L’actionnariat salarié est révélateur de la stratégie RSE

Les sociétés qui ont cette culture retiennent mieux leurs talents et affichent une meilleure performance environnementale. La crise a divisé par deux les opérations en 2020.
Bruno de Roulhac

Fort ralentissement attendu de l’actionnariat salarié en 2020. Sur les sept premiers mois de l’année, seulement 14 opérations ont été réalisées dans le SBF 120 contre 26 en 2019, constate Eres. Toutefois, les salariés répondent largement présents avec un taux de participation de 40% (contre 36% en moyenne) pour 73% des actions souscrites (contre 58% en moyenne).

D’ailleurs, la tendance de fond reste porteuse. En 2019, 36 sociétés du SBF 120 ont mené 40 opérations collectives en 2019 (contre 38 en 2018) pour un volume global de 3,4 milliards d’euros (stable par rapport aux 3,5 milliards de 2018), selon la huitième édition du Panorama de l’actionnariat salarié d’Eres. Bonne nouvelle : 4 entreprises (Elis, Iliad, Klépierre, et Pernod Ricard) ont réalisé leur première opération. Sur les dix dernières années, 62 entreprises ont réalisé 313 opérations. Les secteurs financiers, du BTP, de l’industrie et pétroliers sont les plus actifs,

La décote moyenne ressort à 18%, comme en 2018. Seulement 5 entreprises ont profité de la nouvelle décote de 30%, assortie d’un blocage des titres pendant cinq ans, instaurée par la loi Pacte. Le montant moyen par souscripteur reste stable autour de 5.500 euros.

En 2019, la France reste toujours, et de très loin, le meilleur élève européen, porté par son cadre fiscal et social. Néanmoins, le taux de démocratisation ne cesse de baisser en France, tombant à 35% en 2019, alors que près d’un salarié sur deux était actionnaire au début des années 2010. Ils ne détiennent plus que 2,4% du capital du SBF 120, contre 3,5% en 2011.

Sur les souscriptions réalisées entre 2006 et 2014, les salariés ont été gagnants dans 81% des cas grâce à la décote, et dans 93% des cas avec un abondement de 100%, contre 73% pour un actionnaire non salarié. Avec 100 euros investis, l’actionnaire, bénéficiant du seul dividende, a 172 euros au bout de cinq ans, tandis que le salarié actionnaire détient 211 euros grâce à la décote et sans abondement, et même 400 euros avec un abondement de 100%.

L’actionnariat salarié constitue un indicateur de la stratégie RSE de l’entreprise. Les sociétés à forte culture d’actionnariat salarié (quand elles remplissent deux de ces trois critères : taux de démocratisation supérieur à 50%, plus de 3,2% du capital détenu par les salariés, ou au moins une opération tous les deux ans) savent conserver leurs talents, avec moins de départs volontaires et de licenciements que celles n’ayant pas cette culture. Elles affichent aussi de meilleures performances en matière environnementale.

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