
Des actionnaires d’Atlantia contestent la vente d’Autostrade

TCI a ouvert la voie, Spinecap lui emboîte le pas. Actionnaire minoritaire d’Atlantia, au même titre que le fonds britannique, la société d’investissement française s’apprête à saisir la justice européenne pour contester le projet du gouvernement italien de vendre Autostrade per l’Italia (Aspi), la filiale autoroutière d’Atlantia, à la Cassa Depositi e Prestiti (CDP). Ce plan, annoncé mi-juillet, intervient après des mois de tensions entre le gouvernement italien et l’actionnaire de contrôle d’Atlantia, la famille Benetton, au sujet de la responsabilité de l’effondrement du pont de Gênes durant l’été 2018. Aspi est concessionnaire de l’autoroute surplombant la ville portuaire.
«La solution proposée par l’Etat italien, qui s’apparente à une expropriation avec un prix et un mode opératoire forcés, va totalement à l’encontre du droit italien et européen», proteste auprès de L’Agefi Nicolas Ducarre, co-fondateur de Spinecap, qui espère que la Commission européenne mettra le holà.
Détenteur d’un peu moins de 1% du capital d’Atlantia et actionnaire du groupe italien bien avant la catastrophe, la société d’investissement souhaiterait une vente d’Aspi garantissant l’équité et le meilleur prix : soit via un processus concurrentiel, soit par une mise en Bourse de la filiale autoroutière. Deux méthodes qui n’empêcheraient pas la CDP de participer et de prendre position au capital.
Selon Spinecap, les actifs d’Aspi n’ont pas perdu de leur valeur. «Une fois que la situation aura été clarifiée avec l’Etat italien, compte tenu de la qualité et de la rareté de ce type d’infrastructures, les acheteurs potentiels pour Aspi ne manqueront pas», est persuadé Rémi Cren, associé chez Spinecap. L’investisseur estime la valeur des fonds propres d’Aspi à environ 12 milliards d’euros, auxquels s’ajoutent 8 milliards de dette. Ces dernières semaines, les noms de QIA, de BlackRock ou bien encore de Blackstone ont circulé comme candidats possibles à un rachat d’Aspi.
«Au-delà du cas Aspi, une révocation unilatérale du contrat de concession risquerait de créer un précédent fâcheux en Europe au moment où, après le Covid, les Etats auront besoin des capitaux privés pour contribuer au financement de la relance des économies, notamment via les infrastructures», prévient Nicolas Ducarre.
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