BHP conjure de faibles résultats par une distribution plus généreuse

La faiblesse des cours du minerai de fer pèse sur les comptes du premier groupe minier mondial. Le groupe anglo-australien entend relancer sa politique d’acquisitions.
L'Agefi
BHP Billiton mine de fer en Australie
Une mine de fer de BHP en Australie  -  Photo BHP Billiton.

Des prix du fer en forte baisse, mal compensés par la flambée du cuivre. Les comptes du géant minier anglo-australien, publiés ce mardi 19 août, n’ont pas brillé pour l’exercice 2024-2025. Le numéro un mondial a dégagé un résultat sous-jacent légèrement inférieur aux attentes, au plus bas depuis cinq ans. Pour adoucir la déception des investisseurs, il opte pour une amélioration de son taux de distribution et promet une relance de ses acquisitions.

L’entreprise a enregistré un bénéfice annuel sous-jacent de 10,16 milliards de dollars pour son exercice clos au 30 juin pour l’année terminée le 30 juin, en baisse de 26 % par rapport à l’année dernière et en dessous du consensus Visible Alpha qui anticipais 10,22 milliards de dollars.

Afin d’atténuer la déception, BHP recourt à deux leviers. En premier lieu, il améliore son taux de distribution des résultats. Certes, il réduit son dividende final, au plus bas niveau depuis 2017, mais dans une proportion inférieure aux prévisions des analystes. Le groupe a annoncé qu’il verserait aux actionnaires 0,60 dollar par action, contre 0,74 dollar un an plus tôt, portant le total annuel à 1,10 dollar, un niveau sensiblement supérieur au consensus Visible Alpha de 1,01 dollar. « Nous pensons que l’augmentation du ratio de distribution des dividendes sera considérée comme un léger avantage », ont déclaré les analystes de Citi. Cette générosité a été en effet bien accueillie par le marché. Les actions de BHP cotées à Sydney ont gagné 1,6 % sur un marché en repli.

Second levier, le groupe tient un discours réaliste mais somme toute positif, et surtout promet un retour aux acquisitions pour diversifier son profil de revenus, afin de réduire son exposition au minerai de fer. La combinaison d’une augmentation des expéditions de produits en provenance d’Australie, du Brésil et d’Afrique du Sud et d’une baisse de la production d’acier en Chine, principal consommateur, a exercé une pression sur les prix du minerai de fer pendant une grande partie de l’exercice, affectant les bénéfices des principaux mineurs, notamment BHP et Rio Tinto. Le prix moyen réalisé par BHP pour le minerai de fer a chuté de 19 % au cours de l’année, bien que cela ait été en partie compensé par des prix plus élevés pour le cuivre, son deuxième plus grand moteur de profit.

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Les moyens de réaliser des acquisitions

Le groupe minier s’attend à ce que la demande pour ses matières premières reste résiliente même si l'économie mondiale est confrontée à un environnement incertain en raison de «l'évolution des politiques commerciales». « L’incertitude politique, notamment autour des droits de douane, de la politique budgétaire, de l’assouplissement monétaire et de la politique industrielle, est élevée et continue d’influencer les investissements et les flux commerciaux. Malgré cette dynamique, la demande de matières premières est restée résiliente », a déclaré le directeur général Mike Henry dans un communiqué.

Surtout, BHP entend continuer à faire tourner son portefeuille d’actifs en prenant soin de l’orienter davantage vers des actifs de croissance comme le cuivre, porté par l’électrification de la planète, ou la potasse. Pour cela, il promet de nouveaux moyens et relève sa fourchette cible de dette nette entre 10 et 20 milliards de dollars, contre 5 et 15 milliards de dollars jusqu’ici. Pas question toutefois de se lancer dans un rythme effréné de « fusac ». BHP met en avant sa discipline en la matière, en clamant sa priorité pour des actifs à prix raisonnables et de haute qualité. Or, « le chevauchement entre ces facteurs est une chose rare », a déclaré Mike Henry lors d’un échange avec des journalistes.

S’il entend dépenser 11 milliards de dollars dans des projets de croissance et d’exploration au cours des deux prochaines années, contre 9,79 milliards de dollars pour l’exercice 2025, le groupe estime que les dépenses ralentiront à une moyenne de 10 milliards de dollars par an entre 2028 et 2030.

(avec Reuters)

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