
«Si la résilience de l’économie américaine se confirme, un niveau de 4% pour les taux à 10 ans semble approprié»

L’Agefi : Les banques centrales (Réserve fédérale américaine, Banque centrale européenne, Banque d’Angleterre) semblent encore remonter leur taux terminal. Avec quel risque d’erreur de politique monétaire ?
Thierry Million : Le laxisme monétaire des banques centrales pendant les années de pandémie et leur retard dans le déclenchement du cycle de hausse des taux ont contribué à la spirale actuelle hausse des prix-salaires. Alors que l’inflation totale reflue, elles s’évertuent, à l’aide de relèvements successifs de leurs taux directeurs, à casser cette spirale qui met en danger leur crédibilité. Or, elles mènent une politique inadaptée face à une inflation qui provient d’un choc d’offre et non d’une surchauffe de l’économie, au moins en zone euro. Pour preuve, l’inversion extrême des courbes de taux reflète la conviction des investisseurs que la stratégie actuelle des banques centrales est insoutenable, et potentiellement génératrice d’accidents financiers.
Comment expliquer les divergences de vues sur les taux longs (10 ans) dans six mois ? De 3% à 4% aux Etats-Unis dans notre panel ?
Par rapport à un niveau «spot» de 3,90% au 5 juillet, les vues apparaissent clairement biaisées vers une diminution des taux longs américains. L’essentiel du resserrement monétaire étant achevé, la vraie question réside dans sa vitesse de transmission à l’économie réelle, son efficacité et ses effets collatéraux sur un système financier fragilisé. Si la résilience de l’économie américaine se confirme, alors un niveau de 4% semble approprié. Dans le cas contraire, la Fed devra «pivoter» plus rapidement, tirant la courbe des taux vers le bas.
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