidat en 2020 (14% des suffrages au premier tour). Le contexte national est venu «percuter» la campagne des municipales, analyse-t-il également, anticipant un scrutin «très politique» en mars prochain. François Bayrou qui a, dès son arrivée à Matignon, souligné qu’il voulait rester maire de Pau, glissant que c'était un titre «plus durable» que celui de Premier ministre, a vanté plusieurs fois ces derniers mois (vœux aux habitants, conférences de presse), en vidéo, «les dix ans de réalisations» dans la ville. Depuis deux ans, et après plusieurs années de déclin, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a gagné 3.000 habitants, selon des chiffres de l’Insee, atteignant désormais près de 80.000 habitants. Jean-François Blanco, avocat de victimes de violences physiques et sexuelles à Bétharram, est convaincu que cette affaire qui empoisonne le chef du gouvernement, ministre de l’Education à l'époque d’une première plainte contre l'établissement privé béarnais où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants, «sera un marqueur de la campagne» des municipales. «Elle aura des conséquences», abondent les Insoumis, qui reconnaissent à M. Blanco d’avoir «affronté Bayrou sur le terrain de Bétharram», en lien avec le député LFI Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire au printemps. La gauche divisée Reste que si la gauche paloise parle beaucoup de «rassemblement» pour reprendre la ville, dirigée par le PS de 1971 à 2014, ce n’est encore qu’un vœu pieux. La France insoumise «ne discute pas avec le PS», le socialiste Jérôme Marbot veut fédérer en ayant «vocation à être tête de liste», mais sans «en faire une condition sine qua non», tandis que Jean-François Blanco, mandaté par Les Ecologistes, veut unir derrière lui. «La porte est ouverte», insiste Jérôme Marbot, qui revendique le soutien de six formations de gauche, dont Génération.s ou Place Publique. «On veut présenter un programme de gauche de rupture. L’union pour l’union, sans la cohérence, ça ne marchera pas», avertissent de leur côté les Insoumis palois Jean Sanroman et Jade Meunier. De l’autre côté de l'échiquier politique, le Rassemblement national, qui avait réuni moins de 7% des voix aux municipales d’il y a cinq ans, espère capitaliser sur son score des dernières législatives (29%) avec comme candidate Margaux Taillefer, 26 ans, arrivée du parti Reconquête d'Éric Zemmour, et dont le nom a été dévoilé samedi. François Bayrou «va être dépositaire de son échec au gouvernement, ce sera plus difficile pour lui qu’en 2020", espère Nicolas Cresson, représentant régional du RN. Carole SUHAS © Agence France-Presse