Eurazeo lève une partie du risque qui pesait sur le capital d’Edenred

Le second actionnaire de référence, Colony Capital, réaffirme son engagement à moyen terme. Oddo anticipe une sortie dans les 18 mois
Bruno de Roulhac

Edenred perd l’un de ses actionnaires de référence. En cédant sa participation de 10,2% du capital, Eurazeo a créé hier un trou d’air sur l’action Edenred, en recul de 4,50% à 25,6 euros. Dans le cadre d’un placement accéléré mené par Citigroup, Eurazeo a vendu ses titres au prix unitaire de 26,13 euros, soit une décote de 2,5% par rapport au cours de mardi, pour un montant global de 603 millions d’euros. Une excellente opération lui permettant de dégager une plus-value de 360 millions et d’empocher un produit net de 295 millions. La société d’investissement était conseillée par Rothschild.

Les deux administrateurs représentant Eurazeo au conseil, Virginie Morgon et Patrick Sayer, ont simultanément démissionné. Pour l’heure, Edenred n’a pas encore décidé si ces sièges seraient proposés à d’autres actionnaires ou à d’autres personnalités. Il devrait se prononcer avant la convocation à son assemblée générale du 24 mai prochain. Le conseil compte désormais dix membres avec son PDG, Jacques Stern.

Pour sa part, Colony Capital «réaffirme son engagement à moyen terme […] et son soutien à la stratégie de développement mise en œuvre» par la direction d’Edenred. Mais «la visibilité sur la participation de Colony reste limitée et le fonds (à vocation immobilière) devrait être sorti dans les 18 mois», note Oddo. Avec 11,3% du capital et 14% des droits de vote, et deux administrateurs (Sébastien Bazin et Nadra Moussalem), Colony reste le seul actionnaire de référence actif du groupe de services prépayés. Entré chez Accor en 2005, il était présent au capital d’Edenred depuis sa scission du groupe hôtelier en juillet 2010.

Le deuxième actionnaire est désormais Morgan Stanley IM avec plus de 10% du capital. Il ne semble pas pour le moment vouloir siéger au conseil. Le reste du capital d’Edenred est composé d’autres investisseurs institutionnels, hormis les 5,2% d’actionnaires individuels.

Natixis reste à l’achat sur la valeur estimant que «ce placement enlève un risque de retour de papier et renforce la liquidité», et que le groupe offre des perspectives attrayantes avec une croissance récurrente, une progression du cash flow libre à deux chiffres, un taux de distribution supérieur à 90% et une situation de cash positive. Pour sa part, Kepler n’exclut pas le versement d’un dividende exceptionnel. En revanche, Oddo juge la valorisation élevée, sur la base d’un PE 2013 de 26 fois.

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