
Amazon souffle le chaud et le froid lors de ses résultats trimestriels

Amazon joue avec les nerfs des investisseurs. D’abord en nette hausse après la publication des comptes trimestriels du groupe, l’action s’est subitement retournée en réaction à une petite phrase du directeur financier, passant d’une hausse de plus de 7% à un repli supérieur à 10% dans les échanges d’après clôture jeudi soir.
Le géant du e-commerce a d’abord fait état de ventes et d’un chiffre d’affaires trimestriels supérieurs aux attentes avant que Brian Olsavsky, le directeur financier, n’indique lors d’une conférence téléphonique que le taux de croissance de la division Amazon Web Services (AWS) était inférieur d’environ 5 points de pourcentages en avril par rapport à son niveau du premier trimestre. La société s’attend à un déclin de ses activités d’informatique dématérialisée («cloud»), alors que les entreprises font face à l’incertitude sur la conjoncture.
Sur fond d’inquiétudes sur l'économie, Amazon a entrepris un vaste programme de réduction des coûts, son directeur général Andy Jassy ayant annoncé le mois dernier de nouvelles suppressions d’emploi.
Supérieur aux attentes
D’après les données communiquées jeudi, le groupe a enregistré sur la période janvier-mars des ventes nettes de 127,36 milliards de dollars, battant le consensus.
Il a dit s’attendre à des ventes pour le trimestre en cours comprises entre 127 milliards et 133 milliards de dollars, alors que les analystes anticipaient 129,83 milliards de dollars.
AWS, de longue date une source importante de revenus, a vu sa croissance ralentir au premier trimestre, à 15,8%, les entreprises ayant réduit leurs dépenses dans un contexte de craintes d’une récession.
Amazon a fait état d’un bénéfice net de 3,17 milliards de dollars au 31 mars, contre une perte de 3,84 milliards de dollars un an plus tôt.
(Avec Reuters)
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Accord commercial UE-États-Unis : inquiétude sur l'afflux de pick-up en Europe
Bourg-Léopold - Verra-t-on bientôt des hordes de pick-up, ces véhicules surdimensionnés très populaires aux Etats-Unis, sillonner les routes du Vieux continent? L’accord commercial conclu entre l’UE et les Etats-Unis fait craindre aux défenseurs de l’environnement que leur importation, jusqu’ici limitée, soit fortement assouplie. Les aficionados les apprécient pour leur cabine surélevée et aux proportions très généreuses, leur motorisation puissante et leur plateforme ouverte. Mais pour leurs détracteurs, ce sont des «monstres» des routes, aux émissions de gaz à effet de serre débridées, conséquence de leur forte consommation de carburant. Actuellement, ces pick-up américains comme le Dodge RAM (une des marques de Stellantis) ou le Ford F-150 ne peuvent être importés qu’au compte-goutte dans l’Union européenne, faute de respecter les normes européennes de sécurité, plus sévères qu’outre-Atlantique. Mais dans leur accord commercial signé cet été, l’Europe et les Etats-Unis se sont engagés à reconnaître mutuellement leurs normes respectives en matière d’automobile, même si la Commission relativise la portée de cette disposition. «Si c'était appliqué, deux décennies de progrès en matière de sécurité, de pollution de l’air et d'émissions de CO2 seraient annihilés du jour au lendemain», s’inquiète James Nix, de l’ONG Transport & Environnement (T&E). L’association fait valoir que les RAM émettent en moyenne 347 grammes de CO2 par kilomètre, plus du triple de la moyenne des véhicules achetés l’an dernier en Europe (106 g/km). L’appétit des automobilistes pour ces géants des routes est déjà en forte hausse. Environ 7.000 pick-up ont été vendus l’an dernier dans l’UE, contre quelques centaines six ans plus tôt, d’après T&E. Une demande sur laquelle US Trucks, un concessionnaire spécialisé établi à Bourg-Léopold, petite ville dans le nord-est de la Belgique, a misé avec succès. Dans