
La Bourse appuie l’éviction d’Emmanuel Faber de la présidence de Danone

Emmanuel Faber aura tenu 15 jours. Le conseil d’administration de Danone a annoncé lundi matin dans un communiqué avoir décidé dimanche soir d’évincer totalement son ancien PDG de la direction, deux semaines après lui avoir retiré la direction générale pour ne lui laisser que la présidence.
Le conseil d’administration de Danone a désigné pour remplacer Emmanuel Faber l’ex-PDG de Legrand, Gilles Schnepp, âgé de 62 ans. Il avait été coopté comme administrateur en décembre dernier.
Danone va maintenant poursuivre ses recherches en vue de trouver un nouveau directeur général.
L’annonce du départ d’Emmanuel Faber a été bien reçue par la Bourse de Paris, même si ce changement brutal ouvre des questions sur la stratégie du groupe. Vers 13h30, le cours de l’action Danone évoluait en tête du CAC 40 avec un gain de 4,06% à 60,48 euros.
La priorité du nouveau président et du conseil d’administration sera de « conduire la transition ». Danone a mandaté un cabinet de recrutement international pour mener à bien cette recherche. Gilles Schnepp et le comité de gouvernance superviseront ce processus « afin de s’assurer qu’un dirigeant d’envergure internationale soit nommé ». Gilles Schnepp sera appuyé par Laurent Sacchi, directeur délégué à la présidence, Juergen Esser, directeur général finances, et par l’ensemble des membres du comité exécutif.
Tandem intérimaire
En attendant d’avoir trouvé la perle rare, le conseil de Danone a décidé de nommer Véronique Penchienati-Bosetta, actuellement directrice générale international, et Shane Grant, directeur général Amérique du Nord, pour diriger conjointement l’entreprise. « Véronique Penchienati-Bosetta (directrice générale) et Shane Grant (directeur général délégué) travailleront ensemble pour assurer la continuité opérationnelle de l’entreprise », insiste le conseil d’administration.
L'éviction d’Emmanuel Faber démontre les tensions au sommet du groupe de produits laitiers et d’eau minérale, tensions que la séparation des pouvoirs d’Emmanuel Faber début mars n’avait pas permis d’apaiser. Outre des performances financières en demi-teinte par rapport à ses grands concurrents, des administrateurs reprochaient à Emmanuel Faber des méthodes de management jugées trop dures.
« Le conseil d’administration est convaincu de la nécessité d’allier un fort niveau de performance économique au respect du modèle unique d’entreprise à mission de Danone, en s’appuyant sur la force de son portefeuille de marques et sur la qualité exceptionnelle de ses équipes », indique Danone dans son communiqué, remerciant Emmanuel Faber d’avoir laisser « une base solide sur laquelle Danone pourra s’appuyer pour accélérer sa croissance ».
Actionnaires remontés
Ces tensions avaient été exacerbées ces dernières semaines par le mécontentement public de plusieurs actionnaires, dont le fonds américain Artisan Partners. Détenteur de 3% du capital, l’investisseur américain demandait le départ d’Emmanuel Faber, insatisfait notamment du nouveau plan stratégique annoncé par le PDG fin 2020. Le fonds activiste Bluebell Capital Partners demandait également le départ d’Emmanuel Faber.
Dans une déclaration transmise à l’agence Agefi-Dow Jones, Bluebell a estimé lundi que la nomination de Gilles Schnepp à la présidence de Danone constituait « une excellente nouvelle pour toutes ses parties prenantes ».
Contacté par l’agence Agefi-Dow Jones, Artisan Partners n'était pas disponible dans l’immédiat pour commenter l'évolution de la gouvernance du propriétaire des marques Evian et Danonino. Début mars, le fonds avait exhorté le conseil d’administration du groupe à désigner un nouveau président indépendant, suggérant que Gilles Schnepp serait un « bon choix ».
L’annonce début mars de la dissociation des fonctions et du maintien d’Emmanuel Faber n’avait pas convaincu Artisan Partners.
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