
Arverne parachève son entrée sur le compartiment professionnel d’Euronext Paris

Euronext Paris accueille une nouvelle entreprise spécialisée dans la transition énergétique. Après avoir fusionné durant l’été avec le Spac Transition, Arverne Group, producteur d’énergie géothermale engagé dans la recherche de lithium bas carbone, fait mardi matin ses premiers pas boursiers sur le compartiment professionnel de la place parisienne. Créé en 2007, ce compartiment spécifique, qui a accueilli l’an dernier la plateforme de streaming musical Deezer, permet aux entreprises concernées d’être cotées sur un marché réglementé en s’abstenant de faire une offre au public. Cinq des six entreprises actuellement présentes sur ce compartiment émanent de Spac attirés par la souplesse de cette procédure.
Les 34 millions d’actions ordinaires émises par Arverne à l’occasion de cette introduction en Bourse (IPO) ont un prix unitaire de souscription de 10 euros. Elles sont réservées à des investisseurs qualifiés, ce qui débouche sur un flottant initial inexistant. A l’issue de l’opération, la valorisation boursière de l’entreprise devrait ressortir légèrement supérieure à 300 millions d’euros. Les actionnaires historiques d’Arverne contrôleront 50% du capital, contre 15% pour ceux de Transition, tandis que 35% du capital sera détenu par de nouveaux investisseurs ayant accompagné la fusion entre les deux entités.
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Une évolution future de l’actionnariat
Les titres vendus aux investisseurs institutionnels étant négociables, ceci présage d’une évolution future de l’actionnariat du groupe. Des bons de souscription d’actions (BSA) émis par Arverne sont par ailleurs destinés aux fondateurs de Transition. «L’objectif d’Arverne n’est pas de rester sur le compartiment professionnel, mais de migrer ultérieurement sur le marché classique d’Euronext Paris», a confié à L’Agefi le PDG fondateur, Pierre Brossollet. Le groupe est également entré dans l’Euronext Tech Leaders, indice boursier créé en juin 2022 pour regrouper les sociétés innovantes européennes.
A la mi-juin, Arverne avait annoncé avoir obtenu un financement global de 130 millions d’euros, majoritairement sous forme de dette bancaire afférente à des financements de projets. Trois mois plus tard, ce montant a atteint 170 millions d’euros, ce qui sera suffisant pour couvrir ses besoins d’investissements en fonds propres jusqu’à la fin de l’année 2025. En 2022, le chiffre d’affaires de 10,7 millions d’euros réalisé par le groupe émanait principalement d’opérations de forages profonds et de travaux d’entretien de puits pour des clients tiers, principalement Engie.
Un bénéfice net attendu à l’horizon 2024
«La production d’énergie géothermale à partir de 2025, puis l’extraction et le raffinage de lithium géothermal bas carbone à partir de 2027, soutiennent notre ambition de viser un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard d’euros à l’horizon 2030», souligne le PDG. Négatif à hauteur de 1,6 million d’euros l’an dernier, «le résultat net devrait ressortir positif dès 2024», ajoute celui-ci. La production d’énergie décarbonée pour compte propre représentera à moyen terme la principale source des flux de trésorerie du groupe.
«Nous souhaitons devenir le leader de la géothermie et du lithium bas carbone sur l’ensemble du territoire français, ce qui n’exclut pas à plus long terme des ambitions à l’échelle européenne», indique le dirigeant. Lithium de France, sa filiale détenue à 62%, contribuera largement au mix énergétique innovant du groupe. Les groupes norvégiens Equinor et Norsk Hydro, qui sont les autres actionnaires de cette société créée en 2020, renforceront son expertise pour qu’elle puisse devenir un producteur majeur de lithium bas carbone, métal indispensable à la transition énergétique du secteur automobile.
La gouvernance d’Arverne évolue par ailleurs avec un comité exécutif composé de sept personnes et un conseil d’administration comprenant dix membres en incluant Pierre Brossollet qui présidera cette instance. Au moins quatre membres seront des administrateurs indépendants.
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