
Washington fait face à un mois de septembre budgétaire à haut risque

La rentrée budgétaire s’annonce tendue aux Etats-Unis. Le Congrès américain disposera en effet de peu de temps pour trouver un accord sur le budget de l’année fiscale 2018 et relever le plafond de la dette, suspendu depuis le mois de mars, ce qui permettrait au gouvernement fédéral d’éviter un shutdown au 1er octobre. Une fermeture d’agences fédérales non critiques, qui mettrait environ 800.000 fonctionnaires au chômage technique, aurait des conséquences sur l’activité. S&P estimait hier qu’elle pourrait coûter 0,2 point de croissance au PIB américain attendu au cours du quatrième trimestre. Or, le consensus Bloomberg estime déjà que l’ouragan Harvey devrait aussi ôter 0,2 point à la croissance du troisième trimestre, même si cet effet devrait être compensé ensuite lors de la reconstruction.
«En outre, le gouvernement ne pourra plus recourir à des ‘mesures extraordinaires’ pour assurer son financement à partir du 29 septembre», ajoute Natixis AM. «Un échec serait plus catastrophique que la chute de Lehman Brothers en 2008 et annulerait la plupart des gains de la reprise économique en cours», alertait hier Beth Ann Bovino, chef économiste Etats-Unis chez S&P. Fitch avait déjà averti la semaine dernière qu’il retirerait son AAA au pays en cas d’échec à relever le plafond de la dette avant la date butoir du 29 septembre. A ce moment, la position nette du Trésor sera limitée à 60 milliards de dollars, malgré les 501 milliards d’émissions nettes, surtout de titres courts T-bills, prévues au dernier trimestre de manière à faire remonter ses liquidités à environ 360 milliards de dollars à la fin de l’année.
Outre les effets d’une nouvelle perte éventuelle de son AAA, le gouvernement est aussi attendu par le marché sur son projet de réforme fiscale. «Une étape du processus budgétaire réside dans l’adoption d’un budget de résolution. Cette étape est cruciale cette année dans la mesure où elle débloquerait le processus de réconciliation que les Républicains espèrent utiliser pour faire voter la réforme fiscale», précise SG CIB. Si Donald Trump a réitéré mercredi sa volonté de ramener l’impôt sur les sociétés à 15%, ses échecs sur la réforme de l’Obamacare ont montré sa grande difficulté à obtenir une majorité nécessaire pour faire adopter des réformes pourtant espérées par les marchés. «Le taux de taxation officiel se situe à 35% mais la collecte ne représente que 17% des profits environ», ajoute Natixis AM.
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