
La crise a changé le portrait robot du manager de transition

La crise fait évoluer le management de transition. Habituellement recrutés à l’occasion de transformation, de restructuration, de croissance externe ou de projets de digitalisation, les managers de transition interviennent désormais plus dans le cadre de la gestion de crise, constate la première étude européenne du management de transition, réalisée par Robert Walters. «Les entreprises recherchent des profils plus experts et moins généralistes, qui les aideront à traverser la crise, à les sécuriser, mais qui devront surtout être des accélérateurs de progrès, gage d’un bon retour sur investissement», explique Hugues Roussel, senior consultant expert de l’activité Finance chez Robert Walters Management de Transition.
Les fonctions financières très demandées
La demande est particulièrement forte pour les fonctions financières, notamment pour les trésoriers, dont les taux journaliers bondissent de 38% en un an en France dans une fourchette de 1.300 à 1.800 euros. Une flambée des prix due au déséquilibre entre la forte demande et les rares candidats. «Les entreprises ne se pilotent plus par le compte de résultat, mais par le cash. Elles ont besoin de prévisions de trésorerie fiables pour avancer et pour se préparer à lever des fonds ou à renégocier la dette début 2021 à l’occasion des premiers remboursements des prêts garantis par l’Etat (PGE)», poursuit Hugues Roussel.
Les contrôleurs de gestion sont également très recherchés. «Leur rôle est crucial pour fournir rapidement des données financières fiables et précises. Un préalable nécessaire à la mise en place de mesures d’adaptation ou de restructuration, ajoute Hugues Roussel. Nos clients demandent des experts sectoriels, afin d’être encore plus réactifs.»
Les directeurs financiers ayant déjà géré des reprises d’activités ou des transformations majeures (restructuration, faillite, croissance externe…) sont aussi très prisés.
Le métier de manager de transition séduit de plus en plus de cadres, qui cherchent à donner plus de sens à leur travail. Aussi, la profession pourrait se rajeunir et se féminiser, anticipe l’étude.
Le succès de la mission de transition dépend aussi du donneur d’ordre. «Le projet doit être porté et géré avec dynamisme par l’entreprise, avec une feuille de route claire et jalonnée, prévient Hugues Roussel. Le manager de transition doit pouvoir s’appuyer sur les équipes internes.»
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