Ipsos prend le marché par surprise en annonçant l’arrivée d’un nouveau directeur général

Le spécialiste des études par enquêtes achève le chapitre Ben Page. Il sera remplacé par Jean-Laurent Poitou à la direction générale à compter du 15 septembre.
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Ipsos a pris le marché par surprise en annonçant mardi soir avoir décidé de se séparer de son directeur général, Ben Page, qui sera remplacé à compter du 15 septembre prochain par Jean-Laurent Poitou. Un remaniement qui intervient en pleine préparation d’un nouveau plan stratégique.

Vers 14h30, le titre Ipsos pliait de 1,2%, à 38,16 euros.

Ce changement à la tête du groupe d'études par enquêtes constitue une surprise alors que le mandat de Ben Page devait normalement se terminer en novembre 2026, commente Bernstein dans une note envoyée à ses clients. Cette annonce laisse le marché dans l’expectative, alors que la présentation du nouveau plan stratégique d’Ipsos, «Horizons 2030", est toujours prévue le 19 novembre, ajoute l’intermédiaire financier.

Le conseil d’administration d’Ipsos «apprécie le travail effectué» par Ben Page depuis sa nomination au poste de directeur général le 15 novembre 2021, mais a pris la décision de nommer Jean-Laurent Poitou à ce poste afin de donner au groupe «l'élan nécessaire à l’adoption et la mise en oeuvre d’un plan de croissance réaliste et crédible», a expliqué Ipsos dans un communiqué.

Pour Bernstein, ce changement de gouvernance traduit également la nécessité d’adapter le modèle d’Ipsos à l’essor de l’intelligence artificielle (IA). Le parcours de Jean-Laurent Poitou, qui a accompagné de nombreuses entreprises dans leur transformation digitale et le déploiement de solutions d’IA, illustre cette orientation stratégique. Diplômé de l’Ecole Polytechnique, l’ingénieur a passé plus de trente ans au sein du cabinet de conseil Accenture, où il a exercé des fonctions de direction générale en Europe, aux Etats-Unis et en Asie.

Pour le groupe créé par Didier Truchot et Jean-Marc Lech au milieu des années 70, l’enjeu de la mutation de l’offre et du traitement des données est crucial. L’essor d’internet dans la décennie 2000 l’avait conduit à revoir de fonds en combles ses méthodes de collecte de l’information et des données. Le développement de l’IA lui impose aujourd’hui la même exigence d’agilité.

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Boulimie d’acquisitions

La nomination de Jean-Laurent Poitou à la tête d’Ipsos survient à «un moment décisif», observe un autre analyste, alors que l’entreprise fondée il y a cinquante ans «a connu un début d’année difficile, en raison de l’attentisme de ses clients». Au premier semestre 2025, le chiffre d’affaires d’Ipsos a reculé de 0,5% sur un an, à 1,16 milliard d’euros, et son taux de marge opérationnelle s’est établi à 8,3%, en baisse de 180 points de base.

Ipsos table néanmoins sur une reprise progressive de son activité d’ici à la fin de l’année, grâce à des bases de comparaison plus favorables. Pour l’ensemble de l’exercice en cours, le groupe prévoit une croissance organique de son chiffre d’affaires supérieure à celle de 1,3% réalisée en 2024 et un taux de marge opérationnelle de l’ordre de 13%.

La confiance des dirigeants d’Ipsos repose en grande partie sur sa stratégie de croissance externe. Le groupe a bouclé cette année le rachat de ses concurrents The BVA Family en France, infas en Allemagne, Whereto Research en Australie et Ipec au Brésil.

Cette dynamique pourrait se poursuivre, Ipsos disposant de marges de manœuvre financières confortables. Pratiquement désendettée, l’entreprise bénéficie depuis cette année d’une notation de catégorie investissement chez les agences d'évaluation Moody’s et Fitch. Le groupe a par ailleurs récemment refinancé avec succès sa dette obligataire et n’a plus d'échéance majeure avant 2030.

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