
General Electric taille dans son portefeuille d’actifs

General Electric prépare des mesures radicales pour simplifier son organisation. Après avoir annoncé lundi la vente de sa production d’électricité décentralisée au fonds d’investissement Advent pour 3,25 milliards de dollars (2,78 milliards d’euros), le conglomérat industriel américain a dévoilé hier une restructuration en profondeur de son périmètre d’activité, qui passera par la scission de sa branche santé et la cession de sa part majoritaire dans Baker Hugues, sa filiale de services pétroliers. «Nous faisons avancer le groupe de manière active en le recentrant autour de l’aéronautique, de l’électricité et des énergies renouvelables, trois activités complémentaires à fort potentiel de croissance», a expliqué le PDG John Flannery.
La branche santé de GE, qui comprend des systèmes d’imagerie diagnostique et des systèmes cliniques, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 19,1 milliards de dollars, soit plus de 15% des ventes totales du groupe. Ce dernier prévoit de distribuer 80% du capital de cette division à ses actionnaires et de monétiser le solde dans un délai de 12 à 18 mois. Le conglomérat avait par ailleurs finalisé en juillet 2017 l’acquisition de Baker Hughes, en lui apportant ses propres activités de services et d'équipements gaziers et pétroliers. Cet ensemble élargi, dont GE détient 62,5% du capital, a dégagé un chiffre d’affaires de 17,2 milliards de dollars sur l’exercice écoulé. Le groupe de Cincinnati espère avoir bouclé «de manière ordonnée» cette cession d’actif d’ici deux à trois ans.
Cette réorganisation doit permettre à GE de réduire sa dette nette industrielle d’environ 25 milliards de dollars d’ici à fin 2020 et d’atteindre un levier financier inférieur à 2,5 fois son excédent brut d’exploitation. Il table aussi sur au moins 500 millions d’économies de coûts à cet horizon. Le groupe poursuivra en parallèle la réduction du périmètre d’activité de sa filiale financière GE Capital, en visant notamment un allégement de sa présence sur le marché de l’assurance. Il prévoit d’injecter l’an prochain 3 milliards de dollars en fonds propres dans cette filiale.
Note sous surveillance
Ces annonces ont fait réagir S&P Global Ratings qui a mis la note de crédit «A» de General Electric sous surveillance en vue d’une possible dégradation. Tout en saluant l’impact positif de ce plan sur le désendettement du groupe, l’agence estime que la perte de la division santé va «réduire la diversité et les flux de trésorerie» de GE. Elle ajoute qu’un abaissement d’un cran de cette note est possible mais que ceci sera évité si la dette à long terme diminue davantage ou si les flux de trésorerie et les résultats se révèlent meilleurs que prévu. Les analystes de Moody’s ont de leur côté maintenu la perspective négative attribuée à leur note «A2» sur le groupe et sur GE Capital, en tablant sur «une faiblesse persistante des bénéfices et des cash-flows jusqu’en 2020».
Alors que l’action GE est sortie hier de l’indice Dow Jones Industrial Average dont elle faisait partie sans interruption depuis 1907, elle a terminé la séance sur un gain de 7,92% à 13,76 dollars, le marché saluant l’intention du groupe de maintenir son dividende durant tout le processus de réorganisation de son périmètre d’activité. GE déterminera ensuite une nouvelle politique de dividende conforme aux pratiques de ses concurrents.
Selon JPMorgan, «le taux de distribution de dividende de GE représente à l’heure actuelle 75% de son cash-flow libre hors activités financières, contre environ 50% pour Philips Healthcare et Siemens Healthineers ou 40% en moyenne pour ses homologues du secteur industriel, ce qui milite pour un ratio de distribution compris dans une fourchette de 40 à 50% à moyen terme».
Plus d'articles du même thème
-
Les restructurations s’enchaînent outre-Atlantique dans l’amont pétrolier
Alors que le producteur indépendant ConocoPhillips prévoit de supprimer jusqu’à 25% de ses effectifs, le parapétrolier Halliburton a déjà procédé à des licenciements cet été. -
Les détenteurs de CDS sur Altice France se partageront 28,5 millions de dollars
Ils recevront 12,25 % de la valeur nominale, calculée en soustrayant le prix final de l'obligation du pair. -
Carmat se dirige vers sa liquidation malgré une éventuelle reprise par son premier actionnaire
Détenant 17% de Carmat, Pierre Bastid lui octroie de quoi survivre jusqu'au 30 septembre, date à laquelle le tribunal se prononcera sur son offre de reprise. Celle-ci entraînerait quoi qu'il en soit la liquidation de la société actuelle et la radiation d'Euronext.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street termine sans direction claire, prudente avant les prix à la consommation
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateurs aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. «Le marché connaît quelques ventes avant la publication demain (jeudi) de l’indice CPI» des prix à la consommation américains, a commenté auprès de l’AFP Peter Cardillo, analyste de Spartan Capital Securities. Mercredi, les investisseurs ont finalement peu réagi à l’annonce d’un recul surprise des prix à la production en août aux Etats-Unis (-0,1%), après une forte augmentation un mois plus tôt (+0,7% en juillet). «C’est une bonne nouvelle, mais cet indicateur ne porte que sur un seul mois, et n’indique donc pas de véritables changements vis-à-vis de l’inflation, qui reste tenace», a expliqué M. Cardillo. En rythme annuel, l’indice a ralenti en août à +2,6%. En revanche, hors prix volatils de l’alimentation et de l'énergie, il a accéléré à +2,8%. La publication jeudi de l’indice des prix à la consommation (CPI) avant l’ouverture de Wall Street sera plus «significative», a souligné Jose Torres, analyste d’Interactive Brokers, car elle viendra affiner les attentes des investisseurs concernant les perspectives de baisses des taux de la Réserve fédérale (Fed). Selon l’outil de veille FedWatch de CME, la grande majorité des acteurs du marché estiment que l’institution baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. «Mais si le CPI est inférieur aux prévisions (...) cela pourrait ouvrir la voie à une baisse d’un demi-point la semaine prochaine», a estimé M. Cardillo. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mardi, à 4,04% vers 20H20 GMT contre 4,09%. A la cote, Oracle a été catapulté (+36,07% à 328,62 dollars) après avoir annoncé que le chiffre d’affaires de ses infrastructures «cloud» (informatique dématérialisée) devrait atteindre 144 milliards de dollars d’ici 2030, profitant de l’engouement autour de l’intelligence artificielle (IA). A l’occasion de la publication mardi de ses résultats trimestriels, le groupe a annoncé dans un communiqué anticiper une croissance de 77% du chiffre d’affaires d’Oracle Cloud Infrastructure, «pour atteindre 18 milliards de dollars cette année fiscale». Selon le Wall Street Journal, le groupe aurait par ailleurs signé un contrat d’environ 300 milliards de dollars avec OpenAI, l’un des leaders de l’IA générative. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna a reçu un accueil mitigé pour son premier jour de cotation à la Bourse de New York. L’entreprise a fait son entrée avec un titre vendu au prix de 40 dollars l’unité. L’action a terminé à 46,33 dollars (+15,8%). La chaîne de sandwicheries Potbelly s’est envolée (+31,32% à 16,98 dollars) après que la société a annoncé qu’elle avait accepté d'être rachetée par RaceTrac, entreprise de stations-services et de magasins de proximité aux Etats-Unis, dans le cadre d’une transaction évaluée à environ 566 millions de dollars. Nasdaq © Agence France-Presse -
La Bourse de New York termine sans direction claire
Washington - La Bourse de New York a terminé sans direction claire mercredi, les investisseurs se montrant attentistes avant la publication jeudi d’un nouvel indicateur d’inflation côté consommateur aux Etats-Unis, susceptible de donner de nouveaux indices sur la trajectoire privilégiée par la banque centrale américaine (Fed). L’indice élargi S&P 500 (+0,30%) et l’indice Nasdaq (+0,03%) ont tous les deux grappillé de nouveaux records, respectivement à 6.532,04 points et 21.886,06 points. Le Dow Jones a, pour sa part, perdu 0,48%. Nasdaq © Agence France-Presse -
Yémen : 35 morts et 131 blessés dans des raids israéliens sur les Houthis
Sanaa - L’armée de l’air israélienne a bombardé mercredi des sites des Houthis au Yémen, faisant 35 morts et 131 blessés, ont indiqué ces rebelles, qui contrôlent de larges pans du pays y compris la capitale Sanaa. «Le nombre de martyrs et de blessés parmi les citoyens victimes du crime sioniste perfide est passé à 35 martyrs et 131 blessés», a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anees Alasbahi, sur X, en précisant que ce décompte n'était pas définitif. Il avait dans un premier temps fait état de neuf morts et 118 blessés, et de recherches dans les décombres pour retrouver des disparus. Les raids ont ciblé la capitale Sanaa et la province de Jawf (nord), où Israël a indiqué avoir frappé des «cibles militaires» des Houthis. «Nous continuerons à frapper. Quiconque nous attaque, nous l’atteindrons», a déclaré après ces raids le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. La télévision Al-Massirah, organe des Houthis, a fait état de «martyrs, blessés et plusieurs maisons endommagées dans l’attaque israélienne contre le quartier général de l’Orientation morale», du nom donné aux services de communication des forces rebelles dans la capitale. Un grand panache de fumée grise s’est élevé au-dessus de Sanaa après les frappes, dont le bruit a résonné dans toute la ville, régulièrement attaquée par Israël, ont constaté des journalistes de l’AFP. «Nos défenses aériennes affrontent actuellement des avions israéliens qui lancent une agression contre notre pays», a déclaré dans l’après-midi le porte-parole militaire houthi, Yahya Saree. Tirs vers Israël Selon deux journalistes de l’AFP à Sanaa, un bâtiment utilisé par les forces armées houthies a été touché. Al-Massirah a également fait état de frappes israéliennes contre des bâtiments gouvernementaux à Jawf. L’armée israélienne, qui avait annoncé la veille avoir intercepté un missile tiré du Yémen, a dit avoir frappé des «camps militaires où des membres du régime terroriste avaient été identifiés, le siège des relations publiques militaires des Houthis et un site de stockage de carburant». Sa nouvelle attaque survient trois jours après qu’un tir de drone, revendiqué par les Houthis depuis le Yémen, a blessé un homme en tombant sur l’aéroport de Ramon, dans le sud d’Israël. Le mois dernier, des bombardements israéliens ont tué le Premier ministre et 11 responsables houthis, dans la plus importante opération israélienne contre ces rebelles proches de l’Iran. Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël le 7 octobre 2023, les Houthis ont multiplié les tirs contre Israël et les attaques de navires marchands qui lui sont liés au large du Yémen, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens. En réponse, Israël a mené plusieurs séries de frappes meurtrières au Yémen, visant des ports, des centrales électriques et l’aéroport international de Sanaa. © Agence France-Presse