son parking, plusieurs modèles tout aussi rutilants qu’imposants attendent de futurs clients. «C’est tout simplement la combinaison entre un véhicule utilitaire et une voiture familiale confortable», fait valoir Dogan Yilmaz, propriétaire du magasin. Souvent importés via l’Allemagne, ces véhicules «puissants» font surtout le bonheur de professionnels et de petites entreprises actives dans le BTP ou l’agriculture, dit-il. US Trucks, l’un des trois seuls distributeurs en Belgique, en vend ainsi jusqu'à une trentaine par an. Outre les défenseurs du climat, les associations de lutte contre la violence routière s’insurgent contre la perspective de voir les pick-up se multiplier sur les routes. Mortalité routière Des modèles «plus lourds, plus dangereux pour les autres automobilistes, les piétons et cyclistes, et qui sont totalement à contre-courant de la stratégie européenne en faveur des mobilités douces et de transports plus durables» résume Antonio Avenoso, qui dirige le Conseil européen de la sécurité routière (ETSC), une organisation non lucrative installée à Bruxelles. Et de relever que de nombreux pick-up ne sont pas équipés de dispositifs de sécurité obligatoires en Europe, tels que les systèmes de freinage d’urgence ou d’aide au maintien dans la voie, ou l’interdiction des carrosseries aux angles trop acérés, qui réduit les blessures des piétons et cyclistes en cas de collision. Pour les opposants aux pick-up, faciliter leur importation pourrait faire remonter la mortalité routière en Europe, alors qu’elle est environ trois fois plus faible qu’aux Etats-Unis. Un RAM a un capot tellement haut que le conducteur, en moyenne, ne peut pas voir un enfant de moins de dix ans placé juste devant, a calculé T&E. L’accord UE/Etats-Unis ne précise pas quelles normes respectives pourraient être reconnues mutuellement, et quand. Interrogé par l’AFP, Olof Gill, un porte-parole de la Commission européenne, a cependant écarté tout relâchement des règles de sécurité au sein de l’UE. «Il y a des domaines dans lesquels nous allons regarder ce qui peut donner lieu à une coopération, mais nous n’allons certainement pas réduire nos propres normes», a-t-il assuré. De son côté, une porte-parole de l’Association des constructeurs d’automobiles européens (ACEA), le puissant lobby du secteur, a dit ne pas s’attendre à ce que «les normes essentielles soient affectées, comme les obligations en matière environnementale ou de sécurité», mais table «plus probablement sur une coopération autour des futures normes». Umberto BACCHI © Agence France-Presse -
Les pays de l'Otan inquiets après des exercices militaires des forces armées russes et du Bélarus
Moscou - La Russie et le Bélarus, son allié fidèle, ont entamé vendredi de grands exercices militaires conjoints qui suscitent l’inquiétude des pays de l’Otan, quelques jours après l’intrusion sans précédent de drones présumés russes sur le territoire polonais. Ces manoeuvres se déroulent alors que l’armée russe progresse sur le front ukrainien et intensifie ses attaques aériennes sur les villes du pays voisin, trois ans et demi après le début de son offensive à grande échelle. A l’aube des manoeuvres, la Russie a annoncé avoir abattu dans la nuit 221 drones ukrainiens, soit l’une des attaques les plus massives de l’armée de Kiev depuis le début du conflit. «Les manoeuvres conjointes stratégiques des forces armées russes et bélarusses (...) ont commencé», a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué. Les exercices se tiennent de vendredi à mardi près d’une ville située à l’est de Minsk, la capitale, selon les autorités bélarusses. Selon l’armée russe, certaines «actions pratiques» vont également avoir lieu sur le territoire russe, ainsi qu’en mer de Barents et en mer Baltique. La Pologne, la Lituanie et la Lettonie, pays membres de l’Otan et voisins du Bélarus, voient d’un très mauvais oeil l’organisation de ces