
Altice, sous le coup d’une enquête fiscale au Portugal, trouve grâce aux yeux de JPMorgan

Fragilisé par une enquête fiscale au Portugal, et avec une dette élevée, le groupe Altice semble encore bénéficier de l’attentisme de certains investisseurs. Lundi 4 septembre, la banque d’affaires JPMorgan a remonté sa recommandation pour l’entité Altice International de «neutre» à «surpondérer».
Pourtant, le groupe de télécoms fondé par le milliardaire Patrick Drahi est en pleine tourmente. Il est sous le coup, depuis la mi-juillet, d’une enquête des autorités fiscales au Portugal. Altice a indiqué, début août, avoir «pris des mesures immédiates et s’efforcer de protéger les intérêts du groupe et de toutes les parties prenantes». Des investigations internes ont été lancées.
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Vague de démissions et mises en retrait
L’affaire éclabousse tout le groupe, avec l’annonce de plusieurs démissions et départs de personnalités de premier plan. Armando Pereira, cofondateur du groupe Altice, a été arrêté et placé sous détention à domicile à la mi-juillet, soupçonné notamment de 11 délits de corruption et blanchiment d’argent.
Alexandre Fonseca, codirecteur général d’Altice International, également président des filiales portugaise et américaine, a communiqué lui-même sur LinkedIn sa mise en retrait. Yossi Benchetrit, patron des achats aux Etats-Unis et gendre d’Armando Pereira, a été «licencié», a annoncé le nouveau dirigeant d’Altice USA, Dennis Mathew.
En France, la directrice exécutive des contenus, acquisitions et partenariats, Tatiana Agova-Bregou, a été suspendue. Et le directeur général de SFR Distribution, le réseau de boutiques SFR, Cyrille Trollat, a donné sa démission, officiellement pour se consacrer à d’autres projets, d’après un message interne diffusé le 21 août dernier.
Le 7 août, Altice International avait dévoilé des résultats trimestriels en ligne avec les attentes du consensus.
JPMorgan relève sa note
Acte d’optimisme ? Dans une note parue lundi, la banque d’investissement américaine JPMorgan se veut rassurante. Si «la confiance des investisseurs a été fortement ébranlée» par l’enquête en cours sur des pratiques de corruption supposées, JPMorgan prend note des réponses d’Altice – mise en congé de certains de ses dirigeants, enquête interne notamment.
Elle assure aussi que les commentaires de l’entreprise suggèrent que les dommages financiers peuvent être limités dans le contexte de la structure du capital plus large, «la direction estimant qu’environ 5% des dépenses totales ont été touchées, avec des irrégularités sur la marge ou la commission de ces volumes (généralement entre 20% et 30%)». Aucun impact sur les données financières historiques ou sur la liquidité n’est attendu, assure-t-elle encore.
Même sur le volet très critique de l’endettement d’Altice, où le groupe a cumulé près de 60 milliards d’euros de dettes au total (sur ses trois entités Altice International, Altice France et Altice USA), JPMorgan pondère.
Dans le cas d’Altice International, «les objectifs à moyen terme ont été réitérés, pour un effet de levier net de 4,0 à 4,5x», souligne la banque. En outre, Altice aurait l’intention «de revenir sur le marché pour refinancer les obligations garanties de premier rang de 2025 (le reste étant attendu avant 2027), une fois les enquêtes internes terminées».
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