
Le coût du chantier Hinkley Point d’EDF dérape

EDF a annoncé mercredi un nouveau surcoût ainsi qu’un risque de retard accru pour le chantier de construction de deux réacteurs nucléaires de Hinkley Point C (HPC) au Royaume-Uni. «Les coûts à terminaison du projet sont désormais estimés entre 21,5 et 22,5 milliards de livres sterling 2015 [une livre valant alors 1,23 euro], soit une augmentation comprise entre 1,9 et 2,9 milliards de livres sterling 2015 par rapport aux évaluations précédentes. L’amplitude de la fourchette sera fonction de la réussite des plans d’actions opérationnels à mener en partenariat avec les fournisseurs», a prévenu EDF dans un communiqué.
EDF avait déjà relevé en juillet 2017 le coût de projet, à 19,6 milliards de livres, au lieu des 16 milliards évoqués en 2012, un montant déjà relevé à 18 milliards de livres en 2016.
«Les surcoûts résultent essentiellement des conditions de sol difficiles, ayant rendu les travaux de terrassement plus coûteux que prévu, de la révision des objectifs des plans d’actions opérationnels, et des coûts supplémentaires liés à la mise en oeuvre du design fonctionnel d’une tête de série adaptée au contexte réglementaire britannique», a expliqué EDF.
Dans ce contexte, le taux de rentabilité prévisionnel, ou TRI, est désormais estimé entre 7,6% et 7,8%, contre environ 8,5% estimé en juillet 2017 et 9% environ auparavant. Le TRI est calculé sur une base d’un taux de change où 1 livre vaut 1,15 euro, contre 1,13 actuellement.
EDF a aussi indiqué que le risque de retard du chantier - de 15 mois pour le réacteur numéro 1 et de neuf mois pour le numéro 2 - s’est «accentué». Ce risque de report, initialement annoncé en juillet 2017, induirait un coût supplémentaire potentiel de l’ordre de 0,7 milliard de livres sterling 2015, a rappelé EDF. Dans cette hypothèse, le taux de rentabilité prévisionnel (TRI) pour EDF serait diminué d’environ 0,3%, a précisé le groupe.
En fin de matinée, le cours de l’action EDF chutait de 6,68% à 9,99 euros, accusant la plus forte baisse du SBF 120 et portant sa perte à 26,67% depuis le début 2019.
La construction des deux réacteurs de troisième génération EPR sur le site de Hinkley Point C, dans le Somerset (sud-ouest de l’Angleterre), a débuté en 2016. Ces réacteurs, construit par la filiale britannique d’EDF et le groupe chinois CGN (China General Nuclear Power), auront une puissance de 1.600 mégawatts (MW) chacun et une durée de vie de 60 ans.
Le premier EPR a être entré en exploitation commerciale est le réacteur numéro 1 de Taishan en Chine, d’une capacité de 1.750 MW, également construit par EDF et CGN. Le réacteur numéro 2 de Taishan a été mis en service début septembre.
En France, l’EPR de Flamanville construit par EDF ne devrait pas entrer en service avant fin 2022, le chantier ayant de nouveau pris du retard l’an dernier à la suite de la constatation de défauts de soudures. Lors de la publication de ses résultats semestriels à la fin juillet, EDF avait indiqué étudier trois scénarios de remise à niveau des soudures de traversée. Le groupe avait ajouté qu’il communiquerait «dans les prochains mois sur les implications du scénario retenu en termes de planning et de coût».
L’annonce du nouveau surcoût sur le chantier de Hinkley Point C intervient dans un contexte tendu pour le groupe, qui doit présenter d’ici à la fin de l’année au gouvernement français un plan d'évolution de sa structure.
Plus d'articles du même thème
-
Les promesses d’approvisionnement stabilisent les prix du gaz naturel en Europe
Les flux attendus ou déjà constatés de gaz naturel liquéfié en provenance des Etats-Unis vers l’Europe et de Russie vers la Chine ont permis de stabiliser les prix, malgré des stocks très en retard pour la saison. -
L’augmentation de capital d’Orsted sera assortie d’une forte décote
La levée de fonds de 60 milliards de couronnes lancée par le spécialiste danois des énergies renouvelables sera ouverte du 19 septembre au 2 octobre. -
La Chine entend renforcer son leadership dans le stockage énergétique
Les autorités prévoient un quasi-doublement de la capacité installée de stockage par batterie à 180 GW d’ici à 2027, générant ainsi environ 35 milliards de dollars d’investissements.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

DWS cote trois ETF de petites capitalisations
- Nicolas Namias assure que le projet de fusion des gestions d’actifs de BPCE et Generali se poursuit
- Groupama cherche son futur directeur de la gestion des placements financiers
- Jean-Baptiste Tricot (Axa) : « Nous continuerons à travailler avec Axa IM dans les mêmes conditions »
- Le fonds de pension néerlandais PFZW poursuit la rotation drastique de ses gérants
- L’absence de traité international sur le plastique contrarie les projets des investisseurs
Contenu de nos partenaires
-
Vœu pieux
Palestine : Macron joue son va-tout
Lundi soir, le président français reconnaîtra l'Etat de Palestine à l'ONU. Une première étape pour tenter de mettre fin au conflit à Gaza. Mais c'est sans compter l'hostilité d'Israël et des Etats-Unis -
Editorial
Taxe Zucman : une attaque contre la liberté
Sa leçon est claire : la radicalité conduit à davantage de radicalité, et appelle son complément naturel, l'oppression -
Une séparation
Entre Gabriel Attal et Emmanuel Macron, le parti Renaissance vit la première rupture de son histoire
A Arras, dimanche, la rentrée politique du parti présidentiel s'est déroulée devant une salle vidée de ses ministres. Ces derniers craignaient d'être associés à la volonté de Gabriel Attal de couper tout lien avec Emmanuel Macron