exercices si près de leurs frontières. Toutes trois ont renforcé leur sécurité et restreint le trafic aérien dans certaines zones, Varsovie ordonnant en outre la fermeture complète de sa frontière avec le Bélarus pendant les manoeuvres. Moscou a demandé jeudi à Varsovie de «reconsidérer la décision prise (la fermeture de la frontière) dans les plus brefs délais», dénonçant des «mesures de confrontation». L’intrusion d’une vingtaine de drones dans la nuit de mardi à mercredi dans l’espace aérien polonais, jugée délibérée par Varsovie et ses alliés mais récusée par Moscou, a suscité une vive émotion en Pologne et été qualifiée de provocation par les pays occidentaux. Varsovie a dû mobiliser ses avions et ceux de ses alliés de l’Otan pour abattre les drones, venus du ciel ukrainien et du Bélarus. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, a estimé que l’on n’avait jamais été aussi proche d’un «conflit ouvert» depuis la Seconde Guerre mondiale. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a affirmé que le but des manoeuvres russo-bélarusses n'était «certainement pas défensif». Et elles ne visent «pas seulement l’Ukraine», a-t-il dit. La Russie a balayé les craintes liées aux manoeuvres militaires, baptisées Zapad-2025 («Ouest-2025», en référence au fait qu’elles se déroulent dans l’ouest de l’alliance russo-bélarusse). Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a assuré qu’il s’agissait d’"exercices planifiés, (qui) ne visent personne». «Simple spectacle» Les exercices Zapad sont habituellement organisés tous les quatre ans. L'édition 2025 est la première depuis le début du conflit en Ukraine, en février 2022. Celle de 2021 avait mobilisé environ 200.000 soldats russes, quelques mois avant le lancement de leur assaut. Cette fois, l’ampleur des exercices devrait être bien plus réduite, des centaines de milliers de soldats russes étant déployés en Ukraine. Le Bélarus avait affirmé en janvier que 13.000 soldats participeraient aux exercices, mais a indiqué en mai que ce nombre serait réduit de moitié. Selon Donald Tusk, les manoeuvres visent à simuler l’occupation du corridor de Suwalki, qui s'étend le long de la frontière entre la Pologne et la Lituanie avec l’enclave russe de Kaliningrad à l’ouest et le Bélarus à l’est. Ce corridor est souvent considéré comme un point faible de l’Otan qui pourrait être la première cible d’une éventuelle attaque russe. Cette crainte est une «absurdité totale», a balayé le président bélarusse Alexandre Loukachenko. Le ministre bélarusse de la Défense a récemment affirmé à un média d’Etat que les exercices Zapad avaient été éloignés des frontières de la Pologne et de l’Ukraine pour «réduire les tensions». Minsk a néanmoins dit en août que les manoeuvres impliqueraient les missiles hypersoniques à capacité nucléaire Orechnik, développés par la Russie et devant être déployés au Bélarus. Pour Alexandre Khramtchikhine, analyste militaire basé à Moscou, ces exercices Zapad sont un «simple spectacle» sans réelle signification. Mais Vassili Kachine, analyste au Conseil russe des affaires internationales, lié au Kremlin, estime que les manoeuvres sont "à la fois une démonstration et un véritable entraînement au combat». «Nous devons être prêts à défendre le Bélarus si nécessaire», a-t-il commenté. La Pologne et ses alliés ont annoncé la tenue courant septembre de leurs propres exercices. Pour Vassili Kachine, l’organisation au même moment d’exercices militaires rivaux par la Russie et des pays membres de l’Otan est appelée à perdurer. «Comme cela était le cas du temps de la Guerre froide», a-t-il noté. © Agence France-Presse -
Fitch hésite à dégrader la note de la France, menacée de passer en catégorie inférieure
