France Télécom va révéler l’ampleur des dégâts provoqués par Free Mobile

Les trimestriels de demain sont les premiers depuis l’arrivée du nouvel opérateur. Le chiffre d’affaires du mobile en France est attendu en baisse de plus de 3%
Olivier Pinaud
Stéphane Richard, le PDG de France Télécom. Photo: Nicolas Tavernier/REA
Stéphane Richard, le PDG de France Télécom. Photo: Nicolas Tavernier/REA  - 

L’heure de vérité approche pour les groupes télécoms français. En publiant demain matin ses résultats du premier trimestre 2012, France Télécom dévoilera une partie de l’ampleur des dégâts provoqués par le lancement de Free Mobile le 12 janvier dernier. Quelques chiffres ont déjà été donnés ici et là sur les flux d’abonnés vers le quatrième opérateur de téléphonie mobile, «mais ce sera la première fois que nous verrons l’impact sur la tendance du chiffre d’affaires et du revenu moyen par abonné», s’impatientent les analystes de Deutsche Bank. Leur pronostic : une baisse d’un peu plus de 3% du chiffre d’affaires du mobile en France, à 2,59 milliards d’euros. Le consensus est un peu plus pessimiste, avec 2,49 milliards d’euros.

Face à ces chiffres, le ton de la direction de France Télécom se voudra rassurant. La semaine dernière, Alice Holzman, la directrice marketing d’Orange a révélé qu’après l’hémorragie des premiers jours l’opérateur accueillait désormais chaque semaine environ 1.000 clients en provenance de Free Mobile.

Surtout, à la différence de ses concurrents SFR et Bouygues Telecom, France Télécom bénéficie d’une protection financière grâce à la location de son réseau à Free Mobile le temps que celui-ci couvre le territoire avec ses propres installations. Les analystes de la Société Générale en veulent pour preuve la baisse attendue de 3,6% du chiffre d’affaires trimestriel d’Orange France contre un repli annuel estimé à 6,5%.

Dans un récent entretien à Libération, Stéphane Richard, le PDG de France Télécom, avait indiqué que le contrat d’itinérance avec Free Mobile pourrait rapporter jusqu’à 2 milliards d’euros au groupe d’ici à 2015, deux fois plus qu’initialement estimé.

Pour autant, l’arrivée de Free Mobile devrait continuer à se faire sentir dans les comptes de France Télécom pendant plusieurs trimestres. Le nouvel entrant pousse ses concurrents à réduire progressivement leurs tarifs pour s’aligner. Pour Deutsche Bank, les comptes 2013 porteront encore les stigmates de l’offensive de Free . D’où la prudence du marché. Passée sous les 10 euros récemment, l’action France Télécom a chuté de plus de 12% depuis la mi-janvier, alors que le CAC 40 a gagné 1%. Selon la Société Générale, la situation du marché français explique la décote de 10% à 15% dont souffre actuellement l’opérateur par rapport à ses comparables européens.

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