Geci International n’exclut pas un adossement industriel

Le groupe doit remettre à plat le financement de son projet Skylander. Suspendue depuis la fin de la semaine dernière, la cotation de l’action reprend ce matin
Olivier Pinaud

Suspendue pendant deux séances, la cotation de Geci International s’annonce extrêmement mouvementée à la reprise de cotation ce matin. Porté par les avancées du programme Skylander, un petit avion censé évoluer dans des environnements extrêmes (régions montagneuses…), avec un bond de 89% depuis le début de l’année, le cours de l’action risque de violemment décrocher après l’annonce en fin de semaine dernière de l’échec du plan de financement initialement envisagé.

Mobilisés depuis plusieurs mois pour soutenir le projet, des investisseurs privés et publics, dont le Fonds stratégique d’investissement (FSI), ont préféré renoncer à participer au financement du programme en raison d’un risque de dérapage des coûts. De quoi rendre caducs les projets d’augmentations de capital que Geci International devait présenter en assemblée générale le 26 avril prochain. Le FSI devait apporter 30 millions d’euros et 30 millions supplémentaires devaient être puisés sur les crédits du grand emprunt. Mais ces sommes avait été arrêtées sur la base d’une dépense maximum de 120 millions d’euros. Or, selon un rapport d’experts, le projet serait largement sous-financé et nécessiterait environ 80 millions d’euros d’investissements supplémentaires.

La direction de Geci International juge «excessive» ces calculs. Selon elle, les 40 millions de besoin en fonds de roulement évalués par le rapport d’experts sont couverts par la réception des acomptes qui conditionne le lancement de la production des avions. De leur côté, les experts estiment que la société ne disposera pas de ces acomptes, versés sur un compte séquestre, tant que l’avion ne sera pas certifié. Le plan d’affaires fait également débat: Geci International prévoit de vendre 1.500 avions à un prix de 6,7 millions de dollars l’unité; les experts tablent sur 1.000 avions, à un prix inférieur pour tenir compte des remises commerciales.

Conséquence, Geci est contraint de chercher un financement alternatif pour poursuivre le développement de son programme. Celui-ci devrait être essentiellement privé, même si la région Lorraine a confirmé hier continuer à soutenir le projet. Elle a déjà apporté 20 millions en avances remboursables. Un adossement à un industriel n’est pas exclu, reconnaît la direction de Geci International. Une solution qui aurait les faveurs des pouvoirs publics.

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

ETF à la Une

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...