
Schneider Electric, Legrand et Rexel sont mis en examen pour entente sur les prix

Après Schneider Electric et Legrand, le distributeur de matériel électronique Rexel a annoncé vendredi qu’une de ses entités avait été mise en examen suite aux perquisitions menées en 2018 par un juge d’instruction français et l’Autorité de la concurrence dans le cadre d’enquêtes concernant une supposée entente sur les prix de vente sur le marché français.
«Cette décision est une étape de la procédure d’instruction du dossier qui ne préjuge en rien de la culpabilité de Rexel. Rexel en conteste toujours vigoureusement les fondements et la validité. [Le groupe] entend exercer les voies de recours appropriées pour faire valoir ses droits», a indiqué Rexel dans un communiqué.
Garanties demandées
La justice française a demandé à Rexel la constitution d’une garantie bancaire de 20 millions d’euros et une garantie en numéraire de 48 millions d’euros à payer avant le 15 janvier 2023, a ajouté le groupe.
Jeudi soir, les spécialistes des infrastructures électriques Schneider Electric et Legrand avaient annoncé, dans des communiqués de presse distincts, avoir été mis en examen dans le même dossier.
«Le juge d’instruction a décidé de mettre Schneider Electric en examen et a ordonné à la société de fournir une garantie bancaire de 20 millions d’euros et une garantie en numéraire de 80 millions d’euros payable en janvier 2023», a indiqué Schneider Electric.
Contestations
Dans son propre communiqué, Legrand a indiqué que l’une de ses entités françaises avait été mise en examen et astreinte à octroyer une sûreté de 80,5 millions d’euros.
Les deux entreprises ont souligné que cette évolution de la situation ne préjugeait en rien d’une condamnation éventuelle.
Aussi, Schneider Electric conteste fermement «l’ensemble des allégations formulées par le juge d’instruction et l’Autorité de la concurrence, et entend vigoureusement et pleinement se défendre». De même, «Legrand conteste fermement le bien-fondé des procédures en cours et entend démontrer avec la plus grande vigueur que sa politique commerciale est strictement conforme à la législation».
Ces annonces interviennent alors qu’une information judiciaire porte depuis 2018 sur un vaste système présumé d’entente illicite sur les prix destiné à limiter la concurrence dans le secteur de la distribution de matériel électrique. Les entreprises visées - Schneider Electric, Legrand, Rexel et Sonepar - avaient toutes reçu en juillet dernier une notification de griefs de la part de l’Autorité de la concurrence portant sur une entente sur les prix de vente sur le marché français.
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Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse