
Eurazeo prêt à sortir du capital d’Europcar

Eurazeo est prêt à retirer ses pions de chez Europcar, un des leaders français de la location de voitures. La société d’investissement conduit «une revue stratégique de ses options» à propos de sa participation de 29,9% au capital d’Europcar Mobility Group, qui pourrait passer par «la cession de tout ou partie de sa participation», indique-t-elle dans un communiqué jeudi soir.
Pour ce faire, elle a mandaté la banque JPMorgan pour mener à bien la cession, selon l’agence Reuters. Vendredi dernier encore, elle indiquait pourtant à L’Agefi qu’elle soutenait toujours la stratégie de la direction.
Eurazeo explique envisager de sortir du capital d’Europcar, où il était entré il y a treize ans, «dans le cadre de la gestion dynamique de son portefeuille de participations». Dans les faits, la société sortirait d’un de ses actifs devenu pesant, en proie à d’importantes difficultés. Le titre Europcar a chuté de 65% sur les 12 derniers mois, pour atteindre une capitalisation de 573 millions d’euros. Jeudi soir – avant la diffusion des informations sur Eurazeo – il clôturait en baisse de 3,46%, à 3,49 euros, pour un prix de revient de 6,99 euros au 30 juin. Son cours était alors pratiquement quatre fois inférieur à celui d’introduction en 2015.
Une troisième dépréciation
Europcar affiche certes un «corporate Ebitda ajusté» (le résultat opérationnel courant ajusté des intérêts, amortissements et dépréciations non liées à la flotte de véhicules) qui devrait atteindre 300 millions d’euros cette année, contre 92 millions en 2012, mais une dette nette corporate (non liée à la flotte) passée de 795 à 937 millions d’euros entre le 31 décembre 2018 et le 30 juin 2019, et un levier d’endettement corporate (pro forma des acquisitions) qui atteint trois fois le corporate Ebitda ajusté à cette date. Ce qui pèse très lourd dans les comptes Eurazeo : après avoir déprécié l’entreprise de location de véhicules en 2016 et en 2018, il envisageait la semaine dernière une nouvelle dépréciation dans ses comptes au titre de l’exercice 2019.
En cause, les effets indirects du Brexit, avec une demande en berne des touristes britanniques (le Royaume-Uni représente environ 15% du chiffre d’affaires du loueur), un recul des locations sur son activité destinée aux professionnels, et une conjoncture économique plus fragile en Europe.
Autre signe de la fragilité d’Europcar, depuis quelques jours, le fonds activiste Ciam détient 5,02% de son capital, selon une déclaration faite à l’Autorité des marchés financiers (AMF) le 7 novembre.
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États-Unis : les démocrates publient une lettre attribuée à Trump pour l’anniversaire de Jeffrey Epstein
Washington - Une lettre attribuée à Donald Trump à l’attention de Jeffrey Epstein pour son anniversaire en 2003 a été rendue publique lundi par des parlementaires démocrates, alors que le président américain en avait démenti l’existence en juillet, en pleine polémique sur ses liens avec le délinquant sexuel. La lettre, obtenue par les membres démocrates d’une commission de la Chambre des représentants, montre une esquisse de buste féminin avec des citations attribuées à tour de rôle à Jeffrey Epstein et à Donald Trump, deux figures alors de la jet-set new-yorkaise, avec la signature du futur président américain au pied de la note. L’affaire Epstein, du nom du financier new-yorkais mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels, enflamme de nouveau les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau qui justifierait la publication de documents supplémentaires ou le lancement d’une nouvelle enquête dans ce dossier. La mort, par suicide selon les autorités, de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan. Selon le Wall Street Journal, qui avait le premier révélé en juillet l’existence de la lettre, celle-ci a été envoyée par les légataires de Jeffrey Epstein à une commission du Congrès ayant exigé auprès d’eux d’obtenir de nombreux documents liés à l’affaire. «Merveilleux secret» Après les révélations du quotidien américain, Donald Trump avait nié être l’auteur de la lettre et avait attaqué le «WSJ» pour diffamation, ainsi que son patron Rupert Murdoch, leur réclamant au moins 10 milliards de dollars de dommages-intérêts. Le texte de la missive représente un échange imaginaire entre Donald Trump et Jeffrey Epstein, dans lequel le premier dit: «Nous avons certaines choses en commun Jeffrey». «Les énigmes ne vieillissent jamais, as-tu remarqué cela», dit-il également avant de conclure: «Joyeux anniversaire. Que chaque jour soit un autre merveilleux secret». Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes sur cette affaire, Donald Trump tente aujourd’hui d'éteindre la polémique, qu’il a de nouveau qualifiée récemment de «canular» monté par l’opposition. Les élus démocrates qui ont publié la lettre lundi ont exhorté le président républicain à faire la lumière sur l’affaire. «Trump parle de merveilleux secret que les deux partageaient. Qu’est-ce qu’il cache? Publiez les documents!», ont-ils écrit sur X avec une image de la lettre. Taylor Budowich, un conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche, a réagi en affirmant que la signature en bas de page ne correspondait pas à celle du président. «DIFFAMATION!», a dénoncé sur X le responsable. Le très populaire podcasteur conservateur Charlie Kirk a également mis en doute la véracité de la lettre. «Est-ce que ça ressemble à la vraie signature du président. Je ne crois pas du tout», a-t-il lancé sur X, estimant que celle-ci avait été «falsifiée». Robin LEGRAND © Agence France-Presse -
Après la chute de Bayrou, des rassemblements improvisés dans plusieurs villes de France
Paris - Des manifestants fêtent lundi soir dans différents endroits de France la chute du gouvernement de François Bayrou devant des mairies, à l’appel du mouvement «Bloquons tout» le 10 septembre. A Nantes, quelque 300 personnes, selon la préfecture, se sont rassemblées en début de soirée, en musique et sous des pancartes marquées «Bye bye Bayrou» et «le 10/09 on bloque tout», quelques confettis survolant le regroupement. «On en profite pour échanger sur les différentes actions prévues le 10 septembre, les informations circulent», rapporte Inès Guaaybess, 30 ans, qui prévoit de se mobiliser mercredi. A Rennes, quelques centaines de personnes, pour beaucoup des étudiants, se sont réunis place de la mairie autour d’une table avec quelques bouteilles et du pain, sur fond de musique et de confettis. Les manifestants se sont ensuite rendus place Sainte-Anne au centre ville, haut lieu de la vie étudiante rennaise. «On est au bout du système» avec «une alternance droite gauche qui ne remet pas en cause le côté capitaliste libéral. Il va falloir bifurquer», assure Jérémie, ingénieur de 37 ans, venu en vélo avec son enfant. A Paris, des rassemblements étaient organisés devant plusieurs mairies d’arrondissement. Dans le 20e, au moins 200 personnes se sont réunies place Gambetta dans une ambiance bon enfant. «C’est une grande victoire ce soir! Le prochain gouvernement devrait penser aux pauvres et aux retraités. Tout est cher, tout augmente. Macron, je voudrais qu’il s’en aille, pourtant j’ai voté deux fois pour lui pour faire barrage» à l’extrême droite, explique Amina Elrhardour, 60 ans. Selon Marius, 25 ans, «il y a vraiment de la démocratie locale qui s’organise» en vue du 10 septembre, tandis que Xavier Keller, 25 ans lui aussi, dit que «le Nouveau Front populaire doit gouverner. On est capable de faire accepter un budget de gauche, je n’ai aucun doute là-dessus». A Bordeaux, plus d’une centaine de personnes, dont de très nombreux jeunes, ont applaudi et crié de joie à l’annonce de la chute du gouvernement Bayrou, au son d’une fanfare. «Il faut qu’on soit visible, on est nombreux à en avoir ras le bol et n’avoir plus confiance en Macron», lance Mathilde, trentenaire ceinturée d’une banane Confédération paysanne. Un rassemblement a également été organisé en fin d’après-midi à Pau, ville dont M. Bayrou est le maire. Le chef de l’Etat a dit vouloir nommer un nouveau Premier ministre «dans les tout prochains jours». © Agence France-Presse