Paris - Fitch sera-t-elle vendredi la première agence de notation à faire passer la note souveraine française en catégorie inférieure? Les économistes, qui le pensaient il y a quelques jours, discernent des raisons d’en douter, mais ce ne pourrait être que partie remise. Fitch ouvre le bal des revues d’automne des agences de notation. Toutes, au vu de l'état des finances publiques françaises et de la crise politique persistante depuis la dissolution, classent la France AA- ou équivalent (qualité de dette «haute ou bonne»), avec, pour certaines comme Fitch, une «perspective négative». Ce qui préfigure une dégradation: en ce cas, la France basculerait en catégorie A (qualité «moyenne supérieure»), et devrait verser à ceux qui investissent dans sa dette une prime de risque supérieure, accroissant d’autant les remboursements de cette dette. Pour Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management, une dégradation serait «logique». D’abord parce que la situation politique n’aide pas à mettre en œuvre «un plan crédible d’assainissement budgétaire», comme Fitch l’exigeait en mars. Mais aussi pour effacer «une incohérence» : 17 pays européens sont moins bien notés que la France alors qu’ils ont - à très peu d’exceptions près - des ratios de finances publiques meilleurs que les 5,8% du PIB de déficit public et 113% du PIB de dette publique enregistrés en France en 2024. Coup d’envoi Depuis mardi, la nomination rapide à Matignon de Sébastien Lecornu pour succéder à François Bayrou, tombé la veille lors du vote de confiance, ravive l’espoir d’un budget 2026 présenté en temps et heure. Lucile Bembaron, économiste chez Asterès, juge ainsi «plausible» que Fitch «attende davantage de visibilité politique» pour agir. D’autant, remarque Hadrien Camatte, économiste France chez Natixis, que les finances publiques n’ont pas enregistré cette année de nouveau dérapage inattendu, et que «la croissance résiste». L’Insee a même annoncé jeudi qu’en dépit du «manque de confiance» généralisé, celle-ci pourrait dépasser la prévision du gouvernement sortant - 0,7% - pour atteindre 0,8% cette année. Anthony Morlet-Lavidalie, responsable France à l’institut Rexecode, observe aussi que Fitch, la plus petite des trois principales agences internationales de notation, «donne rarement le coup d’envoi» des dégradations. Mais il estime «très probable» que la principale agence, S&P Global, abaissera le pouce lors de sa propre revue, le 28 novembre. Selon ses calculs, la France ne sera en effet pas en mesure de réduire à moins de 5% son déficit public l’an prochain, contre les 4,6% qu’espérait François Bayrou. Les économistes affirment cependant qu’une dégradation ne troublerait pas les marchés, «qui l’ont déjà intégrée», relève Maxime Darmet, économiste senior chez Allianz Trade. Syndrome La dette française s’y négocie déjà à un taux bien plus coûteux que la dette allemande, dépassant même l’espace d’une journée, mardi, le taux de la dette italienne. Les marchés donnent déjà à la France une «notation implicite» bien plus basse que sa note actuelle de AA-, estime M. Morlet-Lavidalie. Il craint des taux qui resteraient «durablement très élevés», provoquant «un étranglement progressif», avec des intérêts à rembourser captant «une part significative de la dépense publique, alors qu’on a des besoins considérables sur d’autres postes». L'économiste décrit une France en proie au «syndrome du mauvais élève». «Lorsqu’on avait 20/20», explique-t-il - la France était jusqu'à 2012 notée AAA, note maximale qu’a toujours l’Allemagne - «on faisait tout pour s’y maintenir. Maintenant on dit que 17/20 (AA-) ça reste une très bonne note. Bientôt ce sera +tant qu’on est au-dessus de la moyenne, c’est pas si mal+. Quand on est la France, en zone euro, on devrait quand même être un peu plus ambitieux que cela!», dit-il à l’AFP. Pour autant, même abaissée à A+, «la dette française resterait de très bonne qualité», relativise M. Camatte, préférant souligner «la forte épargne des ménages et une position des entreprises qui reste très saine». Odile DUPERRY © Agence France-